[Entrainement] Hiten Mitsurugi Ryu

D’autre temps, d’autres mœurs … L’action tient place dans ces sombres époques où les Ninjas de Kiri multipliaient les descentes sanglantes dans les Villages du Nord pour faire couler le sang de ceux qui s’étaient vu offert des dons surnaturels par mère nature. Étaient particulièrement visés les utilisateurs de l’Affinité Hyouton, détestés par le commandement sanglant de l’époque auquel Eizo vouait un véritable culte … Yagura, Yondaime Mizukage ! En cette époque, le Shinobi au sanglant regard officiait sous le Pseudonyme de Vicious dans les Unités de Massacre du Brouillard sanglant. Disciple informel du Mizukage, il remplissait le rôle de bras armé et rependait sa justice comme sa colère de ses lames, faisant couler le sang comme les larmes …

A peine âgé de vingt ans, le Bretteur de la Brume ressemblait déjà au profil qui était le sien ce jour, de nombreuses cicatrices en moins sur son corps il portait toutefois de longs cheveux de jais qu’il a depuis longtemps coupé. Une nouvelle fois du sang, une nouvelle fois du massacre. L’Oï-Nin se voyait intimé l’ordre de réduire à néant un village communautaire des îles enneigées du Nord et c’est vêtu de son uniforme Ninja classique, un masque de chasseur chaussé sur ses traits d’éphèbe qu’il comptait officier ce jour.

Son arrivée sur place marqua le début d’une panique sans nom et c’est quelques instants plus tard qu’Eizo se retrouve avec son masque blanc fendu au niveau de la tempe, un mince filet de sang ruisselant sur la froide surface blanche pour teinter de quelques gouttes carmin la neige au sol. Le village miséreux est déjà constellé de multiples projectiles de glace et les habitants des lieux s’étaient unis pour protéger leurs vies comme leurs enfants. Mais les ordres du Mizukage étaient clairs : pas de prisonniers, pas de survivants ! Deux des futurs membres du Nexus officiaient déjà sur le champ de bataille, s’occupant de deux autres secteurs du village désormais secoué par les affres de la guerre, les affres du génocide.

Froidement, le Bretteur de la Brume dégaine son plus lourd Katana qu’il pointe vers le sol au devant de son corps, en prolongement direct de son bras. Pendant qu’il prononce sur le ton du Poème : « Hanakaze Midarete Kashin Naki », Eizo sort son second Katana de son fourreau, lui faisant décrire un cercle complet dans l’air avant de l’empoigner à la manière d’un poignard qu’il place au devant de son large torse. Et alors qu’il chante : « Tenpū Midarete Tenma Warau ! » Okamura place les deux lames l'une contre l'autre en formant ainsi une croix, et les retire après avoir prononcé l’ultime syllabe, adoptant ainsi sa célèbre Garde et concluant ce prélude au véritable combat par le murmure du titre de son Daishô : « Katen Kyōkotsu ! ».

Rabattant sa virevoltante chevelure en arrière d’un rapide mouvement de tête afin de jouir d’une visibilité nouvelle, son cri furieux heurta celui qui émanait de la population lui faisant face alors qu’elle sombrait dans le désespoir. Le visage furieux peint de motifs tribaux rouge sur son masque blanc donnait l’impression d’une expression terrifiante imposant une mort implacable. Une de ses deux lames, héritée de son défunt maitre Shiliew, décrivit un arc de cercle parfait, épousant le bras tendu du premier habitant passant à sa portée avec le fil de sa lame tranchante, terminant sa courbe dans une gerbe de sang et laissant la victime hurlante de douleur comme simple manchot alors que le bras de cette dernière tombait mollement sur la neige bientôt teintées de sang …

Les muscles tendus, le jeune Okamura effectuait son ballet de mort habituel, traçant de la pointe de sa lame un large sillon sur le torse d’un autre des hommes lui faisant face. Comme si tout dans cette situation n’était qu’affreuse banalité. Eizo finit par serrer son Katana de fortune contre sa poitrine, s’apprêtant à infliger un coup rapide, pointe vers le ciel , visant le visage d’un de ses paniqués adversaires. Il mimait ainsi l’une des attitudes de son Maitre qu’il avait pu observer lors de leurs innombrables joutes. Le dernier Okamura levait haut son épée devant sa nouvelle victime qui tombait à genoux et alors que la lame claire fendait le crâne de cet homme en s’enfonçant dans sa bouche, gratifiant le masque du Jinchuuriki d’une gerbe de sang chaud. Ce peuple allait hurler de douleur à en devenir sourd …

Le Kassaki Tachi venait d’ôter la vie d’une nouvelle âme foulant le sol enneigé de ces terres … Mais ce récit date de nombreuses années auparavant, des années durant lesquelles Eizo n’était rien d’autre qu’un bleu, un débutant sans expérience, un combattant certes talentueux mais incapable de juger parfaitement toute situation. S’il avait l’expérience pour détermine si ses coups avaient la force ou non d’ôter la vie en un instant et de lui donner l’assurance de ne plus subir le moindre dommage, il n’avait point le recul et la concentration nécessaire pour juger parfaitement les situations alentours et prendre en considération la totalité de son environnement.

Désireux de se préoccuper immédiatement d’un nouvel adversaire, le Jinchuuriki de Rokubi ôtait donc la lame de son Katana hors de la bouche désormais béante de sa première victime du jour. De ses yeux Rubis, Eizo décrivit un circulaire regard pour mieux apercevoir un fuyard qui amorçait une folle course vers les montagnes offrant une ombre protectrice au village, muée qu’elle était par la profonde terreur que pouvait lui inspirer ce porteur de Démon. Sur sa droite vint un pic de glace cherchant à transpercer sa tête et si le jeune homme n’avait pas déjà fait passer ses réflexes dans le domaine du surnaturel il n’aurait pas eu la chance de poursuivre bien longtemps sa carrière.

Pivotant sur son bassin, sans se déplacer énormément, le Bretteur de la Brume esquiva avec finesse dans un subtil mouvement de recul qui singeait une attitude de vipère se dérobant pour mieux assener une redoutable blessure de ses crochets. Soulevant de la Neige dans du sol dans ses mouvements, le manieur de sabres multipliait les petits pas pour opposer un minimum de résistance à son effort physique et ainsi gagner en vitesse alors que son adversaire faisait tout l’inverse. Cette attitude, il la tenait encore et toujours des observations qu’il avait pu faire lors de ses sempiternels affrontements contre son autoproclamé Sensei Shiliew.

Estimant que son allonge était suffisante pour que son coup ait l’amplitude requise en vue d’en finir avec une nouvelle âme, le porteur de Rokubi se fit plus vif et incisif dans ses attitudes et ses mouvements. Rectiligne dans sa conduite, il pencha donc l’ensemble de son corps sur le côté, mettant tout son poids en appui sur sa jambe droite qui allait faire office de ressort puissant alors que le disciple clandestin de Shiliew disposait ses deux lames en parallèle à la blanche surface neigeuse qui faisait office de terrain de combat sauvage, de terrain de massacre ...

Tranchants de son Daishô orienté vers un plus téméraire habitant que les autres, Eizo déplia alors sa jambe d’appui avec une force incroyable, se propulsant en une fraction de seconde vers son adversaire et couplant à cette charge violente le mouvement de ses deux bras puissants. Décochant ainsi un double coup à l’herculéenne force, le dernier Okamura sentait ses lames mordre la chair de son adversaire juste au dessus de ses deux genoux. Les muscles furent comme entamés comme du beurre alors que les os du pauvre être se brisaient comme l’on déchire une simple feuille de papier.

