Le temps qui passe...[PV Kusei Fusaki]

Un magnifique matin nuageux venait tout juste de se pointer, annonçant ainsi un début de journée typique au village caché de Kumo et comme à mon habitude, je m’étais levé très tôt, afin d’accueillis en premier la nouvelle journée qui venait tout juste de se créer. Pour dire vrai, je ne m’étais pas véritablement couché, puisque j’avais passé la nuit entière à m’entrainer. Mais maintenant que la nuit avait place au jour, mes obligations de chuunin reprenaient le dessus et comme chaque matin, je devais me rendre au bureau du Raikage pour obtenir mes ordres de la journée. C’est donc avec une envie presque complètement éteinte que je me dirigeasse vers ce lieu de pénitence et marchant droit devant moi, je laissais mes pieds me guider, mais pour une fois, ceux-ci avaient décidé de prendre un autre chemin.

Ils avaient très certainement désiré voir un autre paysage que celui qu’ils avaient l’habitude de voir et désirant un peu de changement dans leur vie, ils avaient profité de ma pleine confiance en eux pour me jouer ce petit tour. Mais au final, la destination finale était la même et peu importe le chemin que j’allais prendre pour m’y rendre, j’allais quand même y parvenir avec une facilité déconcertante. C’est donc sans vraiment faire attention à ce changement de cap que je continuais à avancer, passant devant l’Académie ninja sans même m’en rendre compte, mais tout à coup, un morceau de papier attira mon attention. Je ne savais pas ce qui m’avait poussé à le poursuivre de la sorte, mais quelque chose me disait que je me devais de mettre la main sur ce bout de papier. Certes, un étrange symbole, qui m’avait paru familier, avait peut-être aidé à développer en moi ce désir incessant de confirmer une chose que je n’avais pourtant qu’entre vues, très rapidement.

Après quelques secondes seulement, ma main s’empara finalement de ce mystère volant et ne m’attardant que très peu sur le message principal, je dirigeais toute mon attention directement sur ce symbole qui ne s’était pas laissé découvrir aussi facilement. Il avait commencé par imprégner en mon esprit ce doute indélébile qui m’avait poussé à pourchasser ce simple morceau de papier, qui en son intérieur n’avait démontré rien de bien extraordinaire. Le message s’était avéré inintéressant pour moi, mais quelque chose, dessiné en haut de la page, m’avait prouvé que je ne m’étais pas trompé en confirmant l’emblème du clan dans lequel j’avais vécu toute mon enfance. C’étant grâce à l’enseignement des maitres que j’avais appris à utiliser le pouvoir qui avait dormis en moi que trop longtemps et grâce à leurs enseignements, ils m’avaient fait découvert un monde caché de tous et pour lequel je vouais maintenant ma vie, le monde des ténèbres.

Que de beaux souvenirs étaient apparus à ce moment-là, passant de la mort de mes parents, à la rencontre de mon seul et unique sensei, le tranchoir. Il m’avait appris tout ce que je connaissais aujourd’hui et grâce à lui, j’étais devenu un être sans peur qui avait appris à suivre la seule voie viable dans un monde aussi faible que celui dans lequel je vivais. Tant de souvenirs étaient apparus à la simple vision de ce signe distinctif de mon clan et si ce bout de papier se trouvait entre mes doigts, c’est qu’un autre membre du clan Kusei devait être dans les parages. Je me devais d’entrer en contact avec lui. Sans même patienter, je scrutais l’horizon à la recherche de celui ou celle qui m’avaient appelé et après un bref moment, je trouvais une personne couchée sur un banc, non loin de l’Académie. Ne connaissant pas le propriétaire de cette lettre, je décidais de me lancer quand même et d’un simple saut, j’atterrissais devant l’homme assoupi et d’une voix démoniaque et sans émotion, je lui dis tout en lui présentant la lettre :

-Je crois que t'as perdu ça.

