Une mission à ne pas négliger[Mission de rang B]

Rang Genin en équipe ou Chuunin Minimum
Sauver Reiko :
La kunoichi Reiko Ayame à été capturée par un groupe de rebelles. Allez donc la secourir avec votre équipe.
Spécial : Équipe de deux ou plus obligatoire. Rang B - MJ Nécessaire

Les rues du village étaient encore vides de toute vie attractive et pourtant, je m’y étais engouffré, malgré tout, pour mon plus grand bonheur. À une heure aussi matinale, j’avais la chance d’être seul au monde et de ne pas me faire interrompre chaque seconde pour répondre aux interrogations que pouvaient se poser les visiteurs qui s’étaient aventurés dans le labyrinthe d’embranchements que formaient les rues de notre village tant aimé. Jouant le solitaire dans un village fantôme, j’avançais toujours droit devant moi sans même dévier de ma route principale et me rapprochant toujours un peu plus de mon but, j’accélérais le pas, afin de ne pas la faire trop attendre. À vrai dire, à cette heure-là, elle ne devait probablement pas être encore levée et juste le fait de penser une seconde que j’allais être la première personne qu’elle allait voir de si bon matin, me remplissait de bonheur. Elle s’était jouée de moi un peu trop longtemps lors de notre dernière rencontre au bar et même si elle m’avait laissé soul mort, j’avais quand même reçu, le lendemain matin, le compte rendu de ce qui s’était passé suite à mon blackout non désiré. Elle avait profité de mon hospitalité et c’était à mon tour maintenant que de profiter du sien. C’est donc après avoir obtenu officiellement son adresse que j’avais décidé de me rendre chez elle, afin de lui dire un petit coucou amical, sans méchanceté. Mais je savais bien, d’après ce que l’on m’avait rencontré d’elle après cette soirée bien arrosée, qu’elle n’allait pas le prendre de bon cœur et qu’elle allait probablement vouloir m’arracher littéralement la tête de sur les épaules, mais peu importe, j’étais bien prêt à risquer le coup quand même. Sourire aux lèvres, je poursuivis ma route en gardant bien en tête la mission non officielle que je m’étais donnée moi-même et fonçant directement vers le lieu de mon prochain coup, je disparus à l’horizon, tournant dans une petite ruelle, où m’attendait un raccourci qui allait me permettre d’arriver à destination bien plus rapidement.

J’y étais enfin parvenu. Elle était là devant moi, prêt à recevoir l’irrecevable et me rapprochant de la porte qui la composait, je frappais à trois reprises, sans vraiment faire attention à la force que j’avais utilisée. Venant probablement de réveiller toute la maisonnée, je me positionnais en face de la porte et attendis que la principale concernée vienne m’ouvrir. L’attendant, j’en profitais pour fouiller un peu dans mes poches et après avoir trouvé ce que je cherchais, je le sortis pour ensuite le dérouler complètement. Le présentant devant moi, je laissais pendouiller un sous-vêtement féminin qui, bien sûr, ne lui appartenait pas, mais ce vêtement était la pièce maitresse de ma moquerie et je ne pouvais pas m’empêcher d’exécuter ce que j’avais prévu. Impatient de voir la réaction qu’elle allait avoir, je patientais quelques secondes quand tout à coup, j’attendus des bruits de pas provenir de l’intérieur et n’attendant même pas que la porte soit ouverte je lançais tout bonne ces quelques mots remplis d’humour.

-Je crois que tu as oublié ça, chérie.

Il n'y avait pas moyen de dormir tranquille dans cet endroit là. Bien au chaud dans mon lit à coté de Jun, un type était venu frapper à ma porte. Bien sur, je n'avais pas répondu, il était bien trop tôt pour ça, la flemme dira-t-on. Et puis, si c'était si important, il n'avait qu'à insister. Ce qu'il fit d'ailleurs, mais ça ne me poussa pas à me lever. Tant pis, il n'avait qu'à repasser plus tard. Après tout, je pouvais être partie me balader quelque part, ou bien m'entrainer, l'aube était déjà levée. Je n'attendais rien d'important, et je ne voulais qu'une chose, continuer à dormir, ou bien trainer toute la matinée. J'étais fatiguée, les muscles encore endoloris de la veille. Papa n'avait pas aimé me voir perdre aussi facilement, alors il avait décidé qu'il fallait faire de moi une femme, une vraie. Moi qui pensais pourtant que les seins faisaient tout, il fallait croire que ce n'était pas son cas. Mais après l'effort, le réconfort. Et à défaut de parvenir à nous rendormir, j'entamai un petit jeu assez sensuel avec ma copine. Matinales, mais de quoi se rendormir bourrées d'endorphine après ça.

Visiblement, ce devait être plus important que ce que je croyais puisqu'on frappa de nouveau, un peu plus tard. Et ce n'était pas vraiment le moment, je ne dormais absolument plus. Non, j'étais même totalement réveillée. Mais il me semblait que ce n'était pas la même personne, rien qu'à entendre les heurts contre ma porte. Ceux d'avant étaient plus doux, alors que ceux-ci démontraient d'avance une certaine marque d'agressivité. Alors soit le type était revenu excédé, soit s'en était un autre. Dans tous les cas, il avait fort intérêt à ce que ce soit vraiment important, auquel cas je risquai de lui coller mon front sur le nez. Embrassant mon amante tout en rompant les autres liens physiques, je marchai d'une allure lente vers la porte tout en maugréant un "ouais ouais". La main posée sur la poignée, j'entendis une voix qui ne m'était pas inconnue, mais je n'étais pas capable de me rappeler de son propriétaire. Dans tous les cas, ce n'était pas une personne qui me voulait du bien, mais je voulais savoir. Et surtout, avoir la paix.

J'ouvris la porte, n'ayant que pour seul vêtement la fine chaine en argent que je portais à longueur de temps autour du cou. Une fine pellicule de sueur recouvrait l'intégralité de ma peau, et l'odeur musquée du sexe sentait dans tout l'appartement, me suivant littéralement à la trace. Je gardai une main sur le tranchant de la porte, et vint y accoler ma tête en souriant. "Mais non mon poussin, tu sais très bien que je ne porte pas de sous-vêtements." entamai-je d'une voix doucereuse, en terminant sur quelques mots en une petite grimace. "Ça me gêne." Ce qui était bien évidemment faux, je ne supportais pas de me retrouver sans culotte ou soutif. Mais lui n'était pas censé le savoir, lui qui ne me prenait que pour une trainée faite pour se faire avoir dans une ruelle sombre. Curieusement, je n'étais pas énervée. Plutôt d'humeur joueuse vu l'activité que je venais d'interrompre, j'avais envie de le renvoyer bouler de bonne grâce, et non pas de lui taper dessus. "Navrée chéri, mais tu te trompes de porte." Et je lui claquai vivement cette dernière au nez, patientant derrière afin d'écouter sa réaction.

Visiblement, j’avais cogné à la bonne porte, car la femme qui était venue à ma rencontre, habillée de ses plus simples accoutrements, s’était avérée être celle que j’étais venu chercher. Pour une sainte ni touche, elle ne s’était pas gênée pour se présenté devant moi en tenus d’Ève et même si j’avais voulu profiter de la vue un peu plus longtemps, je dus me résigner à mettre un point final à cette surprise matinale. Lui balançant la paire de sous vêtements que je lui avais apportés personnellement, je replongeais dans mes poches de pantalon, afin d’y sortir un petit bout de papier. Sur celui-ci était écrit un message qui nous concernait tous les deux et m’approchant d’elle, je lui tendis le compte rendu de la mission que nous venions de recevoir, mais comme si se n’était pas assez que de s’être moqué de moi, elle me coupa presque le bras, lorsqu’elle referma la porte avec force. Retirant mon bras avec réflexe, j’interceptais la course de la porte avec mon pied que j’avais malencontreusement mis à travers sa route. Ne me gênant pas, je repoussais la porte qui me résista très légèrement, mais après une seconde seulement, je réussissais à l’ouvrir, l’envoyant s’échouer sur le mur qui se trouvait dans sa trajectoire. Entrant dans sa maison comme s’il s’agissait de ma propre demeure, je visitais très rapidement les lieux avant de me retourner en direction d’Ysandre afin de lui donner, cette fois-ci, l’énoncé de la mission. Laissant couler les secondes, j’en profitais pour regarder dans sa totalité la beauté féminine qui se tenait devant moi et après avoir vu tout ce qu’il y avait à voir, je terminais mes constatations avec une pointe de sarcasme.

-J’ai déjà vu mieux, mais c’est quand même pas mal.

Ressortant mon éternel humour noir, je laissais le bout de papier dans les mains de la jeune femme et après avoir livré le message qui lui était en partie destiné, je me retournais, afin d’aller prendre place sur une chaise qui trainait là-bas. Déposant cette fois-ci mon regard dans le sien, je lui résumais ce qui était écrit sur ce bout de papier. De cette façon, elle allait connaître bien plus rapidement ce qu’elle devait savoir et ainsi, nous allions pouvoir partir bien plus rapidement.

-Tout ce que nous devons faire dans cette mission est de couper quelques têtes et de remmener une dénommée Reiko qui a été kidnappée par un groupuscule de rebelles. Maintenant que tu sais tout, nous pouvons partir.

Me levant, je me dirigeais vers la sortie, mais juste avant de quitter définitivement sa maison, je me permis de lui conseiller d’enfiler quelques vêtements.

-Même si, dans cet accoutrement, tu pourrais être une superbe diversion pour l’ennemi, je dois dire que pour notre survie, tu vas devoir enfiler quelque chose de plus approprié.

Ricanant, je me retournais et sortie à l’extérieur, afin de lui permettre de rassembler tout ce dont elle allait avoir besoin pour cette mission. De plus, si j’étais demeuré à l’intérieur, son temps de préparation se serait quadruplé, ce qui m’aurait obligé à devoir attendre trop longtemps pour la patience que je pouvais avoir.

Je n'avais pas réussit à refermer la porte comme je l'entendais, celle ci ayant rencontré un obstacle sur sa route. Au moins, son pied dut le sentir passer, ce qui me fit sourire intérieurement. Ma main resta posée sur le bois l'espace de quelques secondes, et le quitta avec une lenteur intense, jusqu'à s'effacer et laisser ma pauvre ouverture s'écraser contre le mur. "Chaleur..." fis-je en roulant des épaules, avant de m'éloigner de deux pas. Être nue face à autrui ne m'avait jamais gêné, mais ce type était un peu trop dangereux à mon goût. Certes, Jun n'était pas loin, mais je détestai avoir à compter sur l'aide de quelqu'un, j'étais une grande fille. Et la grande fille jugeait qu'il n'était pas bien prudent que de se frotter de nouveau à un pervers comme lui, surtout sans feuille de vigne sur son intimité.

