Une mission à ne pas négliger[Mission de rang B]

La team de kumo avança avec précaution en direction du village le plus proche. Ils n'étaient pas des plus rapides, certes, mais ils prirent toutes les dispositions classiques pour éviter d'être suivit et repéré un éventuel groupe qui les traqueraient. Si quelqu'un le faisait, ils pouvaient être certain qu'il était dans ce cas là quelqu'un de très bon, ou possédant un kekkei approprié. La route fut, par conséquent, relativement longue. Ils arrivèrent sans embuche au village. Fatigués, oui, mais prudents avant tout.

Les gardes vérifièrent tout de même leur identité à leur entrée. Une simple procédure de sécurité qui ne dura que quelques minutes. En tout cas, la vigie semblait être active même la nuit, et les deux ninjas ne devaient pas s'inquiéter d'une excursion nocturne à leur encontre. Le village était composé de quelques auberges où ils pourraient dormir aux frais de leur village ninja. La mairie était déjà fermée à cette heure-ci, mais s'ouvrait tôt le matin et ils pourraient y quérir les informations de manières officielles. De manière officieuse, il y avait bien une taverne ou deux que la kunoichi avait peut-être fréquentée. Ils pourraient aussi demander à quelques quidam.

D'ailleurs, il était même possible que la cousine de la cible habita dans les parages. Elles s'entendaient plutôt bien ensemble. C'était dans le dossier, mais il n'y avait pas d'adresse. Une nouvelle piste utile ou pas ?

Nous avions pris les dispositions nécessaires pour arriver au village sans trop de problèmes et après avoir imité la technique de camouflage de ma partenaire, nous nous étions mis à courir, bondissant de branche en branche, afin de parvenir au village bien plus rapidement. Nous avions déjà perdu assez de temps comme ça avec les derniers rigollots sur lesquelles nous étions tombés et maintenant que nous étions en retard sur notre horaire, il nous fallait nous dépêcher, si nous voulions avoir une chance de retrouver notre cible en vie. C’est donc dans le but de poursuive notre mission que nous nous étions rendus au village et après que les gardes se soient occupées de notre cas, nous avions pénétré dans le village, à la recherche du moindre indice qui nous permettrait de mettre la main sur les kidnappeurs de la jeune Reiko Ayame.

Bien décidé, je partis à la recherche d’une première personne à interroger, mais après quelques pas seulement, je m’arrêtais au beau milieu de la route et fouillant dans ma poche, je ressortis le morceau de papier sur lequel avait été écrite la description de la mission. Lisant l’intitulé de la quête, une nouvelle fois, je découvris une nouvelle information et après en avoir pris part, je me retournais vers Ysandre pour savoir ce qu’elle en penserait. Après tout, si je voulais parvenir à accomplir cette mission, j’allais devoir coopérer moi aussi et même si elle avait trouvé l’idée du village, intéressante, j’allais devoir l’interroger la première, afin de connaître le fond de sa pensée et de déceler les stratégies qu’elle avait probablement déjà établies pour retrouver cette jeune femme. M’approchant un peu plus d’elle, je lui montrais l’information que je venais de découvrir et d’une voix basse, comme pour empêcher le secret de s’envoler trop loin, je lui dis :

-La cousine de notre cible est peut être dans ce village en ce moment, alors selon moi, au lieu de perdre notre temps à interroger de pauvres imbéciles qui ne connaissent peut être rien à la situation, nous devrions aller interroger en premier cette femme. Je suis sûr qu’elle a eu ouïes dires de ce qui est arrivé à sa cousine. Mais le problème ici c’est que les informateurs du Raikage ont oublié de préciser l’adresse de la dame. Donc au final, nous ne sommes pas plus avancés. Alors, nous avons deux choix ici, sois nous rapetissons le village en entier pour trouver la cousine de notre cible ou sois nous l’oublions et tentons de trouver les indices que nous recherchons dans les tavernes et auberges du coin. D'une manière ou d'une autre, nous allons encore une fois perdre du temps et c’est ce qui me dérange le plus ici. À moins bien sûr que tu aies une idée brillante pour une fois.

