[Mission de rang D] laver les vieux.

Laver les vieux è_é
Dans un Hosto, y'a plein de malades et tout. Bref, venez laver les malades et montrer que vous êtes aptes à être digne des générations précédentes. Spécial : JOB

Nouveau jour, nouvelle aventure qui commence,
Aujourd'hui, j'ai accompli une nouvelle fois mon devoir de ninja envers le village. Pour être plus exact, j'ai mené à terme avec panache ma troisième mission de rang D. J'espère bien sûr pouvoir en accomplir une nouvelle demain, et encore une autre après demain : j'espère pouvoir en terminer encore beaucoup toute ma vie en fait. Pour l'heure, je vais te raconter toute ma journée, et ce avant d'aller me coucher. Mais je dois me dépêcher, maman a ses règles je pense, et si elle voit le triste état dans lequel est ma chambre, je ne donne pas cher, encore une fois, de ma peau.

Ce matin, j'ai me suis rendu à l'hôpital du village, pour y laver..des vieux. C'est dégoutant, ça pue, c'est ridé et c'est franchement super moche. Je ne pourrai plus jamais regarder mamy et papy comme avant. Bref, je dois t'avoue que je déteste les hôpitaux. Je déteste voir des gens souffrir, mais ce que je déteste encore plus, c'est de devoir supporter la vue d'une aiguille. C'est petit, fin, et terriblement retord. C'est l'outil de torture idéal pour tous les médecins qui cherchent à te faire pleurer. Si jamais je mets la main sur celui qui m'a fait mon dernier vaccin...

« Bonjour mon garçon. Tu dois être Hakusho Sassuru, je me trompe? Aller viens, suis-moi, ton nouveau travail t'attend. »

Anxieux à l'idée de devoir passer ma matinée à tripoter des fossiles, je dois admettre que je fus très désagréablement surpris d'apprendre que j'allais devoir accomplir cette tache de façon répétée jusqu'à six heure du soir. L'horreur quoi. C'est ainsi que la jolie infirmière qui m'avait attendu à l'accueil m'emmena dans la chambre du premier vieux que j'allais devoir nettoyer. Une horrible odeur y régnait : c'était un mélange de nourriture pourrie, d'haleine de mort et de déjection canine. L'homme qui siégeait en maître dans ce royaume mal odorant s'appelait Kotomo Ichi. Il allait sur sa quatre-vingtième année, et c'était un ancien fleuriste du pays du pays du thé. Comme je ne savais pas quoi faire, j'observais comment s'y prenais l'infirmière pour ensuite pouvoir copier ses gestes sur les prochains patients que nous allions rencontrer. J'espérais seulement qu'ils seraient moins vieux, moins sales et bien moins bavards que cette pipelette de vieillard.

Mon second client fut une femme. Et une fois encore, je n'eus rien à faire durant les vingts minutes que prirent son nettoyage. Je suis un garçon, et c'est une fille : il était normal que l'infirmière me demande de ne pas regarder ce qui se passait. Je dus donc fixer un point fictif par la fenêtre en attendant que le temps passe. De temps à autre, j'essayais de poser un regard furtif vers cette femme. Pas la vieille pourrissant hein, mais plutôt sur l'infirmière. Elle est si belle...Je pense que j'essaierai, lorsque ce sera possible, de retourner faire une mission à l'hôpital, rien que pour pouvoir la revoir.

« Hakusho, sois mignon et va vider le pot de madame Tsunadia dans les toilettes, d'accord? Elle ne peut plus marcher et est donc obligée de faire ses besoins dans ce petit bac blanc. Dépêches-toi, j'ai bientôt fini de mon côté. »

Horreur et damnation. La belle s'était transformée en véritable succube, en archange de la souffrance. Elle m'avait obligé à attraper de mes magnifiques mains un ustensile pleins à rebord de..choses que l'ont fait généralement lorsque l'on est aux toilettes. L'odeur était telle que mes yeux se mirent à en pleurer. Heureusement que les chiottes se trouvaient non loin de là. C'est ainsi que, un masque médical sur le visage et les yeux embués de larmes, je me suis précipité dans le couloir pour me rendre à l'endroit voulu et y jeter tout le contenu de cet horrible bac à merde. Plus jamais ça.

