Naruto Sekai Densetsu
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Kamiya Jun
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Kumo Gakure
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« Les Ailes de l'Hirondelle » [Oyuki] Empty « Les Ailes de l'Hirondelle » [Oyuki]

Mer 24 Mar - 4:53
L'enceinte des territoires des Nuages était loin désormais, abandonnées à tires d'ailes par un oiseau avide de conquête aérienne. Son envol pris, elle avait tracé sa route sans entrave ni contrainte et ne s'était laissée porter que par la folie d'un vent renaissant s'engouffrant en elle par chacun des pores de sa peau. Elle en était la fille, et il était son père bienfaiteur, un guide silencieux et vigilant la portant sur ses bourrasques jusqu'aux horizons où porterait l'insatiable immensité de son besoin continuel de liberté. Un mot auquel elle pourrait donner un sens tant qu'elle en aurait cette passion aussi ardente que ses flammes et en rêverait au point d'avoir fixé maintes fois les cieux depuis les plus hauts pics du village dont elle était une fière ressortissante depuis une poignée d'année désormais. Il lui était plaisant de constater qu'à son instar, le temps ne pouvait être retenu ; quand bien même on s'efforçait de le retenir et de s'y cramponner pour nuire à l'essor de sa fuite craintive. Les grains ne pouvaient alors que glisser entre les doigts pour retomber dans ce sablier remis entre les mains d'une cynique entité nommée providence avec laquelle jouer était bien malaisé, tant elle aimait disposer comme bon lui semble du destin des hommes dont le contrôle lui fut confié à l'aube d'un monde qui n'avait que rarement été aussi bouleversé qu'à ce jour.

Mais Jun devait admettre que les priorités auxquelles les figures de proue de chaque nation s'attelaient avec tant d'empressement pour préserver leur patrie lui passait bien loin au-dessus de la tête. Qui était-elle pour s'impliquer dans un conflit d'envergure mondiale sans même en connaitre les tenants et aboutissants ? Mystère était fait sur le contenu de ces querelles à venir et ne pouvant outrepasser les frontières de ce secret d'état, elle n'avait pu que défier celles des contrées où elle avait élu domicile pour prendre la clé des champs et aller quérir la quiétude en de lointaines terres qu'elle n'avait encore jamais exploré au gré de ses pérégrinations. Le relief du Feu était fait de verdure à n'en plus finir et les étendues sylvestres empiétaient les uns sur les autres, d'une taille gigantesque ne pouvant que la laisser sans voix alors qu'elle abandonnait momentanément derrière elle les chaines montagneuses de ce qui fut son berceau et dorénavant, son « lieu de travail ». Il n'était que trop réjouissant de trouver refuge dans un lieu si radicalement différent qu'il saurait lui faire oublier la contrariété de la mise à l'écart, de pouvoir s'évaporer dans les méandres de cette jungle viride qu'elle ne connaissait que de nom et de description afin de se ressourcer tandis que les grands de cette époque décideraient de l'attitude à adopter vis à vis d'une bataille qui n'était pas la sienne. La moindre importance de son poste était-elle tant méprisable qu'on ne puisse lui confier un traitre mot de cette intense gravité que l'on donnait à cette nébuleuse actualité.

Criminalité et Lune Rouge étaient maitre-mots des rapports évalués et des discours tenus mais nul ne pouvait prétendre en apprendre davantage tant que tous n'auraient pas daigné révéler les sombres présages planant sur tout un chacun à compter de ce jour, et c'était pour fuir le lest de ce secret qu'elle avait opté pour une retraite stratégique là où nul ne viendrait la chercher pour la ramener au logis qu'elle n'aurait point du quitter. Désertion ? Là n'était pas la question, le seul besoin qu'elle mettait en exergue était celui de prendre ses distances avec l'absence de confiance qu'il semblait régner entre les sommets hiérarchiques et le bas peuple, soldats anonymes qu'étaient les plus faibles en comparaison du fer de lance d'une armée prête à entrer en guerre. Aussi, quitte à être distancée par les faits sans que choix ne lui soit offert d'en rattraper le courant torrentiel, elle préférait prendre du recul et pourrait ainsi mieux sauter dans le flux de la vie quand viendrait son heure, celle de savoir. Celle de la vérité qu'on s'obstinait à lui cacher malgré sa brûlante volonté de soutenir les siens sur un front dont elle n'avait pas encore connaissance... Aussi n'avait-elle pu qu'apaiser la vertigineuse altitude de son courroux montant en allant se perdre dans les abysses végétales dont on lui avait tant vanté les vertus reposantes, oisillon offusqué qu'elle était en ces heures troublées.