Éduqué par la violence et la loi de jungle, il jouissait désormais d'une vitesse égalant sa force inhumaine. D’un course rectiligne qui dura moins d’un souffle, il termina son mouvement et se retrouva donc dans le dos du pauvre homme. Ses Sabres pointaient vers le sol alors que ses bras aux muscles gonflés à leur maximum ruisselaient du sang qui marquait la fin de son chemin. Plus rapide que jamais, Eizo avait frappé de ses lames juste au dessus des genoux du probable père de famille, "fouettant" ces derniers comme un lasso l’aurait fait. Les jambes du damné furent détachées sous la puissance du choc et le tranchant des lames. Buste et jambes séparées n’avaient toujours pas touché le sol que le jeune homme tournait la tête vers la une femme apeurée aux larmes ruisselant sur ses joues alors qu’elle tenait dans ses bras une enfant … Il venait de faire passer son époux de vie à trépas ...

Effectuant un moulinet de ses deux lames qui éclaboussèrent mère et fille du sang de leur mari comme père, Eizo finit par pointer ses lames vers le sol avant de s’avancer vers elles d’un pas aussi lent que reptilien. Mais il se figea sur place quand des hommes téméraires arrivèrent dans son dos. Les véritables guerriers étaient désormais là. Tournant son masque blanc vers ces proies de premier choix, le porteur de Rokubi étira un large sourire pour lui-même. D’autres temps … D’autres attitudes !

Muet sous son masque de terreur, haussant les épaules comme pour combattre le froid mordant du soir, le Jinchuuriki se figea cependant tout à fait quand il fut apostrophé par une voix d’homme dans son dos. Se tournant lentement, à la manière d’un froid serpent qui semblait se désintéresser de la femme et de son enfant, le Bretteur de la Brume remit lentement ses sabres à leurs fourreaux respectifs alors qu’il jaugeait d’un regard voilé les trois adversaires qui venaient s’opposer aux ordres de son Mizukage.

Visage de marbre, mâchoires closes, il encaissa sans un mot l’ensemble des venimeuses paroles de l’adolescente. Son absence de réaction pouvait bien signifier l’entière abstraction du monde extérieure en cet instant, Eizo se contentait juste de semer la mort et de faire couler le sang, parfait outil de génocide aux ordres d’un régime sanglant qu’il ne condamnera jamais. Il avait beau faire face à des utilisateurs de glace, l’un deux semblait parfaitement enflammé et entreprit donc de s’en prendre à l’assaillant immédiatement. Ne lui avait on jamais dit que la vengeance DEVAIT se manger froide … ?

L’esprit de glace qui se manifesta dans le dos de l’adolescent lui faisant mua les lèvres de Vicious en une pure expression de carnassier affamé. Son adversaire venait d’invoquer un immense Tigre de Glace pour tenter de le faire passer de vie à trépas ! Confronté à un autre prédateur suprême, le sabreur de la Brume allait peut être pouvoir s’amuser plus qu’il ne l’aurait pensé ; Et par s’amuser, Okamura songeait surtout à utiliser ses lames … Un sifflement admiratif plus tard, le futur Bras Droit de la Mizukage grommelait sur un ton aussi moqueur de froid et sans âme :

« Elle est jolie ta chatte … »

Sa langue passant sur ses lèvres masquées, son regard se faisant halluciné sous son masque, le Bretteur de la Brume plaça son premier Katana devant lui en parallèle au sol. Lentement, décomposant chacun de ses mouvements, le Jinchuuriki laissa la lame d’acier de Kuraigana Kaken quitter le confort de sa sombre protection pour de nouveau goutter l’air frais du village à l’atmosphère sanglante. Sabre au clair, regard de braise rivé sur le félin glacial lui faisant face, Eizo s’apprêtait à frapper le premier pour conclure cette joute furieusement !

En cet instant, son esprit venait de basculer dans la zone du génocide. S’élançant d’un pas éthéré au devant du tigre de froid, il ne se souciait plus le moins du monde de sa garde, il souhaitait juste frapper de sa lame. Certains Ninjas se taillent un nom selon leur faculté à pouvoir anéantir tout adversaire sans recevoir le moindre coup, ce n’est pas le cas d’Okamura. Il a été taillé à coup de blessures pour devenir l’homme tel qu’il est à présent. Et il ne fera pas exception à sa règle de conduite aujourd’hui ! Toujours se projeter vers l’avant, comme si le moindre pas en arrière aurait été la négation de son entier monde de vie comme de pensée !

Visage habité par une expression folle déformant ses traits, le second Jinchuuriki de Kiri se projeta donc en avant à une vitesse folle vers la gueule du Tigre ! Puis, au dernier moment, le Bretteur de la Brume se pencha vers le sol pour décocher un rapide coup de sabre vers le haut et ainsi priver le glacial fauve de sa tête ! Le Ryu no Tsume venait de parler ...

Et ça n’en était pas terminé de la démonstration au sabre. En effet, le Bretteur de la Brume se battait comme s’il affrontait un vrai fauve. Oh certes, en temps normal une décapitation aurait suffit, mais là … Mieux valait faire de cette engeance une série de morceaux du boucher pour s’assurer du succès ! Eizo porta donc une succession de coups profonds et très rapide en différents points stratégiques du corps, comme si il visait à chaque fois une artère ou veine principale. La mobile statue de glace en fut réduire à un amas de bloc de glace tombant lourdement au sol.

Dégainant son second Katana de sa main gauche, Okamura usa de sa vitesse ahurissante pour rejoindre le lanceur de Jutsu. Déposant Shuusui Kitetsu sous la gorge de l’adolescent impulsif alors que le fil de sa seconde lame barrait cet angélique visage au niveau de ses lèvres, Eizo jouait une sombre partition de donneur de mort qu’il semblait alors apprécier plus que tout. Bras ainsi croisés, le Jinchuuriki avançait plus que jamais son visage vers celui de l’adolescent désormais apeuré alors qu’il tenait sa vie entre ses bras. Il lui suffisait de simplement décroiser ses bras pour détacher cette charmante tête de ce corps de petit prodige impulsif. Il el fit avec force, gratifiant les deux autres combattant de chaudes giclées du sang d’un enfant presque adulte qu’ils avaient du voir grandir, jouer, progresser … Ôter la vie comme on fauche les blés … Véritablement une autre époque !

La pluie de sang dont il était à l’origine figea sur place une de ses deux prochaines victimes alors que la seconde bondit en arrière pour se réfugier sur un des toits. Au loin, les cris se multipliaient, signe évident que les deux futurs membres du Nexus semaient également mort et désespoir dans le sillage de leur action. Tournant son masque blanc peint de rouges signes tribaux vers l’homme que la vue de sang semblait paralyser, Eizo moulina ses lames dans le vide, prêt à lui faire rendre gorge à son tour. Mais son attention fut captivée par le cri de défi que lui imposait le second habitant de cette bourgade hurlant désormais de douleur.

Tournant de manière froide et lente son placide visage de substitution, Okamura ne dégageait plus qu’une profonde attitude létale. Ses deux sabres au clair, il se tourna dans un mouvement reptilien vers sa prochaine victime alors que cette dernière multipliait les signes Ninjas. Le toit alentours à son corps se couvrit d’une épaisse couche de givre qui se condensa rapidement en de multiples points pour y modeler des statues de loup qui ne tardèrent pas à prendre vie. Étirant un sourire sous son masque, la situation en rappelait une autre similaire au jeun homme. Ce qui le fit basculer dans ses souvenirs, il y a des années de cela …

Ramené à la réalité par le cri affamé d’un des loups givrés, Eizo initia une esthétique roulade initiée par un seul esprit de survie. Il ne subit pas le féroce coup de crocs que comptait lui adresser le premier de ses canins opposants. Armé de ses sabres, l’Oï-Nin musculeux se redressa pour offrir un semblant de garde pour s’opposer à ces animaux furieux. Une nouvelle fois, le loup fondit sur l’être humain pour le frapper de ses dents et Eizo lui offrit le fil de sa première lame comme opposition. La meute chargeait maintenant à l’unisson …

Dans un reflexe humain, le futur Bras Droit de Mei opposa donc son bras gauche aux canines du fauve qui épousa donc les chairs de son opposant afin de les marquer définitivement de sa marque. La douleur assaillit le Bretteur de la Brume qui n’élargit que plus encore la morsure en tentant de se dégager à la force de son bras. Mais le canin querelleurs ne semblait pas le moins du monde disposé à lâcher sa prise. Le sang d’Eizo coulait sur les babines de glace du monstre qui ne cherchait plus qu’a remuer la tête avec force pour définitivement arracher le muscle saillant du Jinchuuriki.