Fixant quelques instants le papier qu'il me tendait, je finis par le prendre en soupirant. Qu'est ce que c'était ? La facture de mes deux bouteilles ? Quoi que ça ressemblait fortement à ce que l'on nous attribuait lors de nos missions, et ceci ne présageait rien de bon. J'aurais préféré un remboursement, mais ce fut la mission. Je n'eus même pas le temps de lire l'intitulé qu'une remarque fila dans les airs, à laquelle je répondis du tac au tac d'un ton las sans ne lâcher le papier des yeux. "Au moins je sais que tu te branleras pas en penser à moi." Je le vis prendre sans gêne place sur l'une de mes chaises de mon coin d'oeil, mais je ne relevai pas. Ça lui aurait fait bien trop plaisir. Mais à peine eus-je le temps de terminer ma lecture qu'il fallait qu'il ramène déjà sa science. "Je sais merci, j'ai déjà fait des missions, tout comme j'ai appris à lire." Enfin il entreprit de sortir, l'air allait devenir de nouveau respirable sous peu. "Oh mais tu vas attendre que je prenne une douche et que je bouffe." Puis je claquai la porte pour de bon cette fois-ci, fermant le verrou au passage. Ainsi, s'il voulait de nouveau rentrer, il n'avait qu'à défoncer la porte. Auquel cas je lui défonçais la tête.

Au lieu de me dépêcher, je pris tout mon temps pour me doucher, allant même jusqu'à me laver la tête. Restait ensuite le temps de m'habiller de manière convenable, choisir quelques artefacts pour cette mission puis manger d'une manière rapide, et j'étais fin prête. L'autre devait avoir attendu une bonne demi-heure, et cela me mettait d'une humeur joyeuse malgré le manque de sommeil que je ressentais là. J’avais revêtu un ensemble noir, des chaussures et mon pantalon de toile au débardeur porté seul dénudant une partie de mes épaules. Ma dague dans le dos, et quelques kunais et sembons enfilés dans la sacoche accroché à ma cuisse droite, j’étais fin prête. J'expliquai rapidement l'affaire à mon amante, puis m'éclipsai de l'appartement. Et nous pûmes nous mettre en route. Je ne sais pas s'il m'avait parlé pendant notre traversée de Kumo, puisque j'avais emporté un baladeur, et que les écouteurs crachaient de la musique dans mes oreilles. Et donc, je n'avais malheureusement pas pu attendre ses sarcasmes à deux balles, ou encore ses paroles dénuées de bon sens.

Lorsque je me décidai à les enlever, nous étions déjà en marche dans la prairie de Kumo, en route pour la forêt. S'il avait auparavant tenté de me les retirer, ou bien simplement de rentrer en contact avec moi, je n'avais fait que le repousser. "Tu sembles aimer rouler les autres dans la poussière. C'est pas mon cas, si tu veux tuer des gens, ça sera tout seul. Les assommer ça suffira, ou les blesser histoire de faire flipper leurs potes et qu'ils se tirent aussi." Je m'attendais à me faire traiter de froussarde, de conne ou je ne sais quoi encore, mais je m'en foutais éperdument. J'avais mes principes, et lui les siens. Je ne voulais pas tuer de personnes, et récupérer le même regard froid que celui de ma mère, ou bien penser avant tout à devenir la plus balaise comme mon père. Plutôt crever que de perdre mon âme. "Et c'est quoi ? Un trip de ta part d'avoir demander une mission pour nous deux ?" Ce que je me demandais surtout, c'était comment il avait pu retrouver mon identité.

Le duo infernal se décida enfin à commencer sa mission et se dirigea vers la forêt. A vrai dire, ils ne savaient pas vraiment où ces rebelles se cachaient, mais la forêt était un bon lieu de départ pour commencer leur recherche. Après tout, c'était là où avait eut lieu le kidnapping, dans cette même clairière à l'orée du bois. Du sang séché recouvrait les tapis de mousses, et divers débris jonchaient le sol. Kunais brisés, morceaux de lames... Quoi qu'il en soit, une bataille avait eut lieu ici. Il pouvait éventuellement chercher des traces, mais avec le temps, ces dernières risquaient de partir. Toutefois, ils ne pouvaient pas être partit bien loin, les rebelles se basaient sur le pillage pour s'approvisionner, et le duo venait de croiser un des derniers villages à la ronde. A leurs connaissances, il y avait aussi des cavernes connues au fond de la forêt pour abriter de manière périodique des contrebandiers. Pourquoi pas des bandits ? Il ne fallait toutefois pas aller trop vite dans les suppositions, puisqu'il y avait aussi une ancienne mine au Sud-Ouest ainsi que quelques ruines épars. Le mieux, c'était de tenter de récolter un maximum d'indices de façons différentes, et puis d'aviser.

Spoiler:

Qu'est-ce qui est plus ennuyant que de devoir s’occuper de jeune morveux? Et bien c’est de devoir attendre après une femme. Comme si l’on n’était pas suffisamment en retard comme ça, Ysandre s’était permis de me faire languir à l’extérieur comme un con pendant trente longues minutes. Sérieusement, je ne sais même pas comment j’ai fait pour tenir aussi longtemps, sans enfoncer sa porte pour aller la chercher moi-même. Il y avait quand même des limites à ne pas dépasser, surtout quand il s’agissait de moi. J’avais la réputation d’avoir la mèche très courte et quand on se moquait de moi, le principal responsable se retrouvait, la plupart du temps, la tête enfoncée dans un mur ou lancer à plusieurs mètres de hauteur dans les airs. Mais cette fois, je m’étais dépassé et j’avais attendu la charmante dame jusqu’à la dernière seconde. C’était peut-être son corps, pas mal du tout, qui m’avait permis de patienter aussi longtemps. Fallait dire qu’avec de telles images dans la tête, on pouvait facilement s’occuper en attendant, mais malgré tout, il y avait une mission qui nous attendait et peut importe le charme qu’elle pouvait avoir sur moi, on ne pouvait pas faire attendre ces rebelles plus longtemps. Il y avait du sang à verser et des têtes à couper et ça, ça ne pouvait pas attendre, mais heureusement, la kunochi sortie à temps, baladeur dans les oreilles. Je ne savais pas si la raison de la présence de cet appareil dans ses conduits auditifs était pour ne pas entendre ma si belle voix ou tout simplement pour me larguer une nouvelle fois, comme elle savait si bien le faire, mais l’important était que nous nous étions finalement mis en route, prête à libérer la princesse de ses ravisseurs.

Ça faisait un moment que nous avions quitté le village de Kumo et nous retrouvant dans une vaste prairie, nous nous dirigeâmes vers cette forêt qui allait être le lieu de notre prochaine mission. Se décidant enfin à se débarrasser de ces satanés écouteurs, elle ouvrit un semblant de conversation avec moi, afin de me reprocher cette façon pour laquelle j’allais faire souffrir les rebelles qui allaient rencontrer ma route. Débutant ma réplique par un petit ricanement moqueur, je lui dis :

-Ta lâcheté n’est qu’un signe de plus de ta faiblesse Ysandre. Pourquoi permettre à l’ennemi de se renforcer lorsqu’on peut éradiquer directement la menace? Ce n’est pas en laissant l’ennemi se sauver pour aller chercher de l’aide que l’on va aider notre cause. C’est la meilleure façon de se faire poignarder dans le dos à cause d’une erreur de jugement comme celle-là. Le sang doit couler obligatoire et après notre passage, aucun cœur ne doit continuer à battre.

Après avoir donné mon point de vue sur la question, ma partenaire continua avec une question qui ne m’était pas directement destinée puisque je n’étais pas l’investigateur initial de cette mission. Ce n’était donc pas moi qui avais fait la demande pour cette mission et qui m’avait du même fait mis avec un boulet pareil.

-J’ai bien d’autres trips que de partir en mission avec toi, je te l’assure. De toute façon, pourquoi aurais-je voulu me ralentir de la sorte en choisissant une coéquipière qui n’est même pas foutue de se battre convenablement?

Terminant là-dessus, je continuais d’avancer, sans vraiment attendre de réponse en retour. Mais je savais très bien qu’elle répliquerait à son tour sur mes propos, car elle était trop fière pour se laisser marcher sur la tête de la sorte, mais le sujet de cette mission n’était pas de voir qui avait le plus grand égo, mais bien où était parti ce groupuscule qui avait kidnappé la jeune kunochi. Nous rendant sur le lieu principal du kidnapping, nous arrivâmes face à face avec une terre désolée, comme je les aimais, parsemée d’armes de ninja et de débris bien caractéristiques des lieux. À première vue, il y avait aussi de l’herbe tachée par le sang qui avait coulé ici et si l’on voulait partir sur les traces des fugitifs, on allait devoir scruter la zone au peigne fin afin de trouver des indices potentiels qui allaient nous aider à les retrouver, mais cette zone n’était pas le seul lieu dans lequel on risquait de découvrir des indices puisqu’à quelque kilomètres de l’endroit où nous étions, se trouvait un village dans lequel pouvait se cacher certaines personnes qui auraient pu entendre parler des hommes aux trousses desquels nous étions. Me retournant vers Ysandre, je lui dis :

-Alors miss, nous faisons quoi maintenant? Tu es surement plus doué dans la recherche d’informations que dans le combat non?

Je savais qu’au fin fond de la forêt se cachait quelques grottes et mines, mais je voulais voir ce qu’elle allait proposer. Après tout, si elle faisait elle aussi partie de cette mission, c’était certainement pour quelque chose, non? Et bien j’allais très bientôt avoir ma réponse.

Et blablabla.. Lâcheté, faiblesse, etc. Il commençait à sérieusement m'échauffer les oreilles avec sa moralité à deux balles. "Tu te prends pour le marchand de mort amigo ? Si tu veux tuer tue, ça doit bien être la seule manière pour toi de te rendre compte que tu es vivant. Et juste vivant, tu as déjà perdu toute ton humanité de toute manière, alors fais toi plaisir..." Et j'extirpai un paquet de clopes sur ces paroles, glissant une cigarette entre mes lèvres avant de l'allumer, et prendre une bonne bouffée revitalisante. En cet instant, je venais à croire que les hautes sphères de Kumo m'en voulaient, et qu'un membre de leur conseil était venu se rincer les yeux au club de striptease le soir de notre altercation. Puis avait sauté sur l'occasion pour nous mettre en semble, et nous apprendre le respect. Quel respect ? L'un comme l'autre, nous étions incapables de nous supporter. Enfin, j'étais incapable de le supporter, lui et son arrogance si épaisse que j'aurais pu marcher dessus. La seule envie que j'avais en cet instant, c'était de laisser crever celle qui s'était fait avoir, et baffer cet homme ignoble jusqu'à ce que mort s'en suive. Et encore, en prenant mon temps histoire qu'il souffre bien, et se rende enfin compte que les femmes ne sont pas toutes que des jouets à jeter après usage.