Égarée plus par le sens à donner à ses songes que quand à sa position géographique, elle finit par aboutir au lieu qui lui avait été stipulé au cœur des missives échangées et laissa choir son ombrageuse silhouette des branches lui servant de cachette au cours de sa temporaire migration, pour finalement aller se percher de quelques bonds habiles au sommet de l'effigie de pierre d'un des plus augustes patriarches des domaines de la Feuille.La fatigue due à tant de mouvement alors que la brutale bousculade de ses émotions ne pouvait que l'éprouver davantage lui fit étouffer un baillement alors qu'elle rehaussait son écharpe jusqu'à la finesse de son nez pour l'en dissimuler derrière son textile écarlate. Désappointée, elle s'installa donc au sommet du crâne rocheux de ce dernier et laissa battre ses jambes dans la vacuité jouxtant la bruyante chute d'eau qu'elle scrutait faute de mieux, prenant entre ses délicates main une tête ne l'étant pas moins et souffrant de la confusion consécutive à son déplacement on ne peut plus impulsif. Au moins aurait-elle eu le mérite de faire savoir que sa mémoire n'était nullement défaillante en prévenant une vieille connaissance de sa proche venue par l'intermédiaire d'un courrier manuscrit avant de joindre le geste à l'écrit pour rallier la disproportion de ces sculptures...

Qu'attendait donc celle qui avait aidé l'Hirondelle à déployer ses ailes pour se montrer ?
Nitenryuu Oyuki
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Mer 24 Mar - 13:11
« Les Ailes de l'Hirondelle » [Oyuki] 100324060815917016
    La Vallée de la Fin. C'était un drôle de nom pour le commencement de quelque chose, mais après tout si l'on veut philosopher un peu une chose meurt, une autre né de son décès. C'était sur cette question un peu saugrenue qu'Oyuki Nitenryuu, Chunin de Kumogakure "prêtée" à Konoha, s'était levée se matin, dans l'humidité et la froideur des grottes sous la grande cascade qui séparait les deux géants de pierres, un ancien Hokage et l'infâme Madara Uchiha. C'était un spectacle insolite, qu'en première vision du réveil, on se retrouve en face de ces figures géantes et austères, le rideau d'eau gelée passé. Au moins ils ne la dérangeraient pas, et ne lui demanderaient-ils rien.

    Oyuki était rentrée de Ta en bien mauvais état, mais plus mental que physique. Si elle avait coutume de ne pas parler, la Kunoichi arrivait cependant à paraître parfois un minimum engageante; mais pas maintenant; Sa mine était pâle et son humeur était sombre et mélancolique. Que penser de soi-même, en faisant un bilan, quand on comprenait qu'on avait été vaincue totalement, sans partage? Sa défaite face à Cao Cao, non pas qu'elle lui restait en travers de la gorge, faisait écho à celle contre Hari-San. Bien sûr ces personnes étaient beaucoup plus expérimentées qu'elle, mais le constat qu'en tira le Kunoichi lui fit grincer des dents, le regard fixé vers le ciel clair à s'en brûler ses rétines de méthylène.

    On ne peut pas être Shinobi juste par l'étude, juste par la théorie. C'est la pratique et la force qui fait survivre et vivre. Il lui avait fallu attendre la stabilité de plusieurs années à être Chunin pour le comprendre. Où étaient alors ses idéaux, finalement?

    Quel est mon Nindô? Mon vrai Nindô?