Enfonçant avec autant de force que de bassesse, à même de lui valoir son futur surnom de Vicious, le pommeau de son Katana de fortune dans l’œil le plus proche du monstre, Eizo frappa avec tout sa force pour faire éclater le crâne de cristal gelé alors que son autre bras tranchait en deux un second loup de glace sautant en sa direction. Débarrassé d’un premier poids, le jeune homme entreprit de remonter la meute se dirigeant vers lui pour en venir aux mains avec leur invocateur. Tranchant, brisant et explosant tous les loups un à un.

Le dernier loup massif se jetant sur lui, Eizo se déroba, échappant aux crocs de sa Némésis du moment et rassemblant toute sa force dans le coup de garde qu’il porta aux flancs du sauvage canidé.. Les pattes de son adversaire se décollaient du sol et il était propulsé dans le vide, amorçant une chute rapide dans un cri qui sonnait comme une délivrance pour Eizo avant que le loup n’explose en entrant en contact avec le mur d’une des maisons. Son bras en sang, Vicious bondit tous sabres dehors sur la prochaine âme qu’il se devait de faucher. Implacable et impitoyable donneur de mort …

En suspension dans les airs face à cet adversaire particulier, le jeune homme au corps zébré de cicatrices eut la bonne surprise de le voir écarter les doigts pour y amasser une importante masse de froid pour y créer une arme étincelante sous la forme d’une lance qu’il saisit pleinement pour l’opposer à Eizo dans une confrontation de style violente et rapide. Un sourire dément étirant ses lèvres sous son masque blanc, Okamura décrivit un premier coup de taille qui fut intercepté par la lace de son adversaire. S’en suivit un impressionnant ballet de mort où les deux hommes se rendirent coup pour coup. Force était de reconnaitre que l’habitant du village était un bon combattant cette arme en main !

Le duel que se livraient le jeune homme et le musculeux manieur de lance sur le toit au beau milieu des flocons de neige était l’occasion de confronter le désir de vivre de l’habitant à la volonté d’un donneur de mort poussé par des dogmes imposés par un Mizukage qui symbolisait tout ce qu’il aimerait bien devenir un jour. Bien qu’il y pense à chacun des coups qu’il s’apprête à donner comme à recevoir pour prendre la vie, Eizo réutilisait tous les tours qu’il avait appris au contact de son maitre en cherchant à préserver sa vie, il imprimait alors dans sa mémoire comme parfois dans sa chair chacune des passes de son surprenant Sensei pour en nourrir son propre style et s’engager sur la voie de la progression continue. Aujourd’hui, le porteur de Rokubi se servait de ces expériences pour continuer son bout de chemin sur la voie du carnage et prendre toutes les vies de ce village !

Bien que chacun des contacts entre ses lames métalliques et celle glaciale de l’autochtone faisait tressaillir les muscles du dernier des Okamura, ce dernier sa faisait un devoir de compenser son manque global de force en jouant sur sa carrure vipérienne et sur sa souplesse pour tenter de déstabiliser le manieur de lance à la redoutable allonge qui lui faisait connaitre l’enfer depuis quelques instants.

Les passes étaient nombreuses et forçaient Eizo à multiplier les observations et à faire jouer sa réflexion pour trouver des ouvertures et placer des contres qui ne s’avéraient que très rarement payants du fait de la distance entre lui et son adversaire. A mesure que les secondes passaient, son adversaire ne se livrait plus uniquement à la lance dans ce duel, plaçant des coups de ses membres au milieu de ses esthétiques frappes. Un style à celui d’Eizo, sorte de Jeet Kune Do en puissance qui amenait le jeune homme comme son Sensei sur la voie de la progression continue. C'est le combattant qui fait l'art et non l'art qui fait le combattant.

La non utilisation unique de sa lance fut la grosse erreur du résident. Car peu à peu, à mesure qu’il sentait venir plus facilement les coups de poing comme les coups de lame, le Jinchuuriki de la Brume s’autorisait des parades plus variées à même de surprendre plus que jamais son unique adversaire. Sa progression lui avait fait comprendre que dans un Katana, la lame n’est pas la seule partie utile lors d’un combat. Et il souhaitait montrer cette évolution dans son action contre son adversaire en hommage à son défunt Sensei !

Profitant donc d’un nouveau coup de poing direct de l’utilisateur de Hyoton, Eizo laissa parler toute sa concentration afin de canaliser l’ensemble de ses forces dans son bras droit qui tenait le sabre. Shuusui Kitetsu Il ne souhaitait toutefois pas frapper de sa lame alors que son poing remontait le long du bras tendu de l’habitant du village. Propulsé par l’impulsion de ses jambes sur le sol, Okamura modula un cri de rage alors que ses phalanges mordaient avec une force surprenante le menton de cet homme vivant parmi les neiges. Une force à même de décoller la lourde carcasse du sol alors qu’il lâchait prise sur sa lance de glace.

Alors que son adversaire entrait en suspension dans les airs, le Bretteur de la Brume sauta à sa suite et d’une esthétique frappe délivrée en croissant de lune trancha la jambe gauche de sa nouvelle victime au niveau de la cuisse. Désormais en deux morceaux distincts, le futur mort reçut de plein fouet une frappe descendante de son bourreau qui le rabattit vers le sol alors qu’il était aspergé du sang du résident des lieux. Retombant au sol sur sa victime, Eizo lui enfonça ses deux sabres dans le cou pour y creuser un trou béant, tuant l’homme sur le coup ! Une nouvelle victime à son actif, le porteur de Rokubi ne put s’empêcher de frémir … L’air alentour était de plus en plus froid !

L’air alentour se faisait de plus en plus mordant et le sol sur lequel il était retombé avec le cadavre de sa victime se vitrifiait littéralement sous les pieds de Vicious. C’est avec son sempiternel stoïcisme que le Bretteur de la Brume accueillit la formation d’une foule de Miroirs de Glace autour de lui. Sublime mais probablement mortelle Prison que voilà ! Décrivant des demi-cercles intrigués de ses iris couleur sang cachés par son masque blanc, le Shinobi d’Elite gardait son calme au centre de cette étrange sphère froide qui le rendait invisible aux yeux de son environnement.

Le jeune homme auparavant paralysé par la vue du sang venait d’entrer en action, probablement que son instinct de survie avait pris le dessus sur sa peur de la mort. Okamura reprit sa moue flegmatique sous son masque aux tribaux motifs rouges en prévision de l’assaut suivant. Son nouvel adversaire l’avait surpris dans la création de cette technique, comme si leur affrontement précédent ne l’avait pas le moins du monde affecté et qu’il n’éprouvait plus la moindre crainte. Cette prison offrait toutefois un nouveau défi au sabreur Kirien qui n’aspirait qu’à devenir encore et toujours plus fort. Arquant un sourcil à la disparition du résident dans une des nombreuses plaques de sa création, Eizo ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux quand il fut la proie d’un sombre dragon de glace !

Lacéré dans sa chair par les tranchantes armes de cette glaciale incarnation violente, le futur Bras Droit de la Mizukage fit front en serrant les dents. Son sang éclaboussa la surface d’un miroir avant de se voir rependu sur le sol de la rue qu’il avait lui-même souillé du sang d’un autre anonyme ... Une chose était sure, il n’en ressortirait pas indemnes. La pression se faisait grandissante alors que les blessures du Ninja s’ouvraient exponentiellement. Son adversaire était déchainée ! Compréhensible … Finissant par croiser les bras au devant de son visage, refermant ses mains sur la poignée de ses sabres, Okamura serra les dents et crispa sa mâchoire sous son masque chaussé à même son visage. Jusqu’à laisser exploser sa rage dans un cri qui se fit l’écho du tonnerre même !