Je ne répondais rien à ce qu'il prononça ensuite. Qu'il pensait que je ne savais pas me battre me passa loin au-dessus de la tête, d'autant plus qu'il n'avait l'air de n'avoir rien retiré de ce que je lui avais dit une semaine auparavant. Bien trop imbibé pour ça surement, au point de tomber et de dépendre entièrement de d'autres personnes. N'importe qui aurait pu le tuer en cet instant, et moi la première. Je ne souhaitais pas ôter la vie de mes propres mains, prônant un peu plus le coté Peace and Love des choses bien que la plupart des ninjas ne pouvaient guère se conforter à cette idée. Villages, gueguerres, et j'en passe. Ce fut dans le silence que je continuai de marcher, le regard perdu dans le vague en l'attente de quelque chose d'intéressant. On n'avait aucune piste, et retrouver la trace d'une personne ayant disparu l'on ne savait où n'était pas chose facile à faire. Au fond, cette mission faisait parti de mes premières parmi celles de rang supérieur. Je ne cherchais pas à m'activer spécialement dans le village avec un zèle incommensurable, vivre tranquillement constituait l'idée de ma Moïra, bien que j'étais conscience que mon destin n'allait pas se tracer suivant la ligne que je désirais tracer.

Mes yeux furent enfin attirés par des tâches brunâtres à l'entrée d'une clairière, et quelques débris trainaient dans les parages. Enfin une piste, mais on ne pouvait pas être sure qu'il s'agisse exactement de ce que nous recherchions. Les batailles étaient courantes, et cela pouvait tout aussi bien n'être que le fruit d'un combat entre deux amis un peu masochistes sur les bords pour se mettre dans un tel état. Je n'écoutais pas Fusaki -j'avais lu son prénom sur la fiche de mission, donc je savais à qui m'en tenir désormais-, et m'agenouillai à coté de l'une des tâches présentes sur les lieux. Je voulais m'assurer de la vieillesse du sang, et ne pus que constater sous mes doigts qu'il était sec. "Je sais pas si ça a un rapport avec la bataille, mais dans tous les cas, c'est périmé comme piste..." Puis je me redressai après avoir parlé plus pour moi-même que pour l'autre, et je pris ma dague en main. Effectuant deux tours de rotation autour de ma main comme pour m'aider à réfléchir, scrutant les environs, je cherchai une piste possible. Je n'étais pas experte en ce qui concernait la géographie exacte des lieux. Je préférai me rendre dans les falaises quand j'avais besoin de calme, les plaines ne me servaient qu'à me battre dans le cas échéant.

Aussi je n'avais pas relevé la nouvelle remarque qu'il m'avait envoyé dans les dents. Qu'il se croit fort avec de la matière dans le pantalon s'il le voulait pour une simple bataille, ça ne me faisait rien. Si c'était là le seul moyen pour lui d'arriver à se persuader qu'il n'était pas qu'une sous-merde, qu'à cela ne tienne. Comme qui dirait, ceux qui doivent toujours se sentir supérieur par rapport aux autres cachent une grande peur au fond de leur être. Ou alors il était assez con pour se croire plus puissant que n'importe qui. "Pourquoi, tu sais pas faire les deux ? Il faut que maman te tienne la main quand tu sais pas sur qui taper ?" Je tournai la tête pour le fixer dans les yeux, un air profondément blasé gravé sur les traits de mon visage. Je n'avais pas envie de batailler pendant des heures, aussi bien que j'avais abandonné toute idée de me montrer agressive. En me détournant tout en haussant les épaules, je commençai à marcher vers le sud-ouest par rapport à notre position. "J'ai déjà eu affaire à des crétins dans les environs. Y a qu'à aller voir si y a du monde là-bas, comme ça tu pourras taper si tu veux. Mais les tue pas avant qu'on les interroge, ça pourrait être cool." Tuer tuer tuer. Abruti. Je rangeai finalement ma lame histoire de ne pas paraître agressive, et me mis en route d'un pas las.

La team n'était pas au point sur la recherche d'information, c'était clair. Néanmoins, le caractère fort d'Ysandre la poussa à décider de vérifier les mines, entre deux engueulades. Le chemin était plutôt sauvages, avec quelques rares chemins de bêtes. Néanmoins, les yeux exercés des shinobis aperçurent des traces de pas dans l'humus au sol, derrière quelques feuilles. Au nombre de trois ou quatre personnes, et pas très discret, ou pas suffisamment. Certaines branches étaient mêmes cassées, ce qui était une autre preuve de passage fréquent. Usant d'une grande discrétion, les deux ninjas arrivèrent en vue d'une caverne. Aucun doute là-dessus, il y avait un vigie qui utilisait le bikou lui aussi, mais son niveau de maitrise était tout simplement bien inférieur à celui des deux chunnins de kumo. En même temps, ce con fumait une cigarette et la fumée le trahissait. Il avait l'air d'un truand, avec sa cicatrice qui balafrait la moitié de son visage. Ses cheveux étaient bruns, et plutôt sales. Il ne ressemblait morphologiquement aux gens de kumo, dans le style brute et tout, mais plus aux gens du sud. Pas de bandeau ninja, mais un katana à sa ceinture. Que faire dans ce cas là ?

Spoiler:

Ysandre ne semblait pas aimer ma façon de pensé et venant de me donner le surnom de marchant de la mort, elle avait en quelque sorte visé dans le mile, puisque c’était exactement comme ça que je me décrivais moi-même, mais ça, elle ne pouvait pas le savoir puisque tout ce qu’elle connaissait de moi était ce qu’elle avait vue et entendus depuis que nous nous connaissions. De plus, tout ce qu’elle avait pu dire dans ses présentes phrases avait accroché littéralement les parois de la vérité et sans même le savoir, elle m’avait décrit comme si elle m’avait connue toute sa vie. Sur ses dernières paroles, je ne répondis que par une simple affirmation de la description qu’elle venait de faire de ma personne.

-C’est beau d’entendre sortir de ta bouche une description qui me correspond si bien. On dirait que tu m’as connu toute ta vie, mais de ce que j’en sais, tu n’as pas eu ce plaisir, malheureusement.

Ajoutant un petit rire moqueur à la fin de ma phrase, Ysandre se tanna de mes plaisanteries et sans dire quoi que se soit, elle me laissait de coté pour aller un peu plus à l’écart, afin de commencer l’expertise de la scène de crime, mais après quelques minutes seulement, les résultats récoltés ne nous permirent pas d’arriver à une conclusion concrète et certaine, puisque les taches de sang qui avait maculé l’herbe ne nous avaient pas permis de déterminé l’endroit où la petite avait été emmenée. En plus du sang qui était visible un peu partout, de nombreux débris d’armes avaient été laissés sur place, mais encore là, rien ne nous avait été utile. Suite à cette cascade d’échecs, le moment était venu de quitter les lieux, mais pour aller où justement? Telle était la question. Car sans indices, nous ne pouvions savoir la direction à prendre et si l’ont ne connaissait pas la route qu’ils avaient prise, on risquait très fortement de perdre notre temps à vouloir se rendre à une destination qui nous était encore inconnue. N’étant pas très bon dans la résolution de ce genre de problème, j’avais décidé de remettre ce problème entre les mains d’Ysandre et après une réplique croustillante de sa part suite à ce que je lui avais dit précédemment, je lui répondis :

-Et bien quand il n’y a pas d’ennemis sur qui frapper, je frappe sur mes collègues. Vous faites de bons punching-balls, mais la question n’est pas là. Je suis spécialisé dans le combat moi et non dans la recherche d’informations, alors ne me demande pas quelque chose qui sort de ma définition de tâche.

Ne la lâchant pas, j’avais parsemé mes phrases d’ironie et de pointe afin qu’elle ne se sente pas dépaysée. Si je devenais trop gentil, elle allait être toute perdue, la pauvre. Je me devais de la faire sentir comme chez elle en agissant aussi galamment. Ricanant suite à cet écart, Ysandre proposa un chemin à la fin duquel allaient nous attendre des ennemis sur qui taper. Un peu de défoulement n’allait pas faire de mal et s’il fallait que ces mêmes hommes soient ceux que nous recherchions, ça allait faciliter grandement les choses. Prenant la route qu’elle avait pensée être la meilleure, j’emboitais ses pas et dans un soufflement léger, je lui envoyais :

-Je ne te garantis rien en ce qui concerne l’interrogation, mais je vais faire mon possible, maman.

Jouant à son propre jeu, j’avais clos la conversation pour le reste de la route et maintenant que nous étions partis, tous pouvaient arriver et le danger était maintenant omniprésent. On se devait donc d’ouvrir nos sens à la nature, afin de contrer une quelconque attaque, car si ces criminels étaient un minimum intelligent, ils allaient avoir piégé leur fuite, afin de ralentir ou d’exterminer les escortes qui auraient été envoyées à leurs trousses. C’était la moindre des choses à faire pour eux, mais pour que l’on rencontre leurs pièges, il fallait tout d’abord que nous ayons pris la bonne route, ce qui était loin d’être certain. Ne pouvant pas prendre de chance, j’exécutais une série de mudras et après quelques secondes seulement, je disparaissais parmi les ombres des environs, afin de camoufler ma présence. De cette façon, s’il y avait des ninjas qui nous attendaient plus loin sur la route, j’allais avoir déjà une longueur d’avance sur eux.

La promenade avait été assez calme et rien de bien fâcheux ne nous était tombé dessus. Mis à part quelques obstacles, nous étions parvenus à découvrir une piste sérieuse qui nous avait permis de nous rendre jusqu’à une caverne qui semblait bien sympathique, mais pour laquelle une sécurité avait été établie. M’arrêtait aussitôt, je profitais de l’arbre qui se tenait devant moi pour me cacher derrière, rendant ainsi ma technique encore plus efficace. Regardant au loin, j’aperçus un homme qui avait tenté de se camoufler à l’aide de la même technique que j’utilisais en ce moment même, mais malheureusement pour lui, sa maitrise était de loin insuffisante pour disparaître devant mon regard aiguisé. De plus, il nous démontra clairement son imbécillité lorsqu’il se mit à fumer une cigarette. En plus de la technique manquée qu’il avait tenté d’utiliser, il avait vendu sa position grâce à la fumée de sa cigarette. Ne pouvant rester là plus longtemps, je décidais de mettre un terme à ce pathétique spectacle et en un clignement d’yeux, je disparus du champ de vision d’Ysandre pour réapparaitre derrière l’homme. Plaquant ma main contre son dos, je tentais de l’immobiliser, prenant soin du même fait de scruter l’horizon, afin de déceler un renfort potentiel.