    Sur cette question entêtante, la trentenaire avait rejoint la froide cascade, joignant ses mains et se plantant sous l'eau gelée pour mettre à l'épreuve sa résistance mentale, mais aussi pour se laver l'esprit de ses doutes. Le rideau aqueux frigorifiant éveilla son corps, calma sa peine, et la rendit apte à réfléchir plus pragmatiquement. Sortant de là en grelottant, les dents qui claquaient, Oyuki fit quelques étirements pour se réchauffer un peu; il faisait beau, c'était sa veine. Elle n'avait pas le projet de retourner immédiatement à Konoha, désireuse de rester loin de tout encore un ou deux jours complets. On ne l'avait pas vaincue, on l'avait détruite. De ce genre de victoire qui vous laisse vide de vos anciennes réussites et vous fait vous questionner. Détruite : annihilée un un seul Jutsu. Sans partage, s ans retenue. Elle aurait pu y laisser la vie.

    *Je dois devenir plus aguerrie.*
    Pensa la jeune femme en mettant sa main en visière.

    Seigi, Arcane Sept. Était-ce vraiment elle, là Justice? Et pour les Nitenryuu, qu'est ce que la Justice? Jamais Oyuki ne s'était-elle sentie plus Haramu qu'aujourd'hui, en proie au doute. Elle toucha le sceau au fer rouge sur son plexus solaire : cette marque la désignait comme Seigi. Gosaburo voulait qu'elle apprenne à manier le Katana : Oyuki n'y voyait aucune intérêt, tout comme à son Kekkei Genkai, qu'elle voyait plus comme un faux don héréditaire... toute sa vie, elle s'était donnée sans compter pour le clan Nitenryuu. Elle avait eut la reconnaissance qu'on lui devait, mais quelque chose manquait, quelque chose clochait. Et il y avait Agito. Agito... son fils par procuration, tant haï et aimé à la fois.

    Sa voie était peut-être ailleurs, là où la mènerait cette vie de Kunoichi qu'elle avait choisi d'elle-même et qu'elle ne quitterait pas pour les beaux yeux de son fiancé.

    La Vallée de la Fin. Où tout commence.

    Oyuki regarda le soleil sur le front de l'Hokage qui faisait face à Madara et sourit largement. Un sourire rare. L'entrainement pouvait commencer, elle savait qu'elle aurait bientôt de la compagnie. Alors, guettant dans l'air, elle entendit quelques bruissements de feuilles différents de ceux balancés par le vent, et tourna le regard vers une direction. Elle marcha un peu, pour voir Kamiya Jun, les pieds nus dans l'eau. On aurait dit une gamine, pourtant la jeune fille faisait partie de sa Team à Kumo. Oyuki resta un long moment sans rien dire, à l'observer, jusqu'à ce qu'elle ne prenne finalement la décision de la saluer.

    En lui balançant un Shuriken. On verrait bien si la petite hirondelle partirait à tire-d'ailes ou si elle avait plus de réflexes que cela. L'attaque n'était pas spécialement agressive, voir pas du tout. C'était juste un test.

    Le test du commencement, dans la Vallée de la Fin.
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Mer 24 Mar - 14:12
Quelles que soient les perturbations, il est des choses immuables dans l'éternelle torpeur de cette vie. La mélodie des sons en faisait partie et c'était avec la plus grande joie que l'adolescente s'en délectait du haut de son perchoir, et entendit donc le sifflement fendant les airs et brisant ce rythme enivrant de ses lames pourfendeuses. Les tympans en éveil transmirent le signal au corps immobile, aussi bien aux pieds immergés qu'à la cage thoracique se gonflant d'une longue mais silencieuse respiration. Un souffle, une flamme ; il n'en fallut pas plus pour que le courtois projectile qui venait de lui être destiné ne fonde entre ses doigts chauffés à blanc, dans les rougeoyantes flammes qu'elle venait de porter à maturité tout en expirant avec la plus grande tranquillité. D'ordinaire, elle aurait répondu à cette boutade de sa propre facétie en rendant la pareille à son agresseuse, mais l'envie n'était guère présente actuellement et elle se contenta de ne pas ciller, tandis que le métal ne parvenait qu'à se liquéfier sans occasionner la moindre blessure avant de n'être plus qu'une forme pesante et inutile. Ce qu'il lui semblait être au même titre que cet ustensile qu'elle réduisait à néant par ce seul feu qu'elle avait domestiqué, qu'elle modelait en le gorgeant d'une vaine faiblesse contre laquelle sa forme déjà expirée ne pourrait lutter, impuissante à ce retour à l'état primaire. Celui d'un liquide porté à ébullition dans lequel pourraient être taillées les rapières meurtrières de demain comme l'avaient été les glaives d'hier et le seraient les lances de ce jour. Sa fabrication en revenait à son point initial et tout était à refaire.