« ASSEZ ! ! ! »

Animant ses bras pour une double frappe en croix, le Bretteur de la Brume finit par pointer Shuusui Kitetsu sur le dernier miroir où se trouvait son adversaire. Plus longues de quelques centimètres, les pointes capillaires des longues cheveux sombres d’Eizo se détachaient en mèches affinées recourbées à l’horizontale du sol alors que sa toison sombre évoquait une longue cape trainant dans son dos. Ses muscles avaient légèrement grossi pour adopter une forme encore mieux proportionnée. Et son corps était entouré d'éclairs de Chakra pur, d'une blancheur insoutenable, qui crépitaient furieusement en formant des cercles autour de son torse et de ses membres.

Avec une vitesse qui n’autorisa pas à l’assaillant le privilège de voir ce mouvement, Eizo se plaça en garde ! Ses sabres de retour au creux de leurs fourreaux respectifs que le bel éphèbe guerrier portait à ses hanches, le Jinchuuriki sous influence de son Bijuu étira son sourire sous son masque pour dévoiler ses canines hypertrophiées. Dans le but de respecter la volonté de son mentor Yagura, Okamura n’éprouvait aucun scrupule à puiser dans le Chakra de son hôte pour se sortir de cette technique de lâche ! Un combat se livre face à face, dans le respect de l’honneur. Une valeur qui importe temps, alors qu’il massacre une population sans aucune distinction, à ses yeux …

Des yeux à la couleur de plus précieux des métaux qui ne bougeaient plus dans leurs orbites. Et cette attitude... elle en était tellement ... effrayante. Mais Eizo restait impassible, sa silhouette semblait bien de pierre. C'était comme s'il ne pensait pas, ou plutôt comme s'il ne ressentait aucune émotion. Absolument aucune. Il exsudait du Shinobi d’Elite une totale confiance, une assurance de vaincre qui ne laissait aucun doute quant à sa victoire future. Les doigts tendus du Ninja de la Brume se refermèrent en un instant sur la poignée de ses sabres, une fraction de seconde avant qu’il n’anime son corps et qu’il ne murmure froidement :

« Nitoryu Iai … Ryu no Hakkyou ! ! ! »

Lames gouttant l’air froid pour la dernière fois de ce semblant de combat, Okamura semblait bien se démultiplier sous les yeux du jeune résident à l’abri au cœur de ses miroirs. Sa vitesse était telle que le porteur de Rokubi multipliait les coups et les frappes en direction et sur l’ensemble des miroirs de glace l’entourant. Bientôt, ils furent tous zébrés de traces de lames. Et alors que les plaques puisaient dans le Chakra du geolier glacé pour se reformer, Eizo ne faisait que multiplier les attaques pour les réduire en Poussières de Diamant !

Les réserves de Chakra du faible tortionnaire initiateur des miroirs n’étaient pas au mieux, le Bretteur de la Brume pouvait le sentir et c’est dans une ultime frappe plus puissante que les autres qu’il passa au travers d’un des carreaux de glace, quittant ainsi la prison et la laissant tomber en morceaux à la suite de ses assauts furieux. Quand il se retournerait, il trouverait très probablement un autochtone harassée et à peine à même de se défendre. L’aura de mort qui auréolait de foudres claires le corps musculeux d’Eizo se dissipa lentement une fois sa démonstration terminée. Portant la pointe de ses lames à leurs fourreaux, le disciple de Shiliew étira un large sourire sous son masque clair, point final de cet affrontement qui se fit l’écho du claquement de la garde remise au fourreau. L’onde sonore termina, dans sa grande force, de définitivement fissurer les Miroirs et laisser le jeune homme en sortir, son corps lacéré de multiples plaies béantes qui causaient sa mort immédiate. Dos tourné, Eizo plissa lentement ses paupières avant de fermer les yeux. Il l’avait rendu plus fort !

Le nouveau corps tombait au sol pour y mêler son sang à la neige qui tombait de plus en plus drue alors que la journée suivait sa course pour tomber progressivement dans les bras du soir, amorçant une danse qui se terminerait au contact de la nuit et l’œil protecteur de la Lune. Se redressant sur le toit qui accueillait son corps après le violent affrontement qui l’avait opposé à un jeune garçon talentueux avide de protéger sa vie. Mais les ordres de Génocide du Kage étaient clairs, pas de survivants ! Les morts devaient donc continuer à tomber sur leur terre de prédilection pour le simple fait d’avoir eu le privilège d’un pouvoir qu’ils ne méritaient pas.

Ses longs cheveux sombres de l’Époque agités par le Blizzard, Eizo sortit de ses contemplations, arraché du monde des songes par une explosion grandiloquente qui le force à tourner l’œil vers un des quartiers Nord. Une vague de feu surréaliste projetait les habitations de bois et de pierre comme elle consumait les corps arrachés du sol par le souffle de l’explosion. Punk venait d’entrer dans la bataille d’un de ces Jutsu Katon dont il avait le secret. Eizo comprit, cela faisait quatre membres du futur Nexus qui participaient au massacre des Montagnes Blanches …

Passant de nouveau ses deux Katanas à leurs fourreaux respectifs, le Bretteur de la Brume retomba esthétiquement au sol et ouvrit avec une nonchalance certaines la besace Ninja retombant sur ses hanches, à l’opposée de ses sabres. A l’intérieur, foule de kunai terminés par trois notes explosives chacun … La rue lui faisant face était longue, les habitations la bordant nombreuses. Pas particulièrement à l’aise dans l’art consistant à repérer toute chose à la simple énergie vitale qu’elle émane, le Jinchuuriki de Rokubi allait appliquer une méthode de guerre massive pour s’assurer que personne ne réchapperait à son assaut dans son secteur.

Car nombre de civils s’étaient cachés dans leurs habitations, Eizo en était certain … Femmes, Enfants & Vieillards ne combattaient pas. Ils ne pouvaient que se cacher ou fuir. Hors, la fuite leur était totalement impossible ! En effet, Punk était le quatrième larron du groupe d’assaut, celui qui fut posté au seul couloir de fuite disponible aux habitants de la bourgade. Sa seule présence ici témoignait du fait qu’il avait déjà mis un terme à la vie de l’ensemble des lâches ne désirant pas combattre pour leur salut. Froidement, d’une manière reptilienne, Okamura passa deux Kunais entre les doigts de deux mains. Il amorça alors sa course.

Les pas du Porteur de Rokubi se firent nombreux et pleins de célérité. A une vitesse folle et alors qu’il se déplaçait toujours, le disciple de Shiliew armait ses bras pour les détendre et projeter ses armes explosives par les fenêtres de chacune des habitations. Multipliant les jets, il n’était qu’au tiers de la rue semblable à une avenue quand les deux premières maisons explosèrent dans des cris déchirant. L’une d’entre elle était habitée. Son masque blanc toujours chaussé sur son visage, le manieur de sabre multipliait ses lancés alors que toujours plus de débris, flammes, fumées et ondes de chocs réduisaient à néants les habitations comme le travail de construction séculaire qui avait vu l’implantation de cet endroit propice à la vie dans un endroit des plus hostile à son implantation.

Si les Ninjas sont des messagers de mort, lui plus que quiconque se doit d’être la personnification même de la grande faucheuse. Son regard de braise redevint glacial sous son masque et quasiment toute émotion en était absente alors qu’il faisait se joncher le corps des cadavres cramoisis et fumants d’une mère et de son nourrisson. Il n’était rien d’autre que le prédateur, celui que tout le monde craint, celui que personne ne peut surmonter. Le prédateur qui prend les vies tel le grand océan : de façon violente et impitoyable ... L’arme Kirienne, le Jinchuuriki utile à son village, le bourreau efficace. Bras armé de Yagura, il en avait oublié toute notion de pitié et son cœur s’était fermé à toute sorte de culpabilité. Sa vie n’avait plus de sens que dans le don de la mort telle un cadeau à ces âmes qui ne sont rien de plus qu’un poids pour le Pays !