Me lançant dans le vide, sans même savoir s’il était le propriétaire de la lettre ou non, je lui avais envoyé une perche et si ce message lui était destiné, il allait s’y accrocher sans aucun doute. S’il le faisait, c’est que j’étais tombé sur la bonne personne, mais le vent avait peut-être porté ce message bien plus loin que je ne l’aurais pensé et son propriétaire se trouvait peut-être à des centaines de lieux de l’endroit où je me trouvais. Mais espérant tout de même qu’il n’était pas si loin que ça, j’attendis la réponse de l’homme avant de poursuivre mes recherches si jamais ses réponses s’avéraient négatives.

J’avais été chanceux cette fois-ci et de la réponse qu’il avait finie par me donner, il m’avait confirmé qu’il était bien l’homme que j’avais recherché. Heureusement pour sa vie, il s’était décidé à me répondre, car après un silence interminable, il avait finalement ouvert les yeux pour se rendre compte de ma présence. Quelques secondes de plus auraient suffi pour que mon poing rencontre son visage et même s’il faisait partie de mon clan, il n’avait en aucun cas mérité mon respect. Mais au moins, il avait eu la brisance d’esprit de se réveiller de sa transe pour entrer en contact avec moi. Mais malgré cette première erreur qui aurait pu lui couter très cher, il avait fait une erreur impardonnable, car en laissant négligemment s’envoler cette lettre, il avait mis en danger tout un peuple, tout un clan. Même si à l’habitude, je n’étais pas du genre de personnage à me soucier des autres, je ne pouvais permettre à qui que ce soit de déposer au dessus de la tête de notre clan une épée de Damoclès.

Avec les années, j’avais développé pour le clan Kusei un certain attachement et ce lien très fort qui me liait à ce groupe avait été créé, il y avait de cela des dizaines d’années par un homme qui m’avait sauvé la vie et qui avait eu la grandeur d’âme de me montrer ma voie. Cet homme n’était nulle autre que le tranchoir et malgré le fait qu’il avait quitté le monde des mortelles, il continuait malgré tout à m’enseigner ses principes et à me diriger dans ce monde. Il était la pierre angulaire de ce que j’étais devenu aujourd’hui et jamais je n’oublierais ce qu’il avait fait et ce qu’il fera pour moi dans le futur. Mais malheureusement, tous n’avaient pas ce même amour pour mon clan et celui qui mettait en danger mes frères de sangs me mettait en danger du même fait. Ne pouvant laisser passer un insouciant comme lui, je l’empoignais par le collet et tentant de le réveiller en même temps, je le soulevais afin de placer son visage à quelques centimètres du mien. Le dévisageant, je l’entourais de mon aura maléfique et l’opprimant, je lui dis :

-Tu veux mourir c’est ça? Et bien si c’est le cas, ça va me faire plaisir d’exécuter ton souhait, car mettre ainsi en danger notre clan ne peu avoir que comme conséquence la mort. Ta mort!!! Alors, j’espère pour toi que tu as de bonnes explications, car s’il avait fallu que quelqu’un d’autre tombe sur ce bout de papier, notre clan tout entier aurait pu être en danger à cause d’une erreur de débutant.

Le fusillant littéralement du regard, je n’avais qu’un seul désir, qu’une envie, lui arracher le cœur, mais faisant partis de mon clan, un tel geste m’aurait couté très cher et ne voulant pas avoir tout le clan sur le dos et ainsi nuire à mes projets futurs, je relâchais l’emprise que j’avais sur lui et d’un ton las, j’ajoutais :

-Mon maitre, le tranchoir, n’aurait fait qu’une bouchée de toi. Tu es chanceux d’être tombé sur un être aussi gentil que moi.

Terminant sur une pointe d’ironie, je me tus finalement, attendant de voir ce qu’il avait à dire pour sa défense. Il ne pouvait pas être pardonné aussi facilement pour un geste comme celui-ci et même si ça pouvait paraître anodin, ça ne l’était pas.