Elle aussi, pourrait-elle être détruite si aisément, jouet dans la paume d'une main négligente n'ayant pour but que de se débarrasser d'elle et de lui faire perdre toute existence propre ? N'avait-elle pas, elle aussi, besoin d'être fondue à nouveau afin d'aiguiser pleinement le tranchant que lui avait fait perdre l'inopinée disparition de tout enthousiasme ? Ce fut tout ce qu'elle put envisager, naviguant sur le radeau lui mettant en exergue l'épave d'une joie éphémère. L'incarnation de la joie qui sombre bien qu'elle n'ait jamais pleinement été à la rougeur d'aurore de ses envoutantes prunelles. Abasourdie par cette métaphore rétrospective sans néanmoins en offrir la piteuse vision à son ainée, il lui fallut plus d'une seconde pour se mouvoir à nouveau, quittant l'immobilisant linceul de sa posture pierreuse alors qu'elle veillait sur l'onde maussade de ses noirs égarements. N'était-elle donc elle aussi qu'un outil entre des mains l'exploitant, qu'elle finirait par quitter pour en revenir au commencement alors qu'elle serait devenue obsolète ? Un retour en arrière qui ne pourrait que la transfigurer et évincer son intense personnalité afin de la rendre plus tranchante qu'elle n'avait pu l'être ? Non, elle ne le voulait pas. Elle n'était pas une lame mais bien de ceux qui les manient, n'avait d'instrument que le nom en sa qualité de synonyme de soldat. Ce qui n'était en définitive que leur rôle à tous ; celui de pions sur un plateau d'échec à l'échelle mondiale, sur lequel les joueurs n'étaient autres que ces grands manitous manigançant dans une pénombre dont on l'avait chassée pour avoir été trop curieuse.

Elle consentait à être l'instrument mais ne demandait qu'à savoir à quoi on allait l'employer, avant d'être précipitée parmi les ombres d'un combat dont elle ne connaitrait des rouages que les ébauches qu'elle pourrait en deviner. Et tant que planerait ce mystère qui n'avait pourtant aucun intérêt à être si farouchement gardé, elle ne pourrait docilement se laisser manipuler en son âme et conscience, sans savoir au devant de quelle danger elle allait au même titre que chacun de ses pairs, de ce bataillon qu'ils formaient. Et à défaut d'en avoir été informée conformément à sa requête, ce qui ne manquait pas de la priver de tout droit au bellicisme, elle ne pouvait que jouir de l'opportunité et rabattre ses besoins d'épuisement sur cette porte de sortie qui lui était grande ouverte par son ancienne camarade. Si elle l'avait pu, l'éruptive l'en aurait remerciée tant cette délivrance pouvait la sauver du chaotique enfer de ses méninges, mais la parole n'avait plus sa place dans ces premières passes d'armes qui allaient hâtivement percuter de plein fouet la fragile sérénité de cet antique lieu. La caresse de l'herbe sur ses pieds nus la fit frémir mais elle ne s'arrêta pas en chemin pour autant et vint se poster à la commissure de ce gouffre béant qui s'ouvrait à elle, initiateur possible d'une chute assurément fatale. Si elle en avait fait le vœu, elle aurait pu exaucer ici la fin d'un tout. De ces intolérables questionnements la mettant au supplice depuis le commencement du voyage entrepris depuis sa contrée des nuages natale. Sa démarche féline la fit promener jusqu'aux abords de cette sinistre échéance sans toutefois s'y résoudre, alors qu'elle scrutait les profondeurs de cette gorge détrempée qui pourrait l'avaler si elle en formulait le désir.