L’odeur des bâtisses se consumant se faisait l’écho de celle des cadavres dévorés par le feu des explosions. Eizo s’était figé dans l’instant, son masque blanc frappé de motifs tribaux rouges orienté vers le bout de cette avenue qu’il avait frappé à mort. Face à lui, un nouvel homme se tenait droit mais son esprit semblait bien absent alors qu’il déposait un regard fou et embrumé par les larmes sur le charnier dont était responsable le porteur de Rokubi. Les maisons n’étaient plus qu’amas de débris fumant ou brillant alors que l’on pouvait distinguer des membres noircis par le feu dépassé de ces tombes indignes. Femmes … Enfants … Vieillards … Personne ne devait en réchapper car c’est que qu’avait ordonné Yagura-Sama !

Alors les deux nouveaux adversaires se regardèrent en chien de vaillance. Okamura ne laissait rien paraitre, apparaissant comme un donneur de mort froid et détaché à la morale comme la conscience inexistante face aux multiples horreurs qu’il avait pu rependre au nom de la différence. Il ne le savait pas encore, mais tous ces morts hanteraient ses cauchemars des années durant … Face à lui, un homme qui avait tout perdu et qui ne vivait plus que pour la vengeance. Longtemps, Eizo se demandera si cet homme pensait vraiment pouvoir le faire passer de vie à trépas ou s’il cherchait juste à retrouver sa famille assassinée par le Porteur de Rokubi.

Le torse de son adversaire se soulevait de respirations folles alors qu’il concentrait, lui aussi, une nouvelle quantité de froid ahurissante au creux de ses doigts pour y faire germer une lance de glace semblable à celle qu’utilisa précédemment une autre des victimes d’Eizo. Ce dernier passa une langue gourmande sur ses dents cachées par son masque d’Oï-Nin. Jetant dans une attitude de reptile vicieux le dernier de ses Kunais dans la maison la plus proche, il étira un malsain sourire à l’explosion de la note qui y était jointe. Les cris d’horreur des habitants de la masure tués dans la déflagration ne firent que catalyser plus de haine chez son adversaire qui n’y tenait presque plus.

Avançant sa jambe droite pour une prise d’appui initiant sa mise en garde classique, le second Jinchuuriki de la Brume amena lentement ses doigts sur le pommeau de son sabre Shuusui Kitetsu … La lame placée au devant de son visage restait immaculée du sang de ses ennemis alors que de sa main libre, le disciple de Shiliew intimait à son adversaire de fondre vers lui pour une passe d’arme qu’il espérait au moins assez … Distrayante ! A croire que donner la Mort était le seul plaisir du jeune homme à cette époque …

N’y tenant plus, son adversaire bondit en avant et il usa d’une technique qui fit arquer un sourcil au jeune Oï-Nin. Les pieds du Résident vengeur exsudaient un froid polaire à même de former des glissières gelées à même de le propulser avec un surplus de vitesse vers le Bretteur de la Brume qui appréciait le mal que se donnait son adversaire pour tenter de lui faire rendre gorge. Animant ses jambes, l’informel disciple de Yagura bondit donc à la manière d’une vipère furieuse vers son adversaire, sabre au clair prêt à frapper. Les deux forces allaient s’éprouver, se confronter dans un choc violent qui déciderait de la mise à mort d’un des deux participant de cette joute. Du moins, c’est ce que le manieur d’Hyoton devait croire …

Car Vicious entendait bien le faire déchanter et c’est en cambrant totalement son corps vers l’arrière qu’il prit son opposant au dépourvu, laissant la lance de ce dernier passer au dessus de son corps plus près du sol que jamais alors qu’il glissait sur la couche de neige couvrant ce dernier. Accroupis, le porteur de Rokubi n’en gardait toutefois que de plus terribles appuis et c’est dans une détente sèche impressionnante, rappelant encore et toujours un serpent passant à l’attaque, qu’il mordit du tranchant de sa lame le bas ventre de cette nouvelle victime.

Le sang éclaboussa une nouvelle fois les vêtements réglementaires de l’Oï-Nin alors que le choc forçait son adversaire à lâcher son arme de fortune. La violence du coup décolla même le pauvre habitant du sol et Eizo put lire une peur primale dans son regard alors qu’il se plantait devant lui, dans les airs … Le fil de Shuusui Kitetsu fendait l’air autant que les chairs de son adversaire qui se retrouva bien vite zébré de plaies profondes et suintant de sang. Okamura reprenant sa marche en avant que son adversaire n’avait toujours pas touché le sol, mort dans cette avenue qui l’avait vu grandir et aurait du voir évoluer son enfant passé de vie à trépas sous les assauts furieux de l’Elite de la Brume Sanglante.

Messager de Mort, Okamura reprenait sa course … Sa barbare sentence suivant son cours !

Cette nouvelle exécution froide sonnait la fin d’une bonne partie de la résistance des quartiers périphériques qui tombaient sous les coups de quatre Ninjas qui seraient, plus tard, réunis sous la même bannière : celle du Nexus ! Les quartiers Ouest dont il avait eu la charge n’étaient plus qu’un vaste champ de ruine où les séculaires demeures ne côtoyaient plus que les cadavres carbonisés et les corps sans vie lacérés comme démembrés à coups de lame ! Une nouvelle fois, ces deux sabres s’étaient agités pour se faire arme de la faucheuse incarnée … Sa longue chevelure de jais laissant à Eizo tout le loisir d’une silhouette éthérée semblable à cette de la mort elle-même.

Le corps battu par les vents, le Bretteur de la Brume déplia lentement ses jambes pour s’avancer dans ce quartier qui n’avait plus pour seul habitant que le silence. Plus âme qui vive, plus de rires ni de pleurs … Plus rien ! Charnier faisant office de cimetière, ce qui était autrefois un lieu plein de vie n’était plus qu’un vaste domaine réservé à la mort. Alors qu’il s’avançait vers le cœur du village d’un pas lent, les bruits des explosions de feu provoquées par Punk accompagnant sa marche, Vicious balayait la zone de son regard sanglant dissimulé sous son masque blanc. Des corps par dizaine … Peut être même centaine. Dans sa folie, le bras armé de Yagura avait même donné la mort à d’innocents enfants. Une petite fille voyait son dos labouré d’une trace de sabre alors qu’elle se rattachait désespérément à son ours en peluche tâché de son propre sang …

Détournant le visage, Eizo laissa porter son froid regard au loin. La neige blanche tombait en doux flocons pour venir blanchir la glace au sol imbibée de sang … Le bruit de ses pas se fit progressivement plus cadencé, plus rapide alors qu’il cherchait à fuir ce paysage qu’il avait lui-même construit. Ce paysage où une mère se retrouvait éparpillée en trois partie au devant des corps de ses deux enfants aux gorges tranchées … Ce morbide paysage où le front d’un vieillard était fendu en deux alors que ses doits se refermaient sur le moignon de sa jambe fraichement disparue. Ce sanglant paysage où il ne dénombrait que trop de corps privés de leurs têtes …

Responsable de toutes ces horreurs, le Bretteur ne voulait pas en voir plus. Pourtant, la moindre de ses différentes prises de vue lui offrait la perspective d’un résident des lieux qu’il avait privé de sa vie pour rependre la parole de son Mentor Yagura. La réputation de la Brume Sanglante était à ce prix … Mais lui qui aimait à se décrire comme un froid serpent sentait germer en lui une plante affligeante : sa conscience ! Laissant éclater sa colère, le porteur de Rokubi fondit donc d’une course rectiligne vers le centre du village. Il souhaitait se noyer dans le sang, sentir l’ivresse du massacre et la douce joie du carnage pour en oublier que son esprit commençait à le considérer comme un coupable. Vivra dans la mort et la violence depuis des années forge une vision du monde plus que sinistre …