Spoiler:

Débile. Il n'y eut que ce mot qui me vint en tête, mais je ne formulai pas ma phrase à voix haute. Si cet abruti voulait taper sur ses collègues, et qu'il s'en prenait à moi, il tomberait sur un os. Vu la confiance dont il faisait preuve depuis ma défaite, il allait sans dire qu'il pensait m'avoir une deuxième fois les doigts dans le nez. Et je ne comptais pas lui laisser cette satisfaction, mais pas au beau milieu d'une mission d'une importance supérieure à toutes celles que j'avais accomplies jusqu'à ce jour. "Tu ne sais faire que frapper, et tu te qualifies de bon ninja... ? En fait tu es gentil, très gentil." Ou plutôt benêt, en d'autres termes. J'ignorai pourquoi je lui répondais encore alors qu'il me suffisait de passer cette étape sous silence, et le laisser enfler ses chevilles comme un grand garçon jusqu'à ce qu'il comprenne que ses tentatives de me faire sortir de mes gonds étaient vaines. En bonne paranoïaque, comme tout ninja tenant un minimum à la vie, je pensais que son but était de me faire agir contre lui, et tenter de le frapper afin qu'il puisse attenter tranquillement à mon existence, ou encore me prouver que c'était lui l'homme dans l'affaire, le dominant. Qu'il aille se faire foutre, je ne comptais lui offrir aucun de ces plaisirs déplacés.

Je jetai le tube de nicotine avant de partir plus loin, l'enfouissant bien sous les mousses humides de la forêt afin de ne pas laisser de traces. Ensuite, je me camouflai afin d'avancer en toute sécurité, à moins de rencontrer un type aux sens bien plus accrus que les miens. Ne parlant plus, je n'écoutais plus que les bruits alentours, cherchant à capter le moindre bruissement de feuille inhabituel aux chants de la forêt et de ses occupants. Rien de ce coté là, mais nous trouvâmes assez rapidement une piste à suivre. Peut-être étaient-ce les hommes que nous recherchions, ou peut-être pas. Simplement une bande de cafard siégeant dans les lieux, ou une bande de sales mioches partis pour une après-midi à jouer à cache-cache. Et certainement d'autres personnes à aller chercher en cas d'enlèvement, mais cela restait relativement peu probable. Dans tous les cas au bout de ce chemin se trouvaient certainement quelques entités à interroger, mais il restait encore à savoir s'il s'agissait des bonnes. Avec ma poisse, il y avait peu de chances. Mais dans ce type de mission, on ne pouvait compter que sur notre savoir-faire et nos connaissances, alors je laissais l'idée du jeu du destin de coté. Concentration et efficacité étaient les maitres mots de mon état d'esprit.

Notre piste avait fini par nous amener à quelques âmes vivantes. Enfin une pour le moment, mais je doutais fort que ce péquenaud soit seul dans les environs, d'autant plus qu'il semblait surveiller les alentours. Agenouillée derrière quelques buissons, j'étudiai les alentours. Un homme seul qui semblait connaître un peu les arts des villages cachés, mais de là à savoir s'il était un expert ou non... Pas de bandeau visible, mais cela ne voulait rien dire. Après, je comptais jouer dans la prudence, en espérant que l'autre abruti ne se jette pas à corps perdu sur sa future victime. De plus, il ne devait pas être seul, et quelques uns de ses copains devaient être dispersés ici et là à partir de la zone trouvée. Et Fusaki fit ce que je craignais, il fondit rapidement sur sa cible tel un oiseau de proie. Mon sang ne fit qu'un tour, et j'arrivais à sa suite en utilisant l'une des premières techniques acquises. Dansant à moitié à une allure folle, je me retrouvai aux cotés de sa cible, cible que j'enlaçai dans un mouvement brusque pour me jeter à terre avec lui, et de fait esquiver de peu l'attaque lancée. Je me rappelai de ce geste, mais je n'étais pas sure à la base, et vu la force utilisée, il aurait certainement fait exploser les organes vitaux d'un humain normal.

"Putain mais vas-y, frappe le encore plus fort tant que t'y es fils de pute !"

J'avais littéralement craché ces paroles à l'intention de mon cher coéquipier qui semblait avoir définitivement omis son peu de matière grise à la maison. Il aurait été bien plus simple de créer deux clones afin d'essayer d'interroger le type et observer de fait la situation. Mais non, il fallait tout de suite que monsieur joue au coq et attaque immédiatement sans même ne savoir à qui il avait à faire. Oui en cet instant, j'aurais aimé que des dizaines de types s'abattent sur nous et le frappe jusqu'à la limite de la mort. Quant à moi, j'aurais joué le coup de la veuve éplorée ou j'aurais tenté de me barrer... Lançant un regard furieux à Fusaki tout en me redressant sur les genoux, je dégainai d'un geste rapide ma dague pour la poser sur la nuque du garde, sans appuyer le moins du monde. Une sorte de simple prévention, qu'il comprenne qu'il n'avait pas intérêt à tenter une quelconque agression envers nous. "Pour qui tu bosses ?" entonnai-je d'une voix déformée par la colère. Colère qui n'était cependant pas dirigée vers l'homme puant. Mais je préférai le garder en joue histoire de ne pas prendre de risques inutiles.

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Le type était en train d'allumer sa clope, lorsqu'un brusque coup de vent éteignit sa flamme. Surprit, il leva les yeux, et vit une scène pour le moins pittoresque, mais surtout si effrayante qu'il ouvrit grand sa bouche et que sa cigarette tomba au sol. Une femme magnifique - vraiment, de toute beauté - lui fonça dessus avec une vitesse tout simplement exceptionnelle et le compressa sur le sol avec une force inouï. Pendant sa chute, il vit un poing parcourut d'éclairs bleus traverser avec un bruit assourdissant l'endroit où il se tenait auparavant. D'un côté la faucheuse, de l'autre Vénus. Il ne comprenait plus rien à la situation et décida de s'évanouir alors que la kunoichi le secouait pour lui demander des informations. Elle venait de lui sauver la vie, mais cela il l'ignorait. Ce fut une autre voix qui répondit à la kunoichi.

Il travaille pour moi, jolie damoiselle.

En effet, attiré par les cris de gueulande, toute une troupe s'était rapidement assemblée autour des deux ninjas. Difficile de déterminer exactement le nombre, mais pour l'instant, ils devaient être une petite vingtaine. Ils émirent plusieurs sifflements, peut-être un signal pour rameuter d'autres mécréants. Ils venaient des alentours ainsi que des entrées de la caverne. L'homme qui avait parlé était un peu en retrait, un homme aux allures dignes, mais un rien fouineur. Intelligent, certainement.

J'espère pour vous qu'il n'est pas mort. Inutile de vous dire que votre avenir tient dans le creux de ma main, alors mettez vous à terre, mains sur les têtes. Après quoi, nous pourrons discuter entre gens civilisés de la raison de votre présence ici et de votre attaque injustifiée. Kisuke, va vérifier l'état d'Asuma.

Un homme édenté s'approcha du duo, sur ses gardes. Sa musculature était nettement plus développée que celle du vigile, et il semblait particulièrement hostile envers Fusaki. Toutefois, il ne dégaina même pas son sabre et attendit à quelques mètres de distance la réaction des intrus avant de pouvoir vérifier l'état du petit nouveau dans leur bande. S'il était mort, les deux étrangers ne s'en sortiraient pas indemnes, tout chunnins ou junin qu'ils étaient.

Mon attaque avait balayé l’air comme si aucun obstacle n’avait arrêté la progression de ma main, mais lorsque j’aperçus ma coéquipière au sol avec l’homme, je compris aussitôt pourquoi ma précédente attaque n’avait pas fonctionné. Elle avait anéanti toutes mes chances de paralyser ce jeune blanc-bec et en plus, elle m’avait fait dépenser mon précieux chakra pour rien. Qu’elle manque de savoir-vivre avait-elle eu à ce moment précis, mais devant le charme féminin, je ne pouvais que la féliciter d’avoir manqué sa meilleure chance de capturer cet individu. Rabaissant mon bras, je posais sur elle un regard désappointé et après avoir entendu son engueulade, je me retournais pour m’éloigner un peu de cette bête sauvage, qui avait très certainement dû, grâce à son criage, avertir tout ce qui étaient vivant à des dizaines de lieux de l’endroit où l’on se trouvait. D’un ton las, je lui dis :

-C’est ça!! Comme ça au lieu d’avoir un seul ennemi à s’occuper on risque de se retrouver avec ses petits amis en plus. Très fort Ysandre.

Effectivement, aussitôt mon commentaire terminé, une voix s’éleva au-dessus de nous et me retournant le premier, j’aperçus plusieurs personnes s’approcher de nous suite à l’appel qu’avait fait bêtement la dame ici présente. Me retournant vers elle, je lui lançais un regard prouvant ce que je lui avais dit plus tôt et me retournant vers celui qui avait parlé plus tôt, je répondis :

-Votre homme est encore en vie, ne vous en faites pas pour lui. Sa bonne étoile était à ses côtés.

Terminant là-dessus, je me tus aussitôt avant d’aller un peu trop loin. J’avais beau rechercher le plus souvent possible les altercations, mais lorsque l’adversaire était aussi nombreux, il n’était pas toujours sage de trop se l’ouvrir. C’est donc dans un but exceptionnellement pacifique que je laissais la belle et grande Ysandre s’occuper de toute cette histoire. Si elle pouvait obtenir les informations que nous recherchions, tant mieux pour elle, mais pour notre sécurité à tous, il valait mieux que se soit-elle qui parlemente. De toute façon, si jamais ça tournait mal, j’allais être dans les environs pour y prêter main-forte, mais même là, ce n’était pas assurer. Si elle voulait jouer la grande fille, j’allais lui offrir le devant de la scène sans problème. Si elle aimait jouer en solitaire, elle allait être servis, car même dans la mort, j’allais rester à ses côtés et s’il fallait qu’un jour qu’elle aille en enfer, j’allasse l’accueillir avec la fanfare démoniaque et les flemmes éternelles. Elle allait se consumer petit peu à petit peu à vitam eternam, sans jamais réussir à s’en sortir.

