[Mission de rang C] Voler une toile de maitre

Mj : La Bakette



Voler une Toile de Maitre
Un tableau inestimable est stocké chez un particulier de Kusa. Allez chez lui et tentez de lui dérober. Vous ne serez qu'un appât, mais ca sera déjà bien de tenter le coup. - AVEC MJ
Joueur : Alias


L'aube n'était plus lointaine, le ciel palissant à vue d'œil à l'horizon, dans ce qui semblait être la fin du monde. Plusieurs personnes s'avançaient dans le pays de l'herbe, dans les faibles lueurs matinales. Le ciel étant dégagé, ils n'avaient de mal à se repérer dans ce qui semblait être un petit bois, aux alentours d'une propriété. Leur leader était une jeune femme à la chevelure qui n'était que profusion de boucles rappelant la couleur des dunes désertiques de Suna sous le soleil ardent, en contraste avec sa peau halée. Ses yeux étaient deux billes noires, semblables à deux puits sans fond, pourtant pétillant de bonne humeur. Elle n'était pas bien grande sans pour autant paraître frêle, et avançait d'un bon pas, sure d'elle. Ses deux compagnons n'étaient d'autres que d'anciens ninjas, l'un laid comme un pou, le crâne chauve et le visage barré de nombreuses balafres, et l'autre à l'aspect plus juvénile aux cheveux bruns rasés de près et à la barbe naissante. Le premier était un colosse qui n'avait dit aucun mot durant le voyage, étant dénué de la parole, et de toute manière trop distant pour être un bon compagnon autour d'une tasse de café. Quant aux deux autres protagonistes, des personnes de bonne compagnie sans pour autant virer moulins à parole, mais fort sympathiques pour une épopée tranquille. Cependant, l'heure n'était plus à la rigolade.

La jeune femme, Fan'rah, s'immobilisa soudainement, à une centaine de mètres environ. Ils avaient déjà répété plusieurs fois leur scénario, mais si proche de leur but, un petit rappel s'imposait. Elle s'avança d'une démarche déhanchée vers Alias, posant un genou à terre en lui indiquant de faire de même, puis s'approcha vers lui avant de lui chuchoter quelques mots de la voix pure comme du cristal. Ils n'étaient pas loin de la maison, mais rien n'indiquait qu'il n'y avait pas un ou deux gardes dehors. "On va faire comme convenu. Le tableau n'est pas difficile à trouver selon nos plans, il te suffit de passer par la porte de derrière, et de suivre l'un des couloirs pour te rendre dans la pièce principale. Essaie de te faire remarquer sur ton passage, histoire qu'on ait le champ libre. Ne t'inquiète pas, on couvre tes arrières." Ce n'était pas de la pure compassion, ils n'en avaient que faire de ce shinobi sans village. Mais c'était indiqué dans leur ordre de mission, alors autant la suivre à la lettre afin d'obtenir leur prime. "On va passer par une autre entrée, alors.. Bonne chance." Elle lui adressa un petit clin d'œil, puis s'éloigna avec ses compagnons, attendant que leur appât se mette en route.

La maison ressemblait d'avantage à une sorte de petit château qu'autre chose, riche priorité qui semblait pourtant très calme, malgré les gardes qui devaient grouiller. Mais d'après certains rapports et les rondes effectuées par l'équipe de Fan'rah, cette heure-ci était la plus calme sur toute une journée, là où les gardes ne semblaient plus penser qu'une quelconque intrusion puisse avoir lieu. Le jardin semblait désert, et c'était probablement le cas. L'intérieur était luxueux, de grandes baies vitrées observaient la route du soleil devant leurs rideaux de soie blanche. Il fallait faire attention de ne pas se faire repérer, puis s'infiltrer par une petite porte à l'arrière ne donnant sur rien, plongée dans la pénombre. L'unique de l'arrière de la maison par ailleurs, sans fenêtre l'avoisinant. Le champ était donc libre en théorie...



