:: Buffle & Renard, Première ! ::

Naruto s’ennuyait ferme … Son statut actuel de Jinchuuriki survivant était un frein à son activité tant le village de Konoha le plaçait sous protection rapprochée. Il était plus considéré comme une pièce importante qui, tant qu’elle était maintenue sous contrôle de la feuille et du monde Ninja, annihilait les ambitions malsaines du plus anciens des Uchihas encore en vie. Toujours accompagné de Yamato, Sakura & Sai, le jeune Uzumaki n’avait que peu d’instants de solitude en dehors du village. Allant jusqu’à partager sa chambre avec le peintre Ninja qui l’inquiétait un brin parfois … Si la mission qui les amenait dans le pays du riz ne paraissait pas réellement dangereuse, Yamato avait insisté pour que Naruto ne se déplace pas sur les lieux concernés avec le reste de l’Equipe. Ainsi, le fils du Yondaime s’était il vu imposé l’ordre de « Rester à l’Auberge » prononcé sur un ton imposant l’obéissance. Il faut dire que l’utilisateur du Mokuton pouvait se montrer inquiétant quand il le voulait …

Un dispositif de communication doté d’un micro enroulé autour de son cou, Naruto restait donc les bras croisés assis sur le balcon de sa chambre, attendant que ses compagnons en aient terminé avec leurs obligations. En cas de problème incongru, comme une possible apparition d’Uchiha Madara, la Capitaine Yamato avait fait ingurgiter à l’Eternel Genin des graines réactives au Chakra qui lui permettraient de tracer le porteur de Kyuubi et d’intervenir rapidement. Mais bon, Akatsuki devait avoir d’autres chats à fouetter en ce moment d’après les informateurs de Konoha. La menace ne semblait pas très élevée pour l’heure.

Oui, Naruto s’ennuyait profondément, au point de passer son temps à regarder les passants déambuler dans la rue commerçante en contrebas, écoutant d’une oreille distraite les musiciens Enka faisant le Show au Bar de l’Auberge, malgré les différents pans de mur comme de sol en séparation. Il aurait très bien pu se cultiver en dévorant les différents ouvrages traitant de Ninjutsu, Genjutsu comme de Taijutsu qu’il avait emprunté à la bibliothèque de Konoha, mais il n’avait pas le cœur au travail alors qu’il était victime d’une injustice. C’était bien plus utile de voir cinq de ses doubles autour d’une table basse couverte de différents rouleaux et ouvrages qu’ils parcouraient attentivement. L’utilisation des Kage Bunshin était devenue commune pour un Naruto qui fermait les yeux, sentant une voix animale lui susurrer de mots à l’âme …

Le fils du Yondaime sentait ses jambes plongées dans une eau tiède jusqu’à ses genoux alors que l’environnement alentour n’était plus qu’un intérieur de béton délabré éclairé par des néons blafards. Une imposante grille lui faisait face, un sceau salvateur posé en son milieu. Au-delà, une imposante créature au regard meurtrier dardait son geôlier de ses iris à la sanglante couleur.

« Naruto … Pourquoi … Pourquoi ne pas prendre mon pouvoir ? »

« J’en ai pas besoin … Il est malsain … »

« Tu es dans l’erreur mon enfant … Ce pouvoir n’est pas malsain … Il est salvateur ! Là pour libérer les êtres faibles qui se tortillent dans leur médiocrité … »

« Libérer ? Tu parles de tuer des gens là !! »

« Quelle différence ? Dans ce monde Ninja n’est que souffrance et tristesse par la Guerre. Qui aspirerait à une vie de souffrance ? QUI ? »

« PERSONNE ! »

La réaction du Genin se fit épidermique & soudaine, perturbant son flux de Chakra en repoussant la néfaste influence du Démon Renard. Les yeux rouges du démon cédèrent progressivement la place aux prunelles bleues de l’adolescent. La réaction de Naruto avait brisé le Kage Bunshin et plus aucun clone n’était présent sur les lieux. Soupirant, le jeune Uzumaki se releva, se dirigeant d’un pas lent vers la porte de sa chambre et de là vers le comptoir de la taverne plus bas. Lui & Kyuubi ne s’entendraient décidément jamais … Peu importe la manière, peu importe le discours, ils n’arrivaient pas à tomber d’accord. Etait il donc impossible de s’entendre avec cette entité qui faisait de lui un homme maudit ? C’est la question qui trottait dans la tête du Genin alors qu’il se commandait une limonade. Une question l’obsédant tellement qu’il en avait oublié le conseil du Capitaine Yamato. Celui qui lui intimait l’ordre d’enlever son bandeau frontal de Konoha quand il était seul. Un bandeau qui trônait fièrement au dessus du regard perdu de notre Jeune Ermite.