Des pensées noires s’étaient emparées de mon esprit et de ce qu’elle m’avait fait, jamais je n’allais lui pardonner. Elle m’avait empêché de compléter ce rituel de purification et pour ce geste impardonnable, elle allait recevoir au centuple les conséquences de son action. Dans la vie, chaque action comportait une ou plusieurs conséquences et même si elle avait sauvé une vie, ce qui l’attendait allait peut-être être bien pire que ce qui serait arrivé à cet homme si elle avait laissé le destin suivre son cours.

Laissant de coté un moment ce problème, je me reconcentrais sur ce qui était le plus dangereux pour le moment et fixant les alentour, je remarquais que de plus en plus de membres du groupuscule s'étaient ressemblés autour de nous. Tentant de calmer mes ardeurs, je me reculais pour laisser passer celui qui avait été envoyé par le chef. Du regard qu’il avait, je savais très bien qu’il était venu pour voir si son ami était toujours en vie, mais nous craignant, il avait préféré rester sur la défensive, ne sachant aucunement ce qui pouvait l’attendre s’il s’aventurait un peu trop près de mon espace vital. Ne laissant que mes yeux paraitre hors de mon masque, je le dévisageais de plus en plus et plus il s’approchait de moi et plus mes yeux devenaient noirs. Il allait bientôt plus y avoir d’iris. Seuls deux cercles noirs allaient remplacer mes yeux et personnes, à part moi bien sûr, ne pouvaient s’attendre à ce qui risquait de se passer s’ils essayaient de s’aventurer un peu trop loin.

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Ma tête remua de droite à gauche. Il racontait vraiment n'importe quoi... Avant de parler d'ennemi, peut-être fallait-il s'assurer de l'identité de personnes. Certes, ce type n'avait pas l'allure fringante de tout gentleman, mais il n'y avait pas non plus marqué méchant au marqueur indélébile sur son front. Je ne daignai pas donner mes motivations pour le moment, voir même pour toujours. Il était trop borné dans son idée de tuer, faire couler le sang, le genre de type qui ne pourrait pas comprendre que toute vie était bonne à sauvegarder, surtout lorsque l'on ne connait rien de la personne. Je n'eus pas le temps de cogiter d'avantage, visiblement toute la petite bande était arrivée. Logique... Mais ils étaient nombreux. Peut-être même trop nombreux, d'autant plus qu'on ne connaissait pas leur niveau. Si tous étaient comme la loque évanouie sous ma lame, nous n'avions pas autant de soucis que ça à nous faire. Si tous étaient d'anciens shinobis, on était tout simplement morts à moins d'avoir une sacrée solution de rechange sous le coude. "Je me demande ce qui les aurait fait venir le plus vite... Des craquements d'os avec un cri d'agonie ou bien le son de ma voix." Les yeux rivés pourtant rivés vers notre petit comité, c'était à Fusaki que je m'adressais, en réponse à sa dernière remarque. Dans tous les cas, si cela avait été la première solution, je doutai fort que nous aurions eu un tel moment de répit.

Je tournai légèrement la tête à l'entente d'une voix qui visiblement me répondit. Le chef de toute la clique n'était pas très loin, mais suffisamment à distance afin d'éviter que je lui tranche la gorge en un geste malheureux. Devant tant de monde, je maintins la prise sur mon arme, comme une sécurité via une prise d'otage un peu pittoresque. Face à sa menace, je passai deux doigts dans le cou de l'évanoui pour m'assurer de ne dire aucune connerie. Fusaki avait déjà répondu, mais j'affirmai ses dires par un simple signe de tête. Soit il s'était assommé, soit tout ceci avait été un peu trop pour son petit esprit fragile. En espérant que je ne me sois pas plantée en sentant mon cœur au bout de mes propres doigts, ressentant chaque pulsation déverser violemment du sang dans mes tempes. Déglutissant, je me redressai d'un geste lent, pivotant un peu sur moi-même de manière à ne pas relâcher mon attention. Un geste pas vu, et c'était la fin. Au moins, mon coéquipier s'éloigna un peu, et ne sembla pas vouloir chercher de nouveau la merde dans l'immédiat. Très bien, quelques précieuses secondes gagnées, en espérant qu'il ne recommence pas avec une bourde stupide.

Les yeux rivés dans ceux du dénommé Kisuke, je fis trois pas en arrière. Je ne voulais pas être à portée de main de cette montagne de muscle au cas-où les choses tourneraient mal. Je finis tout de même par jeter un coup œil à Fusaki, lui intimant bien du regard de ne pas bouger, du genre tu mouftes j'te bouffe. Reportant mon attention sur le chef tout en plaquant précieusement ma dague contre ma cuisse pour ne pas sembler agressive, je repris la parole d'une voix calme. "Je ne m'allongerais pas à terre, je ne vous fait pas confiance. Et le débile non plus, pas son genre. Vous en approchez pas, je préfèrerais éviter les accidents fâcheux. Mais si vous ne faites rien qui puisse nous nuire, il n'y a aucune raison que ça dégénère." Me mettre par terre avec autant d'homme me rendait nerveuse. Et puis quoi encore, écarter les cuisses ? "Quant à la raison de notre présence ici, on n'est que de passage. Une de nos amies s'est égarée dans le coin, et nous n'arrivons pas à remettre la main dessus. On ne voulait qu'interroger votre homme de main, mais il faut croire qu'un excès de testostérone pousse certaines personnes à agir de manière irraisonnée." Je gardais quelques secondes le silence, respirant profondément silencieusement afin de calmer un peu mon ton qui risquait de partir en vrille à tout instant. Je n'étais pas transie par la peur, mais je n'étais pas à l'aise. Que voulez-vous, je n'aimais pas les hommes, et en voir autant me donnait la chair de poule. "Mais peut-être l'avez-vous vue passer dans le coin." achevai-je, décidant résolument de ne pas parler de kidnapping pour le moment. On ne savait jamais, et si c'était eux les responsables après tout ? Ou alors au contraire, et qu'ils se sentent visés et finissent par nous attaquer ?

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L'homme caché dans les ténèbres rétorqua rapidement aux paroles de Genichi. Une certaine pointe de colère était très nette dans ses paroles. Aucun doute là dessus, le ninja ne s'était pas fait un ami en tentant de tuer un des vigiles.

Je ne crois pas vous avoir adressé la parole, vous avez le droit de vous taire et de penser à Benihime, la femme d'Ichigo - l'homme à terre - et de l'enfant qu'elle attend. S'il participe à mes ... activités... c'est uniquement pour leur offrir un avenir, et je le respecte pour cela. Vous n'êtes qu'un monstre.

Son second était presque arrivé à hauteur de l'homme à terre lorsque la kunoichi prit la parole. Elle était beaucoup plus diplomate que son collègue c'était certain. Il l'écouta jusqu'au bout sans l'interrompre, et sans jamais quitter ses yeux. Il ignorait complètement l'autre shinobi dont les yeux devenaient noirs. Peut-être l'avait-il remarqué, peut-être pas, mais en tout cas il ne désirait pas perdre son temps avec un monstre sans humanité.

En voilà une interlocutrice plus aimable, et je vous dois la vie de mon petit Ichigo je crois...

Son second l'interrompit. Il venait de prendre différents paramètres vitaux de l'infortuné garde et dit rapidement.

Ichigo est juste inconscient, Hatagashira !

Bien, amène le ici. Vous êtes donc mon invitée, mademoiselle kunoichi, mais je demande que votre débile de compagnon ait les mains liés. Je ne lui fait pas confiance à lui.

Le second voulut vraisemblablement ajouter quelques choses, de l'indignation ou de l'incompréhension se lisait sur son visage, puis il se résolut à prendre le garde sur le dos et à l'apporter à son maitre avant de l'étendre doucement au sol, la tête légèrement surélevé. Aucun doute, il était certainement plus expérimenté que le garde, et le chakra qu'il dégageait était nettement plus impressionnant. Peut-être même du niveau d'un chunnin. Lorsqu'il eut terminé avec les premiers soins, il se leva et dit rapidement à son maitre.

Hatagashira ! On ne peut pas les laisser en vie ! Ils connaissent notre repère, et ils ont failli tuer un des nôtres. Il faut les éliminer...

Le maitre l'arrêta d'une main levée. Le second se tut aussitôt. Il continua alors sa discussion avec la kunoichi, avec visiblement une idée derrière la tête, et une certaine compréhension de la situation actuelle.

Ainsi une fille égarée demande l'envoi de deux chunnins et l'utilisation de force létale ? Ne vous moquez pas de mon intellect, chère invitée, je demande la vérité sur votre présence ici. Et qui sait... je pourrais même vous aider si j'y trouve mon intérêt.

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Pour le moment nous étions encore en vie et l’ennemi ne nous avaient toujours pas décapités, ce qui était déjà bien à mon point de vue, mais les paroles de l’homme semblaient ne pas vouloir nous laisser la moindre chance et en s’adressant à moi, il me le prouva une seconde fois. Du conseil qu’il venait de me donner, il me demandait de garder le silence, mais la simple présence des vingtaines de ces hommes ici présents n’allait en aucun cas me faire taire. S’il croyait que ses recommandations allaient être suivies à la lettre, il se mettait un doigt dans l’œil, car comme il s’en était certainement déjà rendu compte, je n’étais pas le genre de personne à faiblir sous les ordres d’un mécréant et cela peut importe sa puissance militaire. C’est donc dans un but purement informatif que je lui répondis, tout bonnement, d’une voix amusée :

-Je pense que je vais me délaisser de ce droit si vous ne voyez pas d’inconvénient.

Retenant un rire au fond de ma gorge, ma voix se tut finalement pour laisser place à la belle et grand Ysandre. Comme moi, son estime d’elle-même et son fort caractère lui avaient empêché de se rabaisser de la sorte en se couchant sur le sol, comme n’importe qu’elle imbécile qui se serait plié aux ordres de l’homme. De plus, elle lui avait avoué le manque de confiance qu’elle lui portait et désirant connaître ses réelles intentions, elle avait préféré garder en main toute possibilité de se sortir d’ici en vie si jamais ça dégénérait. Loin d’être complètement idiote, elle avait gagné plusieurs points sur ce coup là, mais la mission était loin d’être terminée et personne ne pouvait savoir ce qui allait arriver par la suite, alors pour mon verdict final, j’allais devoir attendre un peu plus longtemps. Laissant le kunochi poursuivre son discours, elle tenta de parlementer avec le chef du groupe adverse. Elle lui dévoila même certaines informations de cette mission qui nous avait emmenés ici, mais de ce qu’elle avait dit, elle avait un peu trop filtré les détails, ce qui n’allait certainement pas nous aider à découvrir s’il connaissait cette jeune femme. C’est donc dans l’objectif de faire avancer l’enquête que je me permis d’ajouter une information supplémentaire à ce que venait de dévoiler ma chère amie ici présente.