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Courtesy TerritorioScuola


La masse chuta lourdement sur le sol, tandis que la grosse brute restait immobile, les yeux écarquillés, le buste à moitié incliné en avant. Sa bouche exprimait un cri muet alors que du sang commençait à perler aux commissures de ses lèvres. Le coup de pied avait été dévastateur, explosant une faible partie de ses organes là où le pied avait jaillit, mais malheureusement pour lui, fatal. Il s'écroula à genoux, l'air plus vide que jamais, puis finit par s'étaler sur le flan, les yeux privés de leur lueur de vie. Ses collègues, qui avaient été heureux et triomphants de leurs coups portés, ne purent que rester béats face à un tel spectacle. Un seul coup de pied avait suffit à tuer le plus solide d'entre eux quatre, si bien qu'ils craignaient dès leur de s'approcher de ce voleur visiblement très dangereux. Mais leur musculature et leur force étaient toujours intactes, ainsi qu'une partie de leur matière grise.

Tout autour d'eux, de solides grilles condamnèrent toutes les portes, et de l'agitation était visible dehors. Plus aucune issue, passer par une fenêtre aurait été suicidaire vu l'état des lieux. Il ne restait plus que l'escalier, dont l'étage était caché par une sorte de grand rideau sangoire totalement opaque. Deux des gardes attrapèrent des armes au sol, à savoir une dague chacun, puis le lancèrent vers le pauvre Alias, le visage déformé par la colère. Les lancers n'étaient pas précis, et leur puissance limitée, mais suffisant pour causer quelques coupures à quiconque recevrait cette attaque soudaine.

Durant ce laps de temps, une sorte de chant pouvait se faire entendre, venant d'en haut. Une voix de casserole, clichée des gens totalement saouls. Le rideau s'écarta brusquement, laissant apparaitre.. une sorte de clown bien en chair, chauve avec pour seule chevelure de longs pics de fer plantés à même son crâne. L'air totalement fou, il s'avança vers l'employeur en courant, puis lui décocha un rapide coup de pied destiné à l'envoyer vers les gardes. Une scène un peu comique, mais quel véritable riche n'aurait pas ses lubies étranges ?



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Voyant son coup de pied esquivé, le clown se mit à pouffer de rire, et vint même jusqu'à en rire aux éclats. Curieusement, même si cela ne semblait en aucun cas le genre des gardes derrière, leur hilarité vint se confondre à celle du comique. Des éclats graves, aux tendances graveleuses jusqu'à s'éteindre dans les cavités profondes que représentaient leurs gorges noueuses. Seul celui du dernier venu continua de chanter, tandis qu'il évitait autant que possibles les attaques répétées de son adversaire. Son exclaffement devint ricanement, aussi inquiétant que le grincement d'une balançoire un soir de pleine lune.

Au bout de quelques coups, il semblait être un peu perdu à l'idée de ne pas pouvoir éviter un coup de plus. Il connaissait le coup porté, alors se mit à son tour à sauter vers Alias, et frappa à l'identique dans un cri de rage, contrant le coup de pied porté avec toute la puissance puisée au fond de son être. Après cela, il sembla vidé de son énergie pendant quelques secondes, ne respirant qu'en quelques saccades bruyantes. Quant aux gardes, ils s'approchèrent de l'inconnu, les mains vides, l'air bien peu sympathiques. L’un d’eux avait disparu, étant certainement parti donner l’alerte dans un coin de la masure par un passage invisible aux yeux de tous.



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Les deux gardes poussèrent des exclamations de surprise en voyant l'intrus leur passer à coté, propulsé par la violence du coup contré. Il va de soi que les deux avaient peur du clown, même s'ils voyaient là une chance de salut pour eux. Se battre contre l'étranger relevait du suicide pur et dur, mais même leur joker semblait avoir du mal à en venir à bout, lui qui était pourtant considéré comme un demi-dieu dans cette maison -le Dieu en question étant le propriétaire absent-. Leur cœur fit un bond dans leur poitrine lorsque l'autre fondit sur eux, à une vitesse telle qu'il leur était impossible de le discerner. En un instant, il était à leur coté. L'instant d'après, ils étaient à terre, crachant du sang à tout va, dans l'incompréhension totale de ce qui venait de leur arriver. Ils étaient encore en vie, mais c'était tout juste.