« C'est gentil de venir m'accueillir... J'ai un petit cadeau pour toi, moi aussi ! »

La corrosion. À la fois hermétique et plus sensible que quiconque, Jun fut parcourue d'un agréable frisson alors que la chaleur montait en flèche, son thorax gonflant sous l'air avalé à grandes goulées pour attiser les flammes qu'elle s'apprêtait à déchainer en ces lieux pourtant si quiets un instant auparavant. Ce n'était pas elle qui l'avait voulu, mais puisque valse lui était proposée et que main lui était tendue, elle n'allait pas se faire prier pour entrer sagement dans la danse et se plier au rythme proposé par cette offre tant alléchante qu'aguichante. Quel meilleur moyen de renouer les liens couverts de poussière par le poids des âges qu'en ravivant la flamme d'un amical brasier depuis longtemps ténu dans l'âtre ? L'emportement se mit à la parcourir, greffé à l'adrénaline déferlant en elle comme le cours d'eau surmontant un barrage devenu trop faible pour le retenir à force d'érosion. De même, ses lèvres furent contraintes de s'ouvrir pour laisser place à l'éclosion rougeoyante d'une gargantuesque sphère enflammée ne pouvant qu'hausser d'un cran la chaleur environnante.


« Katon, Goukakyu no jutsu ! »

Retraçant en sens inverse la balistique décrite par l'objet écoulé entre ses doigts avec l'inconsistance d'un filet aqueux, elle vint s'écraser à la surface d'une eau trop froide que pour pouvoir s'y accorder. Aussitôt s'élevèrent les volutes d'une suffocante vapeur, enveloppant de son linceul d'opale les étendues aquatiques se mouvant autour des demoiselles en pleine démonstration de toute l'affection qu'elles se vouaient mutuellement. Satisfaite, l'exorciste n'eut plus qu'à se saisir d'un kunai avant de délaisser en un ultime regard de dépit le confort de ses souliers pour se ruer le long de l'eau tombant en un bruit assourdissant, éclatant sur la robustesse des pierres accueillantes qu'elles fortifiaient de ce choc perpétuel. L'énergie imbibant ses pieds, rayonnante, ne faisait que lui donner la force de dévaler cette chute afin de se précipiter vers un passé qu'elle voudrait retrouver pour ne plus avoir à souffrir de ses incessantes hésitations. Mais après tout, cela n'avait qu'une négligeable importance...

Il n'y avait qu'à tout faire brûler.
Nitenryuu Oyuki
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Mer 24 Mar - 16:16
Let's have some Fun, this Fight is Sick.
Wanna go for a ride?

    Funeste destin que celui du Shuriken retourné à son état originel de métal liquide. Joli contre. Oyuki était pieds nus dans l'herbe réchauffé par le soleil, appréciant la brise du vent. Avec la vision de Jun, cette camarade qu'elle avait peu connu mais vite quittée, revenait les souvenirs du Village Caché de la Foudre. La boucle était bouclée. C'était compliqué et stupide en fait. Oyuki était trop maussade pour vouloir se remémorer le passé. L'intellect agité de remous, ses pensées dansaient comme les cailloux remués par la cascade de la Vallée de la Fin. Compliqué et stupide. Jun-chan lui tira un soupir; sa cadette lui rappelait qu'un langage plus simple existait. Un peu comme Maï, en plus directe, en plus sèche et parfois pas franchement patiente. Il n'empêchait qu'elles s'étaient mutuellement protégées et fait confiance durant leurs missions en commun. Alors définitivement, sa présence était rafraichissante quand ça n'allait pas.

    Ce n'était qu'un jeu. Elle le savait bien.