Retrouvant ce caractère qui me caractérisait si bien, j’attendais la réponse d’Ysandre, car si effectivement elle avait une meilleure idée, elle allait nous économiser un temps précieux, mais si au contraire elle ne trouvait rien, on allait devoir suivre ce que j’avais proposé. Mes idées n’étaient pas si folles que ça, mais le facteur temps s’écoulait à une telle vitesse que l’on ne pouvait se permettre de rester trop longtemps ici. Notre travail ici allait donc devoir être rapide et précis. C’était notre seule chance d’arriver à nos fins.

Spoiler:

Le voyage se fit dans un silence presque d'or, uniquement rythmé par le battement de nos pas sur les diverses écorces d’arbres rencontrés sur notre passage. Le crépuscule s'avançait dangereusement, désireux de nous faire part de ses ténèbres malicieuses et angoissantes pour quiconque n'ayant encore jamais réussi à les apprivoiser à sa manière. La nuit ne se dévoilait qu'à celui qui voulait vraiment la connaître, palper son obscurité jusqu'à s'en enivrer de tout son saoul. Pour la première fois dans cette journée désastreuse, je me sentais bien, possédant l'intime conviction de m'envoler vers un monde meilleur tandis que mon esprit furetait dans tous les recoins de mon âme, m'apportant un certain réconfort lié à la solitude que je m'étais formée dans une carapace d'acier. Il n'y avait plus personne à mes cotés, seulement mon corps en osmose avec la nature ainsi que le chant majestueux de cette dernière. Plus aucune question ne venait troubler mes pensées, et seul subsistait un néant profond face à mes yeux.

Ce ne fut qu'à l'arrivée du village que je parvins à sortir de ma bulle, m'étant laissée emporter par mon instinct afin de me rendre en ces lieux, me reposant imperceptiblement sur la connaissance géographique de l’endroit du crétin visiblement homophobe et macho que je côtoyais en ces instants par obligation. Je laissai les gardes faire leur boulot sans protester, cela n'aurait été qu'une perte de temps inutile. Cependant, cela m'étonnait. Je pensais qu'il ne s'agissait là que d'un simple petit village campagnard où se battaient en duel trois vaches et deux cochons un week-end sur deux, mais il fallait croire que non. Suivant ensuite Fusaki sans ne piper mot, un large bâillement silencieux vint me décrocher à moitié la mâchoire, et mes yeux se mirent à me piquer. Voila que je n'avais pas assez dormi, couchée trop tardivement pour un lever bien trop prématuré. Le repos risquait d'être encore long à obtenir, d'autant plus que je ne voulais pas dormir tout en sachant qu'un pervers rodait dans le coin. Ce ne fut que d'une oreille très discrète que j'écoutais les paroles du dit-pervers, ne faisant qu'hocher la tête machinalement pour signifier que j'étais bien là avec lui, à boire les quelques mots se déversant de ses lèvres infâmes. Je n'avais aucune envie de débattre sur la procédure, et la sienne ne semblait pas mauvaise. De toute manière, il fallait mieux tenter de rassembler les indices les plus évidents en premier afin d'avancer plus rapidement dans notre quête de demoiselle en détresse.

"C'est ça, cherchons la cousine. On pourra toujours interroger des gens au passage, ça fera d'une pierre deux coups."

Je n'avais même pas relevé son "pour une fois". Fatiguée de mon état de me battre contre un tel type, j'étais bien apte à le laisser cracher son venin afin qu'il dégouline sur mes plumes blanches et soyeuses sans ne jamais m'atteindre. D'un pas mollasson, je m'avançai vers la première maison venu avant de me stopper net, et de me retourner vers Fusaki. "Ou alors, on va faire un tour aux archives de ce village. Faut trouver celui qui le dirige, ça sera sans doute plus simple que de chercher madame tout le monde parmi tant d'autres. Au moins, on aura la liste des noms et ça sera plus simple de la retrouver je pense." Passant les bras dans mon dos, j'attendais une réponse de la part de mon interlocuteur. Pour savoir où nous rendre, il nous suffisait surement de demander à une seule personne de passage, et la réponse serait alors bien vite obtenue.