Les lourds portes de bois s’opposant à sa route ne firent pas long veut et elles volèrent bientôt en éclat sous la violence de ses coups de lame. Au délà, une garnison d’homme qui semblait bien en retard sur le déroulement des événements, une petite troupe de paysans déguisés en soldats qui paniqua à la simple vue de l’Oï-Nin au corps tâché du sang de leurs compagnons. Ses sabres au clair, le Jinchuuriki sentait monter en lui toute la haine de son vil hôte pour l’humanité. Il n’était pas rassasié, il n’était pas comblé et souhaitait plus que tout faire gouter à ses métalliques outils de mort le gout puissant du sang impur de ces utilisateurs de Hyoton …

Alors il bondit vers eux en hurlant sa rage, tel une vipère furieuse aux métaphoriques crochets de fer désireux de mordre les chairs. Ses sabres tranchèrent muscles et os de son premier opposant, faisant rentrer dans sa gorge le cri de désespoir qu’il poussait à l’approche imminente de sa mort. Croisant les bras au devant de son corps pour singer une attitude de taureau, le porteur de Rokubi entra donc dans une charge furieuse, épinglant sur ses sabres un premier homme, puis un second et enfin un troisième ! Les pointes de ses lames dépassant de ces trois corps encore en vie frémirent avant que le disciple informel de Yagura ne décroise ses bras et le laisse des cavités béantes dans ces corps désormais privés d’âme qui tombèrent au sol tout en aspergeant d’un sang chaud la sinistre silhouette d’un Vicious qui condamnait progressivement son âme à la torture de sa conscience. Malgré le sourire qui étirait ses lèvres sous son masque Blanc …

Ainsi habillé de son tout aussi macabre que sanglant manteau, Eizo tourna son masque blanc frappé d’un motif tribal vers ses adversaires. Tous purent y voir le sang de leurs compagnons répartis en de nombreuses gouttes faisant suite à ce sinistre double mouvement de sabre. A cette époque, le Bras Armé de Yapurá avait la fâcheuse de tendance de faire des tâches … Froidement, Vicious laissa courir un souffle de mort sur ses opposants tremblant comme des feuilles alors qu’il redressa ses deux sabres au devant de son corps élancé comme musculeux.

Ses yeux rouges marqués de mépris se voilèrent de déception alors que l’ensemble des opposants à son massacre semblait désireux de prendre la fuite pour sauver leurs misérables vies. Mais vint à lui un musculeux autant que charismatique adversaire qui sembla redonner toute leur confiance à ces hommes qui n’en avait que trop perdus à la vue du Jinchuuriki. Les courts cheveux platine du nouveau combattant renvoyaient à la neige couvrant cette partie du pays, battus par les vents ils semblaient bouger d’irritation face à l’arrogance du tout Kiri qui songeait que Quatre Simple Shinobis, d’Elite certes, seraient suffisant pour mettre à bas toute une communauté gratifiée d’un terrible don par la nature.

Une langue gourmande passa sur les dents blanches du jeune Eizo qui sentait venir l’adrénaline d’un nouvel affrontement violent alors que son adversaire prenait en main une lourde épée ouvragée. Singeant une parodie de salut pour mieux provoquer son adversaire, le dernier Okamura se figea face au massif Bretteur adverse, attendant le signal qui sonnerait le début des passes d’arme et la prochaine mort de l’un des deux opposants. Immobiles de longs instants, leurs corps battus par les flocons de neige et leurs silhouettes contenant toute la pression des regards inquiets de ces pauvres soldats, les deux hommes finirent par se jeter l’un vers l’autre à la détonation d’une nouvelle explosion Katon provoquée, au loin, par Punk …

Les coups du Bretteur usant de la Glace étaient puissant, en témoignait le profond sillon qu’il marqua au sol alors que sa lame était esquivée par toute la science du combat et la vitesse d’Eizo. Et quand se dernier vit que la surface du sol se vitrifia de glace au contact de la lame, il sut qu’il allait devoir esquiver ou contenir des siennes le moindre assaut adverse … Semblable à un esthétique serpent blanc se courbant et dansant pour ne pas tomber dans les serres comme le bec d’un puissant oiseau de proie, le disciple de Shiliew mettait de nouveau au gout du jour tous les enseignements de son Sensei. A l’époque il était frêle et son maitre puissant. Il ne connaissait que trop bien les moyens de contenir les assauts d’un homme qui veut vous dominer sur le plan de la force brute !

Esthète combattant, le Jinchuuriki de Rokubi se fit plus vif et mordant que jamais. Quand la lame de son adversaire se dirigeait vers son corps, il passait outre d’une esthétique roulade comme feinte de corps ou bien la contenait de Shuusui Kitetsu pour mieux fendre la chair du colosse de son second sabre. L’utilisation d’un Daishô était un grand avantage pour le Bretteur de la Brume qui ouvrait progressivement le corps adverse de plaie, multipliant les hémorragies pour progressivement vider son adversaire de son sang et ainsi diminuer sa phénoménale force. Et quand vint l’instant où les pupilles carmin remarquèrent que les coups de son ennemi manquaient désormais de tonus, Eizo frappa de son Ryu no Shoutensai pour le décoller du sol !

Ainsi projeté dans les airs, le colossal Bretteur vit avec effroi arriver sur lui son adversaire aussi vil que rapide qui armait déjà ses deux sabres. Vicious pivotait sur lui-même dans d’incroyables contractions d’abdominaux à même de lui faire déployer une force suffisamment importante pour ôter la vie de son ennemi ! Les deux lames marquèrent donc le corps adversaire qui en lâcha sa lame et fut projeté vers le sol contre lequel il s’encastra !

Perdant du temps pour se relever, l’utilisateur ne le savait pas encore mais il était déjà mort. Car retombant des cieux dans une chute esthétique, le Bretteur de la Brume dirigeait la pointe d’un de ses Katanas vers le haut du corps de son adversaire et c’est dans une fatale morsure que la lame traversa la nuque de tout son long ! Sa moelle épinière coupée entre deux vertèbres, son cou déversant un flot de sang, c’est inanimé que le massif manieur d’épée retomba au sol pour y trouver la mort. Le tout, alors qu’Eizo tournait sa menaçante silhouette vers la troupe d’homme qui finissait de sombrer dans la panique à la suite de la défaite de leur champion …

Les hommes hurlaient, s’agitaient, jetaient leurs armes pour plus de légéreté dans leur fuite. Plus aucun d’entre eux ne semblait vouloir se battre pour préserver sa vie et ce constat aiguisait plus encore l’envie de tuer qui assaillait le cœur du musculeur Bretteur de la Brume. Lui qui considérait l’honneur comme une des rares vertues encore lié aux humains ne pouvait envisager fuir un affrontement et la perspective de courir après un tas de fuyard ne l’enchantait guère, aiguillant plus encore toute sa froide colère alors que le fil de son sabre séparait la jambe d’un premier homme d’arme qui passait à portée de sabre. La seconde arme du Porteur de Rokubi terminant de mettre fin à l’existance misérable de ce pékin lambda qui ne méritait rien d’autre de la mort, comme l’ensemble de ses compagnon qui fuyait la cours pour s’engouffrer dans une rue perpendiculaire. Pas un n’échapperait au courroux d’Eizo !

La course la troupe commença donc à être émaillé des cris de douleur comme des râles annonciateurs de mort d’une arrière garde qui succombait peu à peu aux multiples coups d’un Jinchuuriki qui se voulait le bras armé et la volonté morbide d’un autre porteur de démon à queue. Ses moulinets de sabre fauchaient les adversaire comme le Paysan fauche les blés mur et à chaque passage d’une de ses lames sur le corps d’un des fuyards hurlant, c’est un peu plus de sang qui garnissait le sol enneigé de cette paisible bourgade qui connaissait, aujourd’hui, les horreurs de la guerre, les horreurs du génocide. Ce monde allait hurler de douleur à en devenir muet !