    Oyuki inclina la tête sur le côté en entendant sa coéquipière de Kumo lui annoncer le rendu de sa gentillesse métallique. Un cadeau qu'elle imagina tout de suite dans le genre chaud-bouillant, accordé à la personnalité de la jeune Chunin, qui sentait le souffre. Mais le visage d'Oyuki, comme à son habitude, ne reflétait pas la moindre trace ni d'excitation ni de crainte. A l'époque où elle était encore Genin, son Senseï en Raiton était très enthousiaste sur sa capacité à ressentir les combats. Et pourtant, il y a trois ans, date à laquelle elle rencontra Kamiya-chan, Oyuki était une des Kunoichi les plus pragmatique de sa promotion. Le Junin qui s'était occupé de la coacher avait dit d'elle quelque chose de terrible :

    Oyuki Nitenryuu n'avait aucune trace d'esprit combattif.

    Son visage, et même son esprit n'avaient plus la capacité de bouillir, sans haine ni esprit combattif... un combattant réagit souvent en lisant excitation de son adversaire. Mais c'était impossible avec elle, et deviner sa psychologie était tellement difficile que cela déconcentrait ses jeunes adversaires mal préparer face à une combattante inexpressive, ce qui déroutait souvent. Et pourtant, cet absence de plaisir, de crainte, de douleur ou de colère était un poids. L'empêchant d'être spontanée, même en temps que Kunoichi. Lorsque la boule de feu en fusion se dirigea vers elle dans une rapidité bouillante, Oyuki ne bougea pas. Son visage n'afficha pas de surprise; il n'affichait jamais rien.


    "Purazuma Booru."

    Le feu et l'éclair. A la question-brasier, Jun eut une réponse-électrique. Oyuki forma un sceau unique, concentrant son Chakra pour le réunir en énergie Raiton, le répartissant tout autour d'elle, rendant l'air électrique, formant une boule de Raiton concentrée autour d'elle, dans un fourmillement de Chakra chargé positivement. L'immense boule de feu s'écrasa sur le bouclier dans une dispersions de Chakra qui sembla à Oyuki parfaitement inutile. Mais elle connaissait Kamiya-chan. Voyant sa condisciple s'élancer en courant à la verticale le long de l'eau vivante de la cascade, Oyuki resta un instant sur place, dubitative. A quoi bon?

    C'était un jeu. Les jeux ne sont pas utiles. Mais ils détendent.

    Alors, Oyuki essaya de ne pas réfléchir. Angoisse, routine, devoir, au Diable. Pencher ses pensées à la verticale, comme la course de Kamiya-chan contre le vent, sur l'eau. Une pensée verticale, unique, primaire. Et même si Oyuki se lança à la poursuite de Kamiya-chan, elle ne ressentit pas le plaisir de l'autre Chunin, courant avec la même habilité et rapidité née de l'entrainement mais aussi d'une position aérodynamique de base, buste penché, comme un seul mouvement. Mais rien. Rien sur le visage, froid et placide, rien qui excitait l'esprit. Rien. Aucun esprit combattif. Définitivement plus rien.

    Oyuki fit un bond uniquement utilitaire, se décollant de la cascade pour atterrir non pas sur les rochers avoisinants, mais sur l'eau horizontal du délié. Sans rudesse, sans violence, toujours parcourue de Chakra. Avec la délicatesse et la flexibilité d'un pétale qui flotte dans le vent et se dépose sur la surface de l'eau claire. Et son visage qui quant à lui était d'une parfaite inflexibilité se tourna vers Kamiya-chan, sans que rien ne se dégage d'Oyuki. Pas de colère, pas d'amusement. Pas de peur ou d'excitation. Elle marcha tranquillement pour rejoindre le bord, avec une placidité encore plus accentué qu'il y avait un an. Elle devenait de plus en plus neutre avec le temps.


    "Ne me crache pas dessus. ce n'est pas poli."

    De l'humour? C'était un peu nouveau, de retrouver goût à ça. Oyuki ne dit rien, regardant le Kunais tiré de Kamiya-chan, le regard clair porté sur elle sans la moindre trace d'émotion. Nul doute que l'hirondelle avec sa nature sémillante avait du bien progresser. Oyuki elle-même avait développer son Raiton au point de pouvoir apprendre tout les Jutsu. Mais cet état de fait ne l'avait pas beaucoup aidé. Aussi...