Nous sommes ensuite allés laver pas mal d'autres clients de l'hôpital. Je me contentais de laver les pieds et les mains des hommes, laissant aux bons soins de cette charmante infirmière tout le restant de leur corps. Je devrai peut-être essayer de me casser un bras ou un jambe qui sait..Elle viendrait peut-être me laver, tu ne crois pas? Bref, je divague. Pour les femmes, je devais, presque à chaque fois, courir le plus rapidement possible vers les toilettes un bac blanc à la main et un masque médical au visage. Je crois que j'ai plus pleuré en seulement une journée que dans tout le restant de ma vie.

« Il est midi, c'est l'heure d'aller manger. Suis-moi, je vais te montrer où est la cafétéria. »

Je ne pus refuser une pareille invitation. Et c'est ainsi que je pus partager avec la plus belle des infirmières de Kumo un repas riche en fibres et en protéine pendant presque trente minutes. Ici, les pauses étaient courtes, et le travail affluait. Les ninjas médecins n'ont vraiment pas de chance, ils ne partent presque jamais en mission et ils sont obligés de se coltiner toutes les plus basses besognes du village. Jamais je n'apprendrai le ninjutsu médical, j'en suis sûr et certain.

Vers quatorze heure, nous fûmes enfin arrivés au second étage de l'hôpital. Nous en avions enfin terminés avec les vieux croutons pourrissants, il était temps pour nous de nous reposer un peu en allant laver des gens moins dégoûtants. Du moins, c'est ce que je croyais. La toute première personne que nous dûmes nettoyer était un homme qui devait avoir la trentaine. Il avait été gravement blessé à la jambe gauche, et il était dorénavant incapable de se déplacer tout seul. L'infirmière qui m'accompagnait partout parlait sur un ton assez étrange en sa présence, et je pouvais apercevoir ses joues rougir de temps en temps lorsqu'elle se rapprochait de zones assez intimes de ce ninja handicapé. Ne pouvant supporter cela, je me suis concentré sur le seul pied que je pouvais laver de ce dernier, le récurant de fond en comble pendant presque un quart d'heure. Je peux t'affirmer cher journal que jamais son pied n'a été aussi propre qu'aujourd'hui!

Le restant de la journée se déroula dans le calme et la bonne humeur. Je continuais d'astiquer des mains et des pieds le sourire au lèvre, content de pouvoir passer un peu de temps auprès de cette charmante infirmière. Les patients avaient été nombreux, l'un d'eux était dans un état tel que j'en ai vomis tout mon déjeuner sur le parterre de sa chambre. Honteux d'avoir sali sa triste demeure, je nettoyais avec ferveur tout ce que j'avais laissé au sol en l'écoutant parler de son histoire. Il venait d'avoir trente et un ans lorsqu'il était venu dans cet hôpital pour y effectuer un examen de routine. Et c'est alors qu'il fut contaminé par un virus qui trainait par-là. Cela fait maintenant deux ans qu'il vit dans cette chambre, et malgré le fait que son bras gauche ait été amputé, le virus qui l'habite depuis tant d'année continue lentement de progresser en lui. C'est triste à dire, mais je pense que ce pauvre homme n'en a plus pour très longtemps. Et dire qu'il n'était venu là que pour se faire vacciner...C'est une raison de plus de détester les aiguilles! Lorsque les coups de six heure retentirent, je pus dire au revoir à la belle infirmière et rentrer chez moi. Ma seconde mission de ninja terminée, je pus tout de suite venir te la raconter. Bref, il est presque huit heure, il est temps pour mois d'aller manger. À demain.