Je pouvais sembler à cran et il y avait une raison pour laquelle je l’étais. Même si ce message, qu’il venait de remettre dans sa poche, pouvant sembler inoffensif, il ne l’était aucunement. À me remémorer les éléments les plus importants que le message comportait, je me rappelais cette mère qui avait écrit à son fils et de ce sceau qu’elle avait utilisé en prédominance en haut du message, il ne se faisait aucun doute que cet homme faisait partie du clan, mais pourtant, il ne semblait pas se rendre compte de l’erreur qu’il venait de faire et comme s’il n’avait rien fait, il m’avait répondus sur un ton négligé qui avait démontré son désintérêt pour le clan auquel il apparenterait lui aussi. Répétant sans cesse « ton clan », il avait amoindri l’importance du lien qui l’unissait pourtant au clan Kusei et ne connaissant pas la raison d’une telle réaction, je voulus en découvrir un peu plus à son sujet, mais le simple fait de lui poser la question n’allait probablement pas m’apporter les réponses que j’attendais de lui. Tentant une approche différente, je gardais en tête les paroles qu’il avait prononcées plus tôt et parlant à mon tour, je lui fis comprendre la raison de mon agissement.

-Ce n’est certainement pas en gardant les yeux fermés que tu vas comprendre la raison de mon agissement. Même si tu crois que cette lettre ne comporte aucun danger pour notre clan, tu te trompes royalement. Le simple fait d’imposer ce symbole en haut de la feuille est une erreur en elle-même, car à moins que tu sois devenu amnésique, l’existence de notre clan est un sujet tabou et le désir de nous réduire à néant est un objectif constant pour les nombreux ennemis que nous possédons. Alors à la simple vue de ce signe de distinction, tu nous mets déjà en danger. Ton indifférence pour la survie de notre clan nous perdra tous, alors la prochaine fois, garde ce genre de message bien caché.

Venant de lui expliquer la raison qui m’avait poussé à l’interpeller de la sorte, je me retournais afin de m’assurer que personne n’avait été témoin de notre discussion, car s’il fallait que de mauvaises oreilles aient entendu notre discussion, ça risquait de nous couter très cher, mais heureusement pour nous, les environs étaient déserts et personnes n’avaient été témoin de ce que l’on venait de dire. Me retournant vers le principal intéressé, il se remit à parler et régurgitant une série de balivernes, il tenta de me dire quoi faire. Le dévisageant, je lui donnais un seul et unique conseil :

-Personne ne me dit quoi faire et si tu tiens à la vie, je te conseille de réfléchir à deux fois avant de dire n’importe quoi. De plus, si tu as tellement peur pour ta tension et bien je peux t’arranger ça!!!


Refusant littéralement les conseils qu’il avait bien tenté de me donner, je me retournais afin de me mettre dos à lui et me préparant à partir, je fis retenus par cette raison qui m’avait fait demeuré ici un peu plus longtemps qu’à l’habitude. Tant de questions s’étaient développées dans mon esprit depuis que j’avais fait la rencontre de cet homme et si je pouvais connaitre la raison qui l’avait poussé à renier son clan, j’allais avoir remporté une certaine victoire. Me résignant à rester là, je me retournais vers lui et tentant d’ouvrir un semblant de conversation civilisé, je lui lançais :

-Le fait de renier ton appartenance à NOTRE clan ne te permettra que de vivre enfermé dans un carcan. Pourquoi vouloir rester caché dans une vie qui ne te t’appartient même pas?

Y étant allé de façon très large, j’avais lancé la discussion dans le but d’en apprendre un peu plus sur lui et faisant partie du même clan que moi, je n’allais pas le lâcher d’aussi tôt. Cela faisait un bon moment que je n’étais pas tombé sur un membre du clan et maintenant que j’avais découvert le secret de cet homme, je contais bien en profiter.