Au loin, une nouvelle explosion de flammes souffla quelques batiments supplémentaires et Eizo étira un sourire malsain sous son masque d’Ivoire en y voyant une des signatures d’un Burukku de plus en plus proche. Si les membres du Nexus se rapprochaient tous du même point central, cela voulait dire que leur entreprise de mise à mort massive touchait à sa fin. Une tête de plus roula à terre après avoir été détachée du tronc d’un vif mouvement de bras armé d’un sabre et le dernier Okamura porta son regard au loin, par delà les fuyards pour arquer un sourcil de mécontentement en constatant que la rue bifurquait et que les hommes allaient avoir le luxe de se séparer pour mieux jouer à cette détestable partie du chat et de la souris.

C’était sans compter sur la vision d’un mur littéralement explosé par un homme à la brute considérable ! Du haut de son double mètre, forts de ses 123 kilos et associant l’expérience de ses années de combattant, il est définitivement le genre de personnage que l’on n’aime pas se mettre à dos lors d’une bagarre de comptoir comme dans une guerre où parlent les poings. A l’image de la montagne qu’évoque son physique, son visage masqué semble lui même taillé comme dans un roc. Chaussant un masque blanc aux celtiques motifs émeraude qui s’accorde à la perfection avec la brutalité et la sauvagerie affichée par ses cheveux roux coiffés en bataille vers le ciel. Son cou donnait l’impression d’un cou de taureau tant par la puissance de ses muscles, de par sa largeur et la vision des veines saillantes lors d’un effort important. La peau aussi blanche que l’Albâtre de cet homme puissant donne encore plus d’ampleur à l’imposant corps musclé comme pas deux. Tout en muscle et tout en bestialité ! Qu’il affiche un air menaçant dans cette aura emplis de violence et sentant le sang … Il est Sheamus !

Et tout comme son futur compagnon du Nexus, il ne compte pas laisser s’échapper le moindre de ses adversaires et leur coupe le chemin d’une de leurs deux voies de retraite. Enserrant deux hommes dans un Bear Hug qui contraste avec le cri puissant qu’il pousse pour mettre à mort ses opposant, il est suffisament impressionnant pour dissuader le reste de la troupe à tenter l’aventure à son contact, les laissant fuir dans la dernière des voies possibles. Silencieusement, Eizo remercie son ami pour son intervention parfaite et le laisse exprimer toute sa sauvagerie sur ses deux victimes alors qu’il continue à pousuivre les fuyards tout en les mettant à mort !

Les différents hommes continuaient à tomber sous les coups de lame d’Eizo et ceux qui n’avaient pas le plaisir de mourir sur le coup se voyaient laisser au bon soin des traitements tout particuliers d’un Sheamus ricanant d’aise au loin. Il ne restait plus que deux pékins lambda quand Eizo remarqua que leur course folle les avait menés au devant d’un vaste bâtiment qui semblait être à vocation religieuse, une sorte de temple aux lourdes portes azurée interdisant l’accès. L’endroit idéal pour se cacher donc …

Les deux hommes se retrouvèrent bien vite bloqués par les deux immenses pans de bois et c’est en désespoir de cause qu’ils se retournèrent pour faire face à Eizo. Dos au mur, ils entreprenaient enfin de tenter de défendre leurs vies mais ils écarquillèrent bien vite leurs yeux en voyant l’Oï-Nin en suspension dans les airs, armer ses deux sabres pour mieux en enfoncer la pointe dans les cuisses de ses deux adversaires. Passant une langue satisfaite sur ses lèvres et les entendant tous deux hurler de douleur, Eizo poussa ses sabres jusqu’à en toucher la chair de sa garde et planter au maximum les lames dans les lourdes portes.

Et dans un mouvement aussi puissant que rapide, le dernier Okamura priva ses deux adversaires d’une de leur jambe tout en ouvrant de larges brèches dans les portes pour lui autoriser une entrée macabre. Les deux hommes se tortillaient au sol et insultaient un Eizo qui avançait d’un pas lent et quand il arriva à leur hauteur se contenta de deux moulinets de ses armes pour les éventrer et leur offrir le luxe de voir leurs entrailles rouler au sol et emporter leurs vies dans un flot de sang et de viscères.

La pénombre était de mise à l’intérieur du temple et la lueur de plusieurs lampions bleus donnait une dimension toute particulière à ce lieu silencieux. Seuls les pas d’Eizo sur le plancher vermoulus se faisaient entendre et le claquement de ses sabres entrant dans leurs fourreaux respectifs n’en fut que plus sinistre. Décrivant de circulaires regards vermillon sur l’ensemble des lieux, le jeune homme perçu de faible tremblement dans un coin sombre et c’est ainsi qu’il amorça une funèbre marche en direction de ces ombres. A mesure qu’il s’approchait, il pouvait voir des enfants … Un groupe d’enfants apeurés qui se blottissaient les uns contre les autres. Eizo eut un haut le cœur quand il sortit Shuusui Kitetsu de son fourreau. Les directives de Yagura-Sama étaient très claires : pas de témoins et donc pas de survivant ! Les pleurs des enfants marquèrent la psyché du jeune homme alors qu’il s’avançait vers eux mais il fut coupé dans son élan par un cri subit :

« Arêtes ! ! J’ai juré devant Dieu de protéger ces enfants ! ! »

Froid dans son attitude, Eizo se retourna avec une infinie lenteur vers ce qui semblait être un moine résident. Il affichait plus de détermination à combattre en brandissant son bâton de pèlerin que tous ces hommes qu’il avait poursuivis jusqu’aux portes du Temple. Sa longue barbe grise, son ventre rebondis et son aspect jovial n’étaient pourtant pas à même de le faire apparaitre comme une quelconque menace. Mais il semblait vouloir user de toutes ses armes pour dissuader Eizo de mettre à mort tous ces jeunes gens.

Serpentin dans son attitude, le dernier Okamura tourna le dos à cette assemblée de mioche pour mieux jauger ce nouvel arrivant. Il tremblait comme une feuille et avait l’air d’un paisible serviteur du Divin. Un homme bon cherchant juste à protéger la jeunesse des affres de la guerre et d’un génocide paritaire qui les priverait des émotions d’une vie. Immobile, son masque blanc figé en direction du moine, Eizo semblait en proie à un terrible dilemme. Vint alors un lourd soupir et un hochement de tête … Avant qu’il ne se retrouve devant le moine et qu’il n’enfonce sauvagement son sabre à l’intérieur de la cuisse charnue du bedonnant personnage en persifflant :

« Alors tue moi ! Ou Change de Dieu … ! »

Passant une langue Gourmande sur ses dents dissimulées sous son Masque Blanc, laissait tourner sa lame dans la plaie alors que le moine relâchait son arme de fortune sous la douleur. S’appuyant sur le corps gras, Okamura ne laisserait même pas le temps au vieillard de faire un choix et dans une impulsion vive, il se dégagea de son contact avant de décrire un vif revers qui trancha la gorge du serviteur de Dieu. Ce dernier l’accueillerait probablement avec fierté !

Le corps sans vie de l’homme d’église tomba au sol et dans son dos Eizo sentit la foule des enfants frémir ou bien commencer à pleurer de peur. Les débuts d’odeurs gênantes signifiant même que certains des plus jeunes s’étaient fait dessus en sentant la mort si proche d’eux. Immobile, le Bretteur de la Brume fixait le Moine se vider de son sang et tâchait de déchiffrer les derniers mots qu’il tentait de prononcer dans d’immondes gargouillis de sang, alors que sa gorge déversait un torrent de liquide carmin sur le plancher du temple.