    "Je suppose que c'est un jeu. Comment va Kumo? Comment vas tu?"


    Finalement, elle savait. Mais elle n'arrivait pas à y prendre plaisir. Les bras ballants contre le corps, la Kunoichi ne tira même pas une arme, se contentant d'observer Jun dans une position attentiste. Mais ceux qui la connaissait savaient qu'elle se battait comme cela. En attendant l'erreur.

    Son visage neutre paraissait pourtant plus triste qu'il y avait un an.
Kamiya Jun
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Jeu 25 Mar - 4:03
La grâce du cygne la laissa en lévitation, seule la pointe de ses pieds effleurant avec une respectueuse légèreté la surface des flots bleus qu'avait eu pour effet de faire concourir dans cette rixe l'impact de sa boule de feu. De lents cercles concentriques s'écartèrent de ce point d'atterrissage, s'éloignant en direction des bords du point d'eau, comme voulant à tout prix s'écarter du crêpage de chignons qui allait s'ensuivre. Judicieux était ce retrait stratégique, car nul n'aurait voulu être pris dans l'œil du cyclone qu'allaient faire tournoyer les demoiselles. Une rotation plus pressée encore que celle de l'étoile d'acier qui avait failli l'éborgner, et aurait pu le faire si elle n'en avait pas fait une flaque luisante trônant encore au sommet qu'elle venait de quitter pour descendre saluer sa camarade de longue date. L'une des premières à l'avoir accueillie comme une alliée malgré ses origines divergentes et à l'avoir en quelque sorte pris sous son aile jusqu'à ce qu'elle puisse déployer les siennes. Il était maintenant question de lui faire voir l'envergure qu'elles avaient prise en la balayant de son souffle tandis qu'elle décollerait vers les cieux qu'elle aimait tant conquérir au cours de ses promenades en hauteur. Le blanc manteau dont elle venait d'habiller la bassesse terrestre gravitait paresseusement sur les lieux et y instaurait une ambiance agréablement vaporeuse et relaxante bien qu'elle ait plus à cœur d'échauffer corps comme esprits pour donner son plein volume à ces charmantes frasques entre amies s'annonçant longuement disputées.

Elle n'était plus l'innocente enfant qu'avait pu connaitre son instructrice et détenait désormais un grade semblable au sien. Si elle n'avait point l'expérience due au poids des années, elle était dotée d'un don lui permettant de s'y prendre à armes égales pour ne point se laisser distancer dans cette danse trépidante au rythme annoncé difficile à suivre. Si sa complice pour cet inexplicable pancrace était son pendant opposé, leur duel n'en était pas moins dantesque, laissant se mesurer les flammes d'une fougueuse jeunesse à la glaciale maturité de celle qui avait apporté son soutien à sa succincte formation. Le choc des époques ne faisait que reprendre ses droits au beau milieu de ce nulle part solitaire où seules elles pourraient faire les frais de cette joyeuse joute à laquelle elles s'adonnaient afin de se purger des malsaines pensées, de l'oppressante incertitude. Tout cela n'était déjà plus que poussière, balayée par la tornade qu'allaient soulever les protagonistes dans cet échange de politesses qui ne pourrait guère laisser intact ce décor pourtant inerte une seconde plus tôt encore. L'immobilisme avait cédé place au mouvement. Le calme était mort et de sa dépouille naissait le mouvement. Un cercle immuable, celui de l'énergie qui régit le monde et y circule en suivant une courbe tracée depuis la fondation de cette planète partagée par tant d'âmes tourmentées n'aspirant qu'au repos. Et deux d'entre elles allaient ici et maintenant se libérer de leurs chaines pour opposer le soulagement de leurs délivrances respectives en se livrant à un échange de coups bien senti qui ne pourrait qu'apaiser les tensions et remettre en place les idées trop vagabondes que pour laisser ouverte la voie directe vers l'harmonie.

Elle n'était qu'une feuille morte aux abords d'un automne décadent, arrachée à son arbre natal pour se faner, parée