Sa vie, il l’avait choisi lui-même, mais aux dépens de qu’elles conséquences? Je ne pouvais pas le dire puisque je ne connaissais rien de sa vie, mais de ce que j’avais appris à son sujet, j’avais découvert un traitre qui avait abandonné le clan pour des projets qui lui étaient siens. De tout ce qu’il avait dit, jamais il n’avait démontré une quelconque reconnaissance pour le clan dans lequel il était et de par des conflits familiaux, il avait abandonné son devoir illégitime qui lui avait été remis au moment même de sa naissance. Comme moi, il avait reçu la mission de protéger le clan et de par sa trahison, il avait mis en danger l’existence même du clan Kusei. Un traitre dans nos rangs ne pouvait vivre bien longtemps et maintenant qu’il venait de me le dire de vive voix, il allait subir les conséquences de ses gestes.

Le regardant partir un moment, j’amplifiais mon aura maléfique qui en quelque seconde seulement s’empara des éléments nous entourant et après avoir rejoint le traître, celui-ci sentis un étrange sentiment d’oppression s’emparer de lui et connaissant très certainement l’origine de ce mal, il allait probablement reconnaître ce chakra noir propre aux membres de notre clan bien aimé. Laissant mon voile du mal le corrompre un peu plus, je partis à sa rencontre et disparaissant comme si je n’avais été qu’une simple illusion, je réapparus devant lui, dressant mes deux mains droits devant moi afin de lui apposer une certaine résistance. Bloquant son avancer aussitôt, je déposais sur lui un regard ébène, vide de toute humanité et caché par le masque qui couvrait en grande partie mon visage, un vilain sourire s’était dessiné sur mes lèvres, signe que ce qu’il venait de m’avouer n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Ouvrant finalement la bouche après un long moment de silence, je lui dis :

-La traitrise est un acte condamnable et par la justice de Lucifer tu seras puni.

Ne lui laissant même pas la chance d’interpréter les paroles que je venais tout juste de prononcer, j’exécutais une série de mudras qui après une fraction de seconde me fit disparaître de son champ de vision. Réapparaissant derrière lui, mes puissants bras l’encerclèrent pour ensuite l’immobiliser sur place. Dans un élan de furie, je m'envolais avec mon prisonnier sur le toit le plus prêt et bondissant de toit en toit, je partis à la recherche d'un endroit plus propice à l’exécution de la sentence qui lui avait été donné à cause du geste abject qu’il avait commis dans son passé.

Le trajet avait été très court et maintenant que je nous avais éloignés des zones peuplées du village, je pouvais enfin m’affairer à ce que j’avais prévu de faire. Le balançant un peu plus loin dans la ruelle obscure et sinistre dans laquelle je venais de l’emmener, je me préparais à une cérémonie haute en couleur et prononçant des paroles incompréhensibles pour le commun des mortels, j’appelais à moi les puissances obscures. Faisant disparaître sur le champ le bleu du ciel, je le remplaçais par un noir aussi foncé que la cendre elle-même et attendant gronder au loin le tonnerre, je lui annonçais ainsi la fin de sa pauvre vie. Quittant complètement le monde rationnel pour un monde de folie, je m’approchais tout doucement de ma prochaine victime et comme un prédateur qui jouait avec son prochain repas, je laissais cette peur de l’inconnu l’envahir doucement. D’une voix d'outre-tombe, il attendit :

-Tu aurais dû choisir une autre destinée pour la pauvre personne que tu es, car à cause du choix que tu as fait, ta vie te sera enlevée aujourd’hui.

N’écoutant même plus ma raison, seule ma soif de sang dirigeait mes pas et s’emparant maintenant de mes mains, ceux-ci se joignirent pour former une magnifique lance électrique. La pointant dans sa direction, je m’apprêtais à le pourfendre, afin de lui faire payer sa trahison.