Finalement, le Bretteur de la Brume eut un haussement d’épaules et il retourna sa musculeuse carcasse vers le groupe d’enfants qui se tenait face à lui. Tous ou presque pleuraient, peignaient leurs traits de moue apeurés et effrayées, d’autres suppliaient de ne pas les tuer mais le plus digne d’entre eux fut probablement celui qui serra le plus le cœur du Porteur de Rokubi. Une jeune fille de moins d’une dizaine d’année qui se tenait droite avec une allure aussi noble que sans peur alors que ses bras se refermaient sur une étoffe renfermant un bambin en pleur qu’elle essayait de calmer par quelques mouvements de ses frêles épaules.

Dans ses yeux, Eizo ne lisait aucune peur de la mort, aucun chagrin à l’idée de quitter cette vie, juste une immense pitié pour que que le musculeux Bretteur de la Brume allait s’apprêter à faire au nom d’un Mizukage Tyrannique qui ne souhaitait pas voir proliférer les dons de la Nature comme ceux dont jouissait une infime proportion des habitant de cette bourgade. Au dehors du Temple, les bruits de massacre avaient cessé et l’on entendait plus que le hurlement du vent rabattant les flocons de neige sur les nombreuses bâtisses formant cet endroit qui, auparavant, faisait bon vivre. Punk, Sheamus & Jurakyuru en avaient finit de leur entreprise de massacre et il ne devait plus subsister âme qui vive dans le village.

Ces enfants étaient le seul vestige de ce hameau autrefois paisible . Des enfants orphelins dont Eizo et ses compagnons avaient du tuer les parents il y a de cela quelques instants. Leur sang couvraient probablement les mains du Bretteur désormais et il en ressentit une profonde gène alors que les yeux suppliants ne cessaient de darder son effrayant masque blanc frappé un rouge motif tribal. Ils ne représentaient aucun danger … Ils étaient innocent … Même si Shiliew ne cessait de lui répéter autrefois que l’innocence n’existe pas, qu’il n’y a que des degrés de culpabilité. Il ne pouvait pas massacrer ces jeunes pousses … S’était au dessus de ses forces …

Figé et sa main tremblante sur la poignée de son sabre, Eizo ne réagit que trop tard en voyant un des enfants foncer sur lui avec un couteau qu’il retint entre ses doigts et qui ne manqua pas d’entamer la chair de sa main. Son sang coulant sur son avant-bras, le dernier Okamura dardait de son vermillon regard dissimulé sous son masque cet enfant. Lui aussi avait fait preuve de plus de détermination à sauver sa vie que l’ensemble des faibles plus prompt à fuir devant les monstres qu’étaient le quatuor d’Oï-Nin de la Brume. Serrant les dents, c’est sur un ton haineux que le Jinchuuriki de Rokubi indiqua aux petits lui faisant face :

« Partez … ! »

L’assemblée des jeunes gens sembla complètement interdite alors que le Bretteur de la Brume soufflait ce mot. Aucun ne réagit, tous restèrent immobiles et se regardèrent avec une profonde interrogation visible dans leurs yeux. Ils n’osaient bouge, de peur de sortir de ce semblant de rêve dans lequel les avait plongés le Jinchuuriki en leur disant de fuir pour leurs vies. Agacé, ce dernier crispa plus encore sa mâchoire alors qu’il tonnait maintenant de sa voix puissante et autoritaire :

« Êtes-vous sourd ? ! Je vous ai dis de dégager ! ! ! »

Ce fut comme si l’ensemble des différents enfants sortait d’un cauchemar éveillé alors qu’Eizo se laissait tomber au sol, assis et plus le moins du monde désireux de combattre. Tuer des enfants en bas âge ne lui apporterai rien et il finit par clore ses paupières alors qu’un à un tous les petits résidents se levaient pour courir en direction de la sortie où une vie nouvelle marquée par la souffrance de la perte de tous leurs êtres chers serait au rendez vous.

Ne voyant plus que le noir de ses pensées, le dernier Okamura écoutait les pas de ces enfants marchant vers la liberté alors que son esprit se voyait assaillis par les images de bonheur de cette fillette qu’il l’avait tant impressionnée désormais devenue grande et qui coulait des jours heureux et paisibles aux côtés d’un mari aimant et d’une petite famille tendre à souhait. Mais cette image allait à l’encontre de celle d’un Yagura assis sur son bureau de Mizukage et qui dardait les Quatre Oï-Nin de ses lilas pupilles en leur donnant l’ordre de ne pas laisser la moindre âme qui vive sur les lieux.

Une silhouette qui se modela bien vite pour devenir blanchâtre et gonfler pour occuper un immense volume et prendre la forme d’une sorte de démon limace obèse au corps terminé par six queues. La mauvaise influence de Rokubi entrait de nouveau en jeu et ce dernier susurrait des paroles inquiétantes aux oreilles d’un Eizo qui avait renoncé à la mise à mort. Le démon lui assurait que tôt ou tard un de ces enfants le retrouverai pour venger la mort d’un parent, d’un frère ou d’un oncle et qu’il lui faudrait alors avoir le courage de faire ce qu’il n’avait pas su faire immédiatement. Le visage d’Okamura se muait en un masque de dégout.

Un instant plus tard il se tenait droit devant le groupe d’enfant, alors qu’ils courraient tous vers la sortie mais se stoppèrent face au dos du dernier Okamura. Sabre sur son épaule, ce dernier amorça une série de pas lents en évitant de ne pas croiser le regard de ces enfants. Celui de la fillette le hanterai de toute façon jusqu’à la fin de ses jours. La dernière série de pas amorça un mouvement de bras pour détacher le plat de la lame de Shuusui Kitetsu de l’épaule d’Eizo et tous les enfants suivirent le parcours de la pointe jusqu’au confort du fourreau. A l’instant où la garde heurta ce dernier, chaque enfant vit un sillon sanglant éclater sur son corps et lui ôter la vie immédiatement …

En une fraction de seconde, pendant son déplacement, le jeune homme au corps zébré de cicatrices avait pris soin de délivrer une foule de coups puissants et précis à même de signifier la mort de ces bambins par une technique qui leur autorisait de vivre pendant quelques instants de plus, pour poser leur regard sur le dos de leur bourreau. Aussi froid que détaché des événements, Eizo s’avança alors vers la sortie d’un pas lent … Extrêmement lent.

La blessure que lui avait infligé le gamin le tiraillait et il se sentait mal d’avoir exécuté cette jeunesse, mal de leur avoir ôté leur avenir, mal d’avoir détruit des familles et des vies en suivant simplement les ordres. Toute sa vie, il se souviendrait de ce massacre et ne pourrait pas oublier l’expression dans les yeux de la fillette qui tenait le bébé. Ce regard évoquait plus que de la pitié, il renvoyait à Eizo une affreuse image : celle que ses amis et lui seraient sans Dieu et sans morale après le massacre qu’ils venaient de perpétrer. Sa respiration se fit haletante et son masque le gênait, il eu juste le temps de l’enlever avant de vomir ses trippes sur le plancher de dégout comme de mépris pour sa personne après ce qu’il avait fait … Après ce qu’ils avaient fait !

Cherchant à reprendre son souffle et à passer outre toute son émotion, le Jinchuuriki finit par sortir du temple. Son visage mis à nu fut frappé par le vent froid qui contrastait avec le feu roulant sur ses tempes. Sur les marches menant au lieu de culte, ses trois amis l’observaient et enlevèrent un à un leurs masques à leur tour. Tous figeaient leur trait sur une expression de mal être … Les dépassant d’un pas lent, le futur Nibanme de la Godaime Mizukage ne manqua pas de se figer sur la dernière marche pour jeter un œil sur le charnier et la désolation que tous quatre avaient causés. Entouré de ses amis, Eizo conclut cette dérangeante mission en tonnant :

« Maintenant nous sommes tous des fils de pute ! »