-Reiko Ayame

Un seul nom! J’avais apporté le nom de la disparut et maintenant, tout ce qui nous restait à faire était de voir comment ils allaient réagir. S’ils connaissaient cette personne, ou même s’ils avaient été les investigateurs de ce kidnapping, leurs réactions allaient nous en dire beaucoup. Attendant de voir si ce que je venais de dire allait les faire réagir ou non, je concentrais mon attention sur ce colosse qui, précédemment, nous avait menacés de mort. Étant le danger le plus probable, il fallait le garder à l’œil, mais si son chef se décidait à engager l’assaut sur nous, ce seul homme allait devenir un problème bien moins important. Mais pour le moment, Hatagashira semblait vouloir poursuivre sur une voie diplomatique, en évitant toute effusion de sang. Demeurant donc sur mes gardes, je gardais à l’œil celui qui nous avait menacés et gardant un peu plus longtemps sa vie, je me retins de lui enfoncer mon kunai dans le cœur. Je n’avais pas l’habitude de laisser quiconque me menacer de la sorte, mais dans une situation aussi délicate, le contrôle de sois était la meilleure des solutions, mais si jamais le combat devait devenir inévitable, celui-ci allait être le premier à gouter au métal de ma lame. Reprenant la parole, le chef commençait à douter de nos bonnes intentions et même si Ysandre avait tenté de le convaincre de par de belles paroles, il n’avait pas tout avalé et était demeuré sur ses gardes, comme nous l’avions fait nous-mêmes. Lui en ayant assez dit en lui dévoilant le nom de la personne que l’on recherchait, je n’ajoutais aucune nouvelle information, mais je ne me tus pas pour autant.

-Nous vous avons dévoilé tout ce que vous deviez savoir, alors maintenant vous avez toutes les cartes en mains pour nous offrir… « votre aide »…

J’avais longtemps hésité sur le terme « votre aide » puisque je savais éperdument qu’il n’allait pas nous prêter main-forte pour cette mission. Mais peut être allais-je me tromper cette fois-ci, mais j’avais de forts doutes qu’il nous obtiendrait ce genre d’information aussi facilement. S’il connaissait quelque chose, il allait d’abord vouloir obtenir quelque chose en échange et si tel cas devait arriver, je ne savais pas comment j’allais réagir. Mais tant qu’il ne nous avait pas donné le moindre doute sur le fait qu’il connaissait cette personne, nous ne pouvions rien faire. L’attente allait donc être de mise.

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Le chef de toute cette bande d'assoiffés était remonté d'un point dans mon estime en traitant mon coéquipier de monstre. Sur ce point là, j'étais d'accord avec lui. Si seulement il avait su dosé sa force... On ne se serait jamais retrouvé dans de telles circonstances, c'était dur à admettre, mais son idée n'était pas mauvaise, voir même excellente. Mais nous n'avions aucune preuve quant à l'implication du vigile à l'entrée de sa grotte, alors il avait dépensé son chakra de manière complètement idiote. Deux clones, ou un senbon auraient amplement suffit. Soit, nous étions dans la mouise jusqu'au cou, et la seule manière de nous en tirer était de tenter de parlementer avec ces types. Ou alors tenter de passer en force, mais je n'étais pas certaine que ce soit une bonne idée. D'autant plus que Fusaki était partisan de la mort, tandis que de mon coté je pensais qu'en taper quelque uns suffirait à décourager les autres. Encore que nous n'avions aucune idée du niveau de ces hommes, en dehors du premier affronté qui s'était révélé n'être qu'une véritable lopette pur sang. Non, il nous fallait parler et tenter une sortie douce, même si tout cela puait. Je sentais le piège à plein nez, et j'espérais grandement me planter.

Je soupirais quant au fait qu'il ait les mains liées. Si les choses tournaient mal, il avait le droit de se défendre. Et ce n'était pas moi qui allait lui porter secours, donc je fis un faible mouvement de gauche à droite avec ma tête tout en fixant mon interlocuteur dans les yeux. Quant à l'autre qui voulait nous éliminer, il ne me fit que redresser ma dague afin de poser le coté non coupant sur mon épaule, et écopa de mon regard noir. Qu'il se ramène, et je lui ferai passer l'envie de poser ses sales pattes sur moi. Peut-être que j'allais y laisser des plumes, mais lui allait perdre sa fierté masculine au moindre faux geste. Je balayai mes yeux sur toute l'assemblée qui nous avait rejoint sans ne savoir que penser, venant tout juste de tenter une petite approche timide. N'ayant rien dévoilé de spécial, je voulais juste voir la réaction du chef. Peut-être qu'ils avaient eu vent d'un enlèvement dans les parages et d'une future demande de rançon quelconque, ou bien étaient directement concernés. Observant finalement le dénommé Hatagashira, j'attendis sa réponse.

Réponse qui me fit relever un sourcil. Comment savait-il que nous étions des chuunins ? C'était écrit sur nos visages ? Et la suite ne m'intéressa guère. Aucune information, j'avais été trop dans le vague pour qu'il puisse mordre à l'hameçon que je lui avais jeté à la gueule. Avant que je ne puisse ouvrir la bouche en ayant sélectionné avec soin mes paroles, Fusaki avait jeté le nom dans la gueule du lion. Super. Je me retournai d'un geste un peu brusque vers lui, et me mis à soupirer silencieusement avant de revenir vers le chef. Prenant conscience de mon mouvement, je rabaissai ma dague histoire d'éviter un quelconque malentendu. "Ouais, Reiko Ayame... Elle s'est faite enlevée dans le coin, on voulait juste questionner votre garde." Autant aller jusqu'au bout des choses, de toute manière, on avait déjà mis les deux pieds dans le plat. Mes lèvres me brulaient tant l'envie de lui demander comment il avait pu définir notre grade en quelques instants, mais cela risquait de ne faire qu'envenimer la situation. On aurait pu bluffer, dire que nous étions des juunins histoire de dire, mais il ne semblait pas né de la dernière pluie.

L'employeur eut un moment de pause face au chunnin de kumo qui lui manquait ouvertement de respect. Il se retient néanmoins, pour une étrange raison, mais chakra semblait presque rayonner d'animosité envers Fusaki. Son ton était clairement énervé cette fois-ci, et visiblement le comportement du ninja l'exacerbait.

Ne presse pas ta chance gamin. J'en ai tué pour moins que cela.

Il alluma une clope et une onde de lumière rouge éclaira son visage. Furtivement, ils purent apercevoir une balafre sur son oeil droit, avant que la braise ne s'alluma et que son visage fut à nouveau drapé d'obscurité. Il était plus calme, désormais. Il écouta les dernières paroles avant de dire.

Je n'aime pas cette histoire d'enlèvement.

Il leva la main, et aussitôt, ses hommes baissèrent leurs bras et une partie retourna s'occuper d'autres occupations. Son second restait toutefois méfiant, et regardait Fusaki avec un mauvais air en particulier, prêt à sauter sur lui.

On aurait du les tuer.

C'est pour ça que tu n'es QUE le second. Remarque le bordel que ça fait dans nos affaire quand un shinobi disparait. Alors, tu penses bien, si on en tue deux de plus, on devra d'office changer de région. Non, ce qu'il faudrait faire, c'est un arrangement. Je n'ai pas du tout était mis au courant de cette histoire, mais je veux bien vous donner le meilleur de mes pisteurs si, en échange, vous omettez de préciser dans votre rapport que vous nous avez croisé dans le coin. C'est hautement illégal, bien sûr, mais j'ai la quasi certitude de pouvoir trouver la piste de votre camarade, là où vous n'êtes arrivé qu'à nous trouver. Si vous acceptez, je vous demande de signer ce parchemin avec votre sang. Simple mesure de précaution pour m'assurer que vous ne nous trahirez pas.

Il donna une feuille à un serviteur qui l'apporta au duo de ninja. Une route s'offrait à eux pour la résolution de leur mission. Une première lueur d'espoir dans ce tunnel.

Ysandre semblait découragée lorsque j’avais dévoilé le nom de la personne après laquelle nous courions, mais elle n’en avait pas fait tout un plat et s’était retournée quelques secondes plus tard en direction du chef, avant de confirmer ce que je venais à peine de dévoiler à toute la populace qui s’était rassemblée autour de nous. Retenant mes pulsions meurtrières du mieux que je le pouvais, je concentrais mon attention sur l’homme qui avait pris en charge cette nouvelle rencontre et après m’avoir avertis de la chance que je pouvais avoir d’être encore en vie, il poursuivit, après s’être allumé une cigarette, en nous dévoilant directement l’estime qu’il portait pour toute cette histoire. Après avoir prononcé cette dernière phrase, il libéra une partie de ses hommes qui retournèrent à leurs précédentes occupations et libéré de tout ce poids qui avait pesé, depuis le début, sur nos épaules, mon envie meurtrière s’ennala avec les gens, ne ressentant plus le besoin de devoir me protéger face à un danger qui avait considérablement diminué maintenant. Mais, le danger n’était pas disparu pour autant puisque la principale source de danger n’avait pas encore quitté les lieux. Demeurant à nos cotés, le colosse, qui me dévisageait de plus en plus, avait préféré me garder à l’œil et s’il se tenait à carreau, il n’allait avoir aucun problème avec moi, mais sa capacité à se maitriser allait bientôt être mise à l’épreuve, puisque de mon tempérament joueur, j’allais l’harceler jusqu’à ce qu’il crac. Laissant la chance à celui qui était au-dessus de ses hommes de répliqué à son second, je complétais ses dires en lançant en direction de l’imposant homme un regard défiant sa personnalité explosive et coupant, un bref instant son chef, j’ajoutais :

-Et bien notre petit combat sera pour une prochaine fois, hein?

L’abandonnant sur cette dernière réplique, je portais l’oreille aux nouvelles informations qui venaient de se rendre à moi et après avoir assimilé tout ce qu’il y avait à écouter, j’analysais chacun des mots, afin de savoir si ce qu’il nous proposait était acceptable ou non. Après un moment de réflexion, je revins à la réalité et levant la tête vers celui qui venait de nous proposer ce marché, je répondis :

-Nous ne sommes pas venus ici pour nous occuper de vous, mais simplement pour retrouver cette jeune femme. Si vous êtes prêt à nous aider et bien je ne vois pas pourquoi je refuserais et si vous tenez votre parole, votre nom ne sera pas énoncé dans notre rapport. Mais ne comptez pas sur moi pour signer un quelconque document en y déposant mon sang en guise de signature. Si vous respectez notre entente, ce document s’avérera inutile tout simplement et il ne sera bon qu’à être brulé.