Spoiler:

La mort est si facile à donner que parfois, même, notre désir de vivre n’est pas toujours suffisant pour garder entre nos mains ce si précieux présent. Mon frère Kusei avait choisi sa propre voie depuis bien longtemps déjà, mais malheureusement pour lui, ses idéaux ne rejoignaient aucunement les miens et de la traitrise qu’il avait commise, il allait bientôt être le témoin de sa propre mort. Devant la fin de notre vie, la plupart des gens s’abandonnaient totalement à leur sort et se voyant vaincus bien avant que le dernier geste de grâce ne soit commis, ils acceptaient leur sort comme si cette finale était inévitable en soi même, mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que par leur mort, par leurs abandons, ils allaient servir un être qu’ils n’auraient jamais suivit habituellement et peut importe leur croyance ou même leurs valeurs, leur âme allait se résigner à servir le seul vrai Dieu des enfers, Lucifer. Brillants de mille feux sous les éclats lumineux de ma lance, j’attendais ce moment tant attendu où il allait finalement s’abandonner devant sa propre mort. Retenant mon bras, je fixais mes yeux sur lui, afin d’apercevoir le signe annonciateur de son déclin, mais même après quelques longues secondes, rien n’était apparu.

Surpris de ne pas avoir constaté ce signe de distinction, je décidais de devancer sa mort et sans plus attendre, je pris position solidement sur mes jambes pour me projeter en avant, faisant précéder ma lance bien avant ma propre personne, mais tout à coup, la situation tourna complètement et de la pauvre proie blessée que j’avais vue il y avait de cela quelque instant à peine, un guerrier sans peur s’était relevé, kunai à la main, prêt à combattre pour garder la vie qui coulait encore dans ses veines et d’une voix remplie d’assurance, il glorifia de ses paroles la vie en lui-même et étant bien déterminé à ne pas laisser son destin remporter ce combat, il divergea vers un aspect de sa vie qui faisait littéralement battre son cœur. Malgré les nombreux désaccords qu’il avait reçus en ce qui concernait ses projets de vie, il semblait vouloir garder la maitrise de son propre navire, de sa propre vie, étant même prêt à trahir ses propres frères et sœur et à les abandonner à leur sort.

Il semblait tellement croire à la vie qu’il avait choisi qu’il ne laissait personne faire germer le doute en son esprit. Il était comme la montagne inébranlable qui ne peut pas être déplacée par de simple mortel et de par sa vision du monde, il avait développé un désir incommensurable de sauver des vies au lieu d’en enlever. Ses valeurs étaient bien différentes de celles du clan certes, mais ce qu’il avait oublié par-dessus tout était de loin primordial au voyage du bon pasteur qu’il souhaitait tant faire. La mort et la destruction permettaient d’éliminer les nuisances dans ce monde qui en contenait déjà beaucoup trop et comme dans le règne animal, les plus faibles étaient écrasés par les plus forts, tout simplement. C’était à ça que devait ressembler le monde et j’étais prêt à tout pour que cette vision idéologique se produise. M’arrêtant net, je fis disparaître ma lance et entrant dans un sujet qui n’allait qu’intéresser qu’une seule personne entre les deux, je poursuivis avec mes propres visions de la question.

-Il n’y a rien à comprendre. Tout ce que nous devons savoir nous est transmis par la mort, car les décès permettent une purification de ce monde, afin d’éliminer toutes les personnes faibles et sans avenir. Seuls les plus forts demeurent et ainsi, un monde toujours plus fort nous est donné. À quoi bon nous servirait d’ajouter aux chaines de la vie des maillons faibles, qui un jour ou l’autre fera rompre le lien que nous avait permis jusqu’à ce moment de ne pas être exterminé par les autres peuples. Pourquoi préférer entretenir la vie d’un être faible plutôt que de vouloir garder parmi nous que les personnes les plus aptes à vivre? Hein!!! Pourquoi???

Je savais que la vision que j’avais de la vie et la mort était bien différente de celle qu’avait Yutsuki, mais seul mon dessin de la vie était véridique et peu importe ce qu’il allait pouvoir dire, jamais il n’allait réussir à me faire changer d’idée là-dessus.