"Tu te débrouilles plutôt pas mal... Kru kru kru.. Mais ton tombeau sera ici."

Le clown venait tout juste de prendre la parole, à seulement deux ou trois pas de l'employeur. Un rictus fit son apparition sur son visage blafard tandis que ses dents se découvraient lentement. Des dents jaunes, très jaunes, laissant déduire rapidement le manque de propreté de cet individu. Pourtant, cela ne l'empêchait pas d'être un excellent combattant dans son domaine, bien que sa vitesse laissait largement à désirer. D'un cri rageur, il fonça sur Alias, la tête baissée. Les piques qui ornaient son crâne dénudé semblaient aussi tranchantes que des lames de rasoir, et son but ultime était certainement de planter son pauvre adversaire, et de le laisser ensuite se vider de son sang à terre, totalement dans l'incapacité de faire le moindre mouvement.



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Soudain, notre ami Bozo cessa de sourire. Il faut dire qu'il venait de se prendre un sacré coup dans la nuque, qui l'avait forcé à tomber à genoux. Il ne resta pas bien longtemps ainsi, se redressant tant pis que mal avec le souffle coupé. Désormais, de grosses gouttes de sueur dégoulinaient le long de son masque blanc, laissant des trainées noirâtres à cause du maquillage. "Et la tienne donc !" Sifflet coupé, le pied d'Alias dans son estomac l'empêcha de rétorquer d'avantage. Les yeux exorbités, il se mit à vomir sous la violence du choc. Et on pouvait même déterminer ce qu'il avait mangé peu de temps auparavant, vu qu'il ne semblait pas vraiment connaître la définition du mot mâcher.

En voyant le dernier coup arriver, il ne se décida pas cette fois-ci à le contrer tout bêtement. Il ne voulait pas encore se retrouver à quelques pas de son adversaire, c'était une perte de temps inutile. Dans un effort surhumain, il se mit à composer quelques mudras d'un geste vif, ce qui lui permit d'esquiver le coup de son adversaire de justesse. Notre ami était désormais enragé, ses yeux ne juraient plus que par une vengeance soudaine et brutale. Il concentra ensuite son chakra dans son pied droit, puis attendit l'espace de quelques secondes que sa vision se rétablisse. Il y voyait un peu flou, certainement les prémisses d'une quelconque hémorragie. Son corps n'était pas fait pour recevoir de telles attaques. Il s'avança ensuite d'un autre pas, arma son pied puis lui décocha un violent coup au visage.


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"Tu es bien prétentieux petit homme. Si moi je ne t'ai pas, les miens t'auront."

Il tenta de redonner un coup de pied, mais sa jambe ne lui obéit pas. Certainement l'une des conséquences de son hémorragie, d'autant plus que le goût cuivré du sang titillait ses papilles. Il n'était plus très frais, mais encore apte à se battre avec toute la hargne qui l'habitait. En voyant un nouveau coup arriver après une certaine scène plus que chiante pour lui, il plaça ses bras en croix devant sa tête afin d'intercepter le pied. Malheureusement, ce ne fut guère suffisant, son adversaire avait une bien trop grande maitrise par rapport à lui, et jamais il ne put envisager un tel coup. Détourner sa jambe à pleine puissance est une chose bien difficile, mais aussi traitre qu'un moustique se faufilant entre vos draps. Il se prit le coup en plein dans les cotes, qui émirent un craquement sinistre. L'hémoglobine vint à envahir ses poumons, subitement, et il sut que c'était la fin. Sa respiration n'était plus qu'un souffle, sifflante comme le vent s'insinuant dans les plaintes mal isolées de la bâtisse.