Venant d’accepter sa proposition, je me retournais vers ma coéquipière, afin d’entendre la décision qu’elle allait prendre. Elle allait probablement accepter à son tour puisque c’était exactement ce qu’elle avait espéré de ses précédentes tentatives, qui avaient finalement donné un résultat plus que satisfaisant.

Spoiler:

Il n'y a aucun mot assez puissant pour décrire la force de l'étonnement qui me subjugua en cet instant. Vu la situation relativement délicate dans laquelle nous nous étions mis, Fusaki et moi, jamais je n'aurais pu croire que cet individu était blanc comme neige. Mais à l'instant même où je parlai d'enlèvement, toute la tension réunit au sein de cette clairière s'écoula comme l'eau sur une roche. Un simple geste, et la plupart des hommes repartirent, ce qui me prouva à quel point cet homme semblait puissant. J'avais déjà entendu parler de certains employeurs d'une catégorie toute autre que nos Kage respectives, et celui-ci semblait en faire partie. Beaucoup d'hommes sous ses ordres, mais lui-même était-il fort, suffisamment pour se défendre seul ? Ma petite réflexion fut bien rapidement perturbée par celui qui semblait vouloir notre peau. A sa phrase, j'y répondis par un sourire déplaisant, lui étant tout destiné pour appuyer les dires de Fusaki. Pour une fois, nous étions d'accord. Mais pour ce qui était de se battre, j'étais toujours partante, sauf quant il fallait obligatoirement faire couler le sang et ôter la vie à un quelconque être humain.

Tout en écoutant le chef, je fis tournoyer un coup ma dague dans ma main avant d'écarter mes cheveux tombant dans mon dos. Là fut visible en partie le fourreau attaché entre mes deux omoplates, fixé grâce à quelques lanières faites dans un tissu extensibles à même ma peau. Je rangeai tranquillement mon arme blanche afin de laisser le climat de paix achever de s'instaurer, et la dague fut de nouveau invisible aux yeux de tous. Finalement, tout semblait s'arranger. Seul petit bémol, le fait de devoir signer quelque chose de notre sang. A coup sur, il s'agissait d'un pacte ou de je ne savais quoi d'autre, et il était hors de question que j'y appose le sceau de mon hémoglobine. Le fait qu'un type puisse avoir droit de vie ou de mort sur ma personne à n'importe quel instant ne me rassurait guère, d'autant plus que rien ne me disait qu'il ne chercherait pas à nous éliminer une fois notre petite collaboration terminée. Ceci n'était pas gratuit, et il comptait acheter notre silence en nous offrant une aide. A cet instant là, je considérais que nous étions quittes, même si nous avions déclenché les hostilités les premiers -bien que je ne doutais guère que notre simple présence nous aurait mis dans une situation similaire-. Fusaki prit la parole, et une fois de plus, j'étais d'accord avec lui. Miracle.

"Je ne dirais rien de mieux, je ne signerais pas non plus votre document. Notre seul but est d'achever notre mission, et rien ne mentionnera vos activités dans notre rapport."

De toute manière, beaucoup de personnes savaient que des activités illégales se passaient dans le coin. Alors si un jour, quelques boy-scout se décidaient à venir écraser valeureusement toute cette vermine, je ne tenais pas à faire partie des premières victimes de leur vengeance. Surtout pas à cause d'un pacte débile. Je croisai les bras histoire d'appuyer mes dires, et qu'une écriture quelle qu'elle soit ne viendrait de ma part.

La tension était retombée mais les deux ninjas refusèrent de signer le papier. Ce à quoi, évidemment, l'employeur rigola. Il jeta sa cigarette par terre et claqua des doigts. On lui apporta une tasse de thé qu'il but délicatement avant de répliquer, d'un ton plutôt intelligent et calme.

Vous préférez que je vous demande l'autorisation où que je récupère de votre sang après votre futur combat avec les kidnappeurs ? S'ils ont put enlevé une kunoichi, c'est qu'ils ne sont pas des amateurs. Et je vous imagine mal à faire le nettoyage là où vous allez.

Il marquait sans doute le point, difficile de faire gaffe à son propre sang dans un combat, cela ne serait pas très pratique. Il termina sa tasse avant de continuer.

De toute façon, c'est donnant donnant. L'échange équivalent. Sinon oubliez le traqueur et allez fouiner au petit bonheur la chance dans les alentours. Je ne risque pas de vous aider sans avoir la certitude que j'ai au moins quelques semaines devant moi. Le sang deviendra inutile par lui-même d'ici là. Acceptez ou quittez les lieux.

Il reprit sa respiration pour une nouvelle phrase, mais finalement se tut. Il attentait simplement la réponse des ninjas. De toute façon, il enverrait une équipe à lui derrière eux pour en savoir plus, et récupérer le sang au besoin. Ses experts traqueurs n'auraient aucun mal à trouver des petites tâches même discrète dans une forêt. Ce qui l'intriguait, par contre, c'était cette histoire de kidnapping à laquelle il ne connaissait rien alors que son périmètre de surveillance était très grand...

La situation avançait à des pas de tortue puisqu’un coté, l’un voulait que l’on signe son foutu document et de l’autre, nous ne voulions pas lui laisser la moindre goute de notre sang pour qu’ensuite il puisse avoir droit de vie ou de mort sur nous. Avec une seule goute de sang d’un individu, beaucoup trop de choses pouvaient être faites et sachant très bien cela, j’avais tout simplement refusé de lui octroyer ce qu’il demandait. De plus, avec son insistance, il nous avait prouvé un peu plus que les idées qu’il avait derrière la tête n’étaient pas très saines et que s’il voulait obtenir ce si précieux liquide et bien il allait devoir venir le chercher lui-même. Étant du même avis, Ysandre avait répliqué à l’homme en lui disant très clairement qu’elle n’allait pas, elle non plus, signer ce bout de papier. Sur ce point, nous étions d’accord et rien au monde ne nous aurait fait changer d’avis. Bien appuyé sur cette idée, je levais mon regard en direction du chef et d’un ton las de toutes ces histoires, je lui répondis :

-L’échange est loin d’être équitable puisque grâce à notre sang, vous allez avoir le pouvoir de vie ou de mort sur nous et nous ne pouvons nous permettre de prendre un tel risque. Nous ne savons pas ce que vous manigancez, mais votre façon d’insister sur ce détail nous montre bien que nous ne devons pas baisser notre garde. On dit qu’il vaut mieux prévenir que guérir, alors c’est ce que nous faisons. Alors, si vous voulez ce précieux liquide et bien vous allez devoir venir le chercher par vous-même, car aucun de nous deux ne vous fera le plaisir de vous le remettre.

Venant de mettre les points sur les i, je m’apprêtais à quitter les lieux. Je savais bien que cet homme n’allait pas changer d’avis et qu’il continuerait de réclamer notre sang en guise de signature. Ne voulant pas perdre davantage de temps, je tournais légèrement la tête vers cette femme qui m’avait accompagné depuis notre départ du village de Kumo et d’une voix remplie d’impatience, je lui dis :

-Allez Ysandre, nous n’obtiendrons rien de lui.

Après lui avait dévoilé mes intentions de quitter les lieux, j’ouvris la marche et me faufilant entre les quelques rares spectateurs qui étaient restés pour voir ce qui allait arrivé de cette rencontre, je m’éloignais un peu plus du chef et passant à côté du colosse qui m’avait dévisagé depuis la première seconde où nous avions mis les pieds sur leur territoire, je le foudroyais d’un regard oppressant comme pour lui dire un dernier au revoir. Heureusement pour lui, des anges avaient été présents à ses côtés, afin d’éviter que le pire arrive, car des accusations et des menaces qu’il m’avait lancées, il aurait mérité à de nombreuses reprises la mort, mais encore une fois, j’avais été trop gentil, à ma grande déception. Mais si jamais je le recroisais dans une de mes prochaines aventures, il n’allait pas avoir autant de chance.

"Et j'ajouterais même que votre sécurité est bien loin de la notre. Si vous rencontrez le moindre pépin, vous allez sans doute vouloir rejeter la faute sur nous même si nous ne pipons mot de vos activités visiblement douteuses, vu votre agitation. Vos grottes sont connues, vous n'êtes ni les premiers à les exploiter, et vous n'êtes certainement pas les derniers. Alors vouloir avoir une sécurité de plusieurs semaines me semble bien prétentieux, d'autant plus que buter deux ninjas juste pour vous défouler un peu, non merci. Je plussoie les dires de mon collègue, vous n'aurez ni mon sang, ni le sien."

J'en avais assez de jouer les petites filles sages avec la bouche en cœur et les chaussettes amidonnées. D'une part, je ne portais rien avec mes sandales, et d'autre part j'étais tout sauf docile. Je voulais éviter de me retrouver dans des situations fâcheuses pour mon intégrité ou encore ma survie, mais là s'en était trop. J'ignorai pourquoi il voulait notre sang, mais sa technique me semblait un peu boiteuse. Aller chercher du sang après notre passage... Si un type comme lui pouvait jouir de tels moyens, alors les villages aurait été depuis bien longtemps vides de tout combattant s'il suffisait de venir après une bataille récupérer le liquide vital de quelques valeureux guerriers afin de tous les éliminer, aussi frais soit-il. Je préférai jouer de prudence, et me mit à tourner lentement sur moi-même, cherchant à avoir les quelques hommes encore présent dans mon champ de vision. Un coup de couteau par derrière et s'en était fini de celle qui n'aimait que les femmes dans l'intimité. La main droite calée sur la garde de ma dague, je ne jouais plus. Qu'il envoie autant d'hommes qu'il désirait à nos trousses, ils risquaient fort de ne pas aller bien loin. Et là, j'étais peut-être apte à ôter une vie afin de sauvegarder la mienne. Tuer pour le plaisir, de sang froid sans raison valable, non merci. Mais là, les circonstances en étaient tout autres.