Pour une fois, ma violence légendaire avait laissé place à une réflexion qui pouvait paraître cruelle, mais qui était bien justifiée selon les expériences que j’avais eues jusqu’à maintenant. Effectivement, il m’était arrivé à de nombreuses reprises de me retrouver dans des situations où ces faiblards avaient démontré au grand jour la valeur inutile de leur vie. À de nombreuses reprises, plusieurs d’entre eux avaient tenté de jouer les héros et au final, ils s’étaient tous retrouvés avec une lame plantés dans le cœur. Quel intérêt il y avait-il à vouloir risquer sa vie pour quelqu’un si ce sauveteur n’était même pas en mesure de se protéger elle-même? Abandonner sa vie au nom de l’être cher n’était qu’un moyen comme les autres de se jeter, un jour, dans la gueule du loup. C’était pour toutes ces raisons que j’avais abandonné depuis longtemps l’idée de suivre ces sentiments qui rendaient tous ces incapables aussi faibles devant la grandeur de mon nom et jusqu’à l’exécution de mon plan machiavélique, j’allais agir selon mes propres principes, sans me laisser dominer par leurs préceptes d’amour et de fraternité.

Voilà la vie que j’avais choisi et peu importe les personnes que je rencontrerais sur ma route, ma pensée allait demeurer aussi noire et mes mains ne serviraient que la seule et unique puissance en ce monde. Telle était la raison de ma venue en ce monde et tel serait mon objectif. Mais tous n’étaient pas d’accord avec mes croyances et mes valeurs et pour certain, le fait de détruire la vie pour purifier le monde n’était pas un acte louable en lui-même. Mon frère Kusei avait une vision à cent quatre-vingts degrés de celle qu’avait le clan et c’était principalement pour cette raison qu’il avait été expulsé, afin de ne pas nuire à l’équilibre tout entier de notre clan. Ça divergence d’opinions aurait pu être une nuisance pour le clan tout entier et à cause de sa faiblesse d’esprit, il avait mis en danger ses frères et pire encore, ils les avaient abandonnés. Mais au final, c’était peut-être un bien plutôt qu’un mal, mais ce que je n’acceptais pas était le fait qu’il refusait toujours de croire au nom qu’il portait.

Kusei n’était pas un nom de famille que l’on pouvait porter à la légère. Celui-ci emmenait très souvent de nombreuses responsabilités que chacun des membres du clan se devait d’acquitter pour la survie du clan tout entier, mais comme dans n’importe quelle société, aussi close qu’elle pouvait l’être, il y avait toujours des exceptions à la règle et cette chère personne qui se trouvait devant moi en était bien la preuve. Même après mon dialogue sur la mort, il avait insisté sur le fait que la valeur d’une vie ne pouvait pas être déterminée dès un premier regard. Que l’on ne pouvait pas se faire une idée de l’avenir d’une personne si l’on ne lui laissait pas la chance de s’épanouir et tout le tralala! Tout ce qui sortait de sa bouche n’était qu’un ramassis de n’importe quoi, car pour moi, si ma lame réussissait à traverser son cœur, c’est que sa destinée devait se terminer là, tout simplement. Si une meilleure vie lui avait été promise, il survivrait à mon passage. Mais pourtant, le chuunin ne semblait pas comprendre ce que j’avais tenté de lui enseigner comme valeur depuis le début, car entêté comme jamais, il c’était renfermé sur de fausses croyances, espérant pouvoir continuer de jouer ce rôle de gentilhomme.

N’écoutant que partiellement ce qu’il me disait, je me tannais et l’interrompant dans ces paroles, je lui disais :

-La vie est un don éphémère certes, mais la très grande majorité des gens n’ont pas l’intelligence pour être capables de s’en servir. À quoi bon recevoir ce présent si c’est pour le donner au premier venu? À quoi bon posséder cette vie si c’est pour la perdre en désirant protéger un de ces faiblards? La vie n’est donnée que pour être enlevé en retour et afin de garder un équilibre dans un monde, la mort doit être exécutée par des mains de maitre et c’est la raison du pourquoi j’ai été envoyé ici. Nos ancêtres on mit pieds sur cette terre pour ces mêmes raisons et pourtant, tu t’entêtes à vouloir jouer le bon samaritain. Pourtant, tu as reçu le même enseignement que moi, mais pourtant, tout semble croire que tu étais tombé en bas du mauvais arbre. C’est presque triste à dire en y repensant bien, mais au final, la vie en a décidé ainsi. Si tu dois mourir par ma main, je n’hésiterais pas à la faire, car tel est ma mission, mon but en cette vie.