Les autres coups ne servirent à rien, Bozo était déjà mort. Il s'écroula lentement contre le mur de l'escalier, et le dévala en une lente descente funèbre. Une fois rendu quelques marches plus bas, il ne bougeait plus. Cependant, le calme n'en revint pas pour si peu. Des cris se firent entendre, et quatre ou cinq gardes traversèrent subitement le rideau cachant le premier étage. Tous étaient armés de longues épées, hurlant leur rage tout en se jetant sur Alias. Ils n'étaient plus très loin, prêts à déchirer sa chair dès qu'il se trouverait à leur portée. Pauvre homme, à moitié vidé de son chakra et déjà un peu amoché. Soudainement, ils se turent, et leur regard se fit vide. Puis ils s'écroulèrent, presque tous à la fois, passant par dessus la rambarde ou bien atterrissant aux pieds de l'employeur.

Un petit rire cristallin pouvait se entendre au-delà du rideau, chose qui se dévoila bien rapidement sur son propriétaire, ou plutôt sa, d'un simple geste de main. Fan'rah apparut derrière, un scalpel de chakra encore dans sa main, qui disparut bien vite puisque le danger était écarté. Ses vêtements étaient déchirés, et un peu de liquide vital suintait sur ses quelques coupures. Mais elle ne montrait aucun signe de fatigue, ou bien elle cachait bien son jeu. "On a le tableau, beau boulot, tu as détourné un paquet de leur effectif. On s'est tapé un gros lard bien balèze, pour ça qu'on a mit autant de temps. fit-elle en descendant quelques marches, esquivant les corps inertes des gardes. L'un d'eux s'était empalé sur sa propre lame, et ce n'était pas beau à voir. "Tu as l'air de t'en être bien sorti. On a pas beaucoup de temps, il y en a d'autres qui vont se ramener d'un instant à l'autre, une véritable forteresse. En attendant, ne bouge pas." D'un geste fluide, elle lui déposa sa paume halée regorgeant de chakra sur le front, et lui permit ainsi de retrouver un peu de santé.

"Ça devrait faire l'affaire pour le moment, mais il faut faire vite. Tu devrais pouvoir bouger encore, alors suis-moi."

Mais la dame était plus rapide qu'Alias, et ne s'en rendit pas forcément compte lors de sa précipitation. Il aurait pu la suivre dans un ou deux couloirs, mais après elle le sema derrière une porte blanche. Cependant, elle laissait sur son passage une odeur sucrée, largement décelable parmi les odeurs de moisissures.



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Tout était redevenu calme en cette matinée, la maison emplie d'un calme absolu après la tempête. La porte de droite menait à une sorte de confiserie, à la sortie dégagée au fond par une petite fenêtre. Une réserve énorme de bonbons en tout genre empestant le colorant à plein nez, il fallait bien que l'horrible Bozo tire ses dents de quelque part. La jeune demoiselle était passée par là, se faufilant par une des fenêtres du fond, contrairement à ses collègues ayant emprunté quelques minutes plus tôt la porte de gauche, celle prise par notre employeur. A l'intérieur, la fenêtre était grande ouverte, les rideaux blancs voletant dans la pièce, laissant filtrer quelques doux rayons de soleil matinal. Une vision idyllique en entrant dedans, d'autant plus que du lierre courrait le long du mur jusqu'à l'ouverture pour s'assurer une descente stable. Tout cela aurait été parfait si seulement...

Une fois dans la pièce, la porta claqua violemment suite à un courant d'air dû à la mauvaise isolation de la maison. Et un charmant petit chien du type Yorkshire sortit de sous le lit. Nan, en y regardant mieux, Médor est une espèce d'énorme pittbul nourrit quotidiennement à la viande crue, et visiblement très agressif. Mieux ne vaut pas se retrouver sous ses crocs, de peine à se faire broyer les os et arracher un bout de bras. La fenêtre est très proche de la porte, donc l'atteindre en un temps record permettrait de semer le chien en un rien de temps, qui n'a rien d'un oiseau et qui dont ne sait pas (encore) voler. En bas, tous les gardes semblent inconscients, comme ayant été frappés par une gigantesque tornade. Au fond de la propriété, à droite, Fan'rah et les siens attendaient Alias, l'interpelant d'un puissant sifflement. Suite à cela, ils l'amenèrent chez leur propre employeur une dizaine de kilomètres plus loin, dans une roulotte, afin qu'il y trouve rémunération.