Je repensais encore au regard vide de mes parents, guerriers accomplis ayant cédé leur âme afin de servir leur village. A bien y réfléchir, je ne voulais pas finir comme eux, ou encore me transformer en une personne aussi fade que Fusaki. Agah, tuer, non merci. Mais je pouvais trancher dans le vif, un bras en moins était une chose fort déplaisante, comme j'avais eu l'occasion d'en voir dans l'hôpital. "Je crois que notre entretien s'achève ici... Si vous nous faites suivre, je crains fort que notre marché ne risque de tomber à l'eau. Nous n'avons qu'une parole en laquelle vous pouvez avoir confiance, la balle est dans votre camp." Et s'il continuait ses menaces, il risquait fort de tomber sur un os dans les jours à venir. Ce n'était pas d'avoir la vie de deux personnes entre les mains qui parviendrait à lui sauver la mise, encore moins quand ces personnes ne voulaient pas signer le petit papier tendu. Faisant face au chef, je m'éloignai d'un coup, me rendant vers l'endroit par lequel nous étions arrivés. Là, je fis encore deux ou trois pas en arrière, et m'accroupis tout en me dissimulant dans la flore alentour. J'attendais l'arrivée de mon coéquipier qui n'aurait aucun mal à me retrouver, j'en étais certaine. Et l'oreille aux aguets, j'écoutais attentivement le champ de la forêt, veillant à ce que les brigands ne cherchent pas à l'abattre dans son dos. Et pour lui venir en aide, ou plutôt agir sans m'exposer inutilement. Après tout, j'avais besoin de lui pour la mission, même si me l'avouer me faisait mal.

Spoiler:

Les deux ninjas refusèrent de se compromettre avec l'employeur. Un large sourire s'afficha sur son visage, mais il s'abstint, dans un premier temps, de tout commentaires. Certains de ses hommes mirent la main sur les gardes, mais il fit un hochement de tête et aussitôt, ils lâchèrent leurs armes.

Bien, si tel est votre désir. Je vous souhaite bonne chance pour le restant de votre mission. Nous nous reverrons bien assez tôt.

Il repartit dans la caverne tandis qu'Ysandre s'était déjà évanouie dans la forêt comme une sauvageonne. La plupart des brigands disparurent dans les environs, bien qu'il était fort probable que quelqu'uns d'entre eux resteraient encore sur le qui-vive tant que les deux ninjas seront à proximité du repère. Les deux shinobis devaient désormais trouver une autre solution, puisque cette voie-ci s'était terminé en échec. Ils pouvaient repartir à l'endroit où avait lieu le combat, tant soit peu qu'ils désiraient chercher quelques choses en particulier, mais la nuit n'allait guère tarder à tomber, ils n'auraient pas le temps de fouiller chaque feuille. Il fallait chercher quelque chose de précis et espérer. Ils pourraient aussi jeter un coup d'oeil aux cavernes du fond de la forêt, connues pour abriter de manière périodique des contre-bandiers. Il n'y avait pas d'autres alternatives. Peut-être aussi que le dernier village croisé pourrait leur fournir des informations, mais encore fallait-il que les deux shinobis possèdent des talents diplomatiques. Haha, elle est bien bonne celle là !

L’homme à la tête des criminels n’avait pas riposté à notre refus de lui donner ce qu’il désirait tant chez nous et nous souhaitant simplement bonne chance pour la suite de notre aventure, il nous laissa partir en prenant bien soin de spécifier que nous allions nous revoir. Loin de voir un intérêt quelconque à une nouvelle rencontre, je marchais droit devant moi sans même me retourner et disparaissant dans la forêt feuillue, je mis un point final à cette première rencontre qui ne nous avait pas apporté grand-chose si ce n’avait été qu’une perte de temps monumentale. Rejoignant Ysandre, qui avait elle aussi décidé de laisser ces incapables jouer à leurs petits jeux, je le retrouvais caché parmi la nature et m’arrêtant à côté d’elle tout en fixant les alentours, afin d’être certain que personne ne nous avait suivis, je l’interpellais pour lui faire part de ce que j’avais prévu pour la suite.

-Bon et bien ç’a été une vraie perte de temps. Quel incapable celui-là. Comme si l’on allait lui donner notre sang comme ça sur un plateau d’argent. Il s’est vraiment fourvoyé sur ce point, mais la vraie question maintenant est de savoir ce que nous allons faire. Nous pouvons toujours aller visiter les grottes qui sont cachées dans la forêt un peu plus loin, mais c’est encore trop loin pour risquer une nouvelle fois de tomber sur des idiots pareils. Alors, puisque le village que nous avons croisé plutôt est à quelques heures de marche seulement de notre position, je crois que nous devrions aller investiguer là-bas. Je ne peux pas croire que parmi toutes les personnes qui demeurent là, aucune d’entre elles ne sera en mesure de nous apporter les informations que nous recherchons. La mine d’informations que ce petit village contient est trop grande pour que ce soit un coup d’épée dans l’eau.

Effectivement, un village était un endroit où les informations de tous genres se rassemblaient. De plus, avec les nombres de personnes qu’il y avait à interroger, j’étais sûr à 90 % de trouver un indice qui allait nous permettre de faire un pas dans la bonne direction en ce qui concernait la résolution de cette enquête. N’étant aucunement intéressé par l’avis de ma partenaire sur la question que je venais de lui parler, j’ouvrisse la marche vers une destination connue des deux protagonistes de cette aventure et si elle avait une meilleure idée, elle allait me le faire entendre, j’en étais certain. Après tout, la kunochi n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et elle me l’avait prouvé trop souvent pour que je doute d’elle sur ce point.

De plus, malgré le fait que nous n’avions récolté aucune information face à ce chef manqué, j’avais quand même appris quelque petites choses sur ma partenaire et de son caractère bouillant, elle commençait à me ressembler de plus en plus sur ce point-là. Mais notre mission n’était pas encore terminée et la possibilité de se connaître un peu plus était encore tout à fait possible. Mais la véritable question maintenant était de savoir si je voulais vraiment la connaître davantage. Dans ma vie d’adorateur de Satan, j’avais à de nombreuses reprises rencontré des gens pour qui j’avais développé un certain lien et à chaque fois, ça m’avait mis dans des situations très délicates. Le fait de connaître trop bien une personne pouvait parfois plus nous nuire que nous aider et c’était le pourquoi du questionnement que j’avais en ce moment. Mais peu importe, la mission devait passer en premier, puisque nous nous étions rassemblés pour ce cas précis. Recentrant mon attention sur notre quête, je me dirigeais vers ce village qui se situait droit devant nous à quelques heures seulement de marche.

La respiration retenue partiellement, l'oreille aux aguets, j'attendais patiemment des nouvelles de mon partenaire. Certes, je n'étais pas bien loin, si bien que j'entendais encore presque distinctement quelques hommes parler, voir même marcher sur une surface un peu dure de leurs pas si légers. Mais le fait que ma position fut telle et que la flore m'empêchait de voir m'handicapait au niveau de la vue. Je ne pouvais que compter sur ma discrétion ainsi que mon ouïe. Enfin j'entendis quelqu'un d'approcher de mon emplacement actuel, et je sus rapidement de qui il s'agissait. Fusaki, naturellement. Étrangement, le fait de le voir me rassura quelque peu, mais je me débarrassai bien vite de cette désagréable sensation que celle d'éprouver un certain réconfort en voyant un homme. Une idée.. Saugrenue et dégoutante. Secouant la tête de droite à gauche, je me redressai une main posée sur mon front. Un soupire quitta la barrière de mes lèvres, et j'allai à la hauteur du shinobi. J'espérais que personne ne nous ait suivi, bien que l'intime conviction du fait que les ennuis n'allaient pas s'arrêter là ne me quitta pas. Vu les dires du chef, j'étais presque persuadée que nous allions nous retrouver avec quelques uns de ses chiens aux trousses. D'autant plus que sa promesse ne laissait rien présager de bon. Il avait mimé le fait de ne rien savoir au sujet de cet enlèvement, mais rien ne nous prouvait qu'il ne fut pas en réalité un excellent acteur.

J'écoutai tranquillement les paroles de l'homme, mes mains dans les poches. Puis avant que je ne puisse prononcer la moindre parole, il s'éloignait déjà dans la direction indiquée. Il n'avait pas tord, la ville constituait certainement la meilleure de nos chances. Le crépuscule n'était plus si lointain, et il s'agissait certainement du seul endroit où nous allions pouvoir chercher malgré la nuit tombée. Et retourner dans d'autres grottes ne me disaient rien, s'il fallait qu'on tombe encore sur des têtes brulées complètement gogoles avec leurs histoires de sang. L'air nonchalant, j'emboitais le pas de celui qui semblait s'être autoproclamé comme le chef de cette petite expédition. Que grand bien lui fasse, au moins si l'on terminait cette mission par un échec, il n'allait pas pouvoir m'incendier à cause d'une mauvaise décision, et ne pourrait que s'en prendre à lui-même. Quoi que vu le caractère qu'il se tapait, je n'étais plus sure de rien. "On aura plus de chance de récupérer quelques infos intéressantes... Et j'ai pas envie de retourner tout de suite dans la gueule du loup. Si on se retrouve avec deux clans distincts sur les bras, on risque de friser la catastrophe, déjà qu'on en était pas loin. Enfin, va falloir qu'on y aille discrètement, il semblait bien sur de ses traqueurs. Inutile de prendre de risques supplémentaires." Évitant de laisser des traces derrière moi, de plus camouflée avec le bikou, j'espérais que Fusaki en ferait de même. Je n'avais aucune envie de lui en faire une demande directe, d'ici qu'il me crache encore des injures dessus.

Puis je songeai à notre aventure tout juste passée. Et la manière avec laquelle il avait tenté d'immobiliser un homme, et de toutes les conséquences que cela avait pu avoir. Là par contre, je ne pus tenir ma langue. Ma survie ainsi que la réussite de la mission dépendait de nous deux -je n'avais que faire de la survie de Fusaki ceci dit, se faire battre à mort lui ferait les pieds à cet olibrius-. "Par contre au village... S'il te plait, n'agresse personne. On va juste aller parler aux types, ils seront plus conciliants si on leur fout pas une lame sous la gorge. Sauf si c'est eux qui agressent les premiers, là je dis pas.." J'espérai au fond de moi même qu'il n'allait pas s'amuser à ce petit jeu là juste pour montrer qu'il faisait ce qu'il voulait. Qu'il n'était pas aussi idiot qu'il n'en avait l'air. Et je continuais aussi sur ma lancée, ayant presque hâte d’arriver là-bas. "Je dirais qu'on a perdu suffisamment de temps comme ça." Et je me mis à courir, sautant ensuite d'une branche à l'autre comme on le nous apprenait tout jeunes. De toute manière, si les autres étaient aussi doués que ça pour traquer, il y avait peu de chance qu'ils soient aussi rapides que nous. Et puis je pouvais faire ça discrètement, du moins je l'espérai. Mais je ne comptais pas passer des heures à marcher à travers une forêt alors que notre objectif était peut-être face au tunnel de lumière.

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