Prenant une petite pause, j’attendais de recevoir les commentaires de l’homme en face de moi. Je savais bien qu’il n’apprécierait probablement pas, mais je possédais cette envie de connaître le fond de sa pensée. De connaître jusqu’à quel point la folie l’avait atteint.

Toute cette histoire de valeurs et de croyance commençait vraiment à me tomber sur les nerfs et malgré ce même sang qui coulait dans nos veines, l’homme qui se trouvait devant moi n’était en aucun cas considéré par ma personne comme étant mon frère. On ne portait simplement que le même nom, point à la ligne, mais malgré tout, je ne pouvais m’empêcher d’enfoncer le clou toujours un peu plus profondément dans cette chicane qui commençait à devenir de plus en plus apparente aussi bien de mon côté que de celui de mon faux frère de sang. L’écoutant divulgué toutes ses insanités sur le respect de la vie et le jugement des autres, j’attendais le moment où j’allais pouvoir détruire en tout point ce qu’il venait de dire et me préparant à l’attaquer sur tous les fronts, je laissais écouler ce qu’il avait à dire jusqu’au moment où une question me fit directement posée.

Il voulait en connaître davantage sur la mission qui m’avait été octroyée, mais ce qu’il ne savait pas, c’est que sa compréhension du personnage que j’étais était très loin d’être exacte et bientôt, il allait se rendre compte de l’erreur qu’il venait de faire. Car s’il avait précédemment désiré s’en tenir à de simples formules de politesse, il venait maintenant d’entrée dans une zone très instable, très dangereuse. Rayonnant de mille feux comme si la passion venait d’envahir mon être, mon regard le foudroya et d’une voix remplie de désirs, d’ambition, je lui dis :

-Ma présence en ce monde est encore toute jeune et la mort, comme tu viens si bien de le dire toi-même, va un jour me rappeler à ses cotés, mais ce jour-là n’est pas encore arrivé, car la quête qu’elle m’a donnée est encore très loin d’être achevée et tant qu’elle ne sera complétée, je poursuivrais mon œuvre ici haut.

Le mort n’était pas un ennemi pour moi, car depuis ma tendre enfance, je l’avais côtoyé comme s’il s’agissait d’un membre de ma propre famille. Il fallait avouer que le clan m’avait grandement aidé à établir ce lien avec la mort et grâce aux Kusei, j’en étais ressorti grandi, plus fort que jamais. Je vouais aussi un culte permanent au monde de Lucifer et tout ce qui s’y rattachait et grâce aux nombreux avantages que cette secte m’offrait, je n’étais pas prêt de les laisser tomber d’aussi tôt. C’était la vie que j’avais choisie et contrairement à celle qu’avait désirée mon frère Kusei, j’allais être pour ce monde un élément bien plus probant et important que Yutsuki. Grâce à moi, la face du monde allait être complètement changée et suite à mon passage, au moment même de mon départ, j’allais laisser derrière moi, un monde parfait, dans lequel l’équilibre du monde allait être rétabli.

-Alors si je dois exterminer les races impures pour que ma mission soit un succès, je ne vais pas me gêner. Tu as voué ta vie à sauver des vies, mais lorsque mon grand projet arrivera à terme, tu ne pourras plus rien faire, car la mort va s’emparer de ce monde pour faire le grand ménage. À ce moment-là, tu auras beau pleurer toutes les larmes de ton corps, ça n’empêchera pas la mort de tes proches et amis. Voilà ce qui nous attend dans le futur et tu auras beau tout tenter pour contrer cette bénédiction, mais toutes tes tentatives s’avèreront vaines face à la toute-puissance des armées de Lucifer.

Ma dévotion pour le mal se voyait très clairement dans mes propos et plus j’en parlais et plus mon désir de transmettre ces bonnes paroles se faisait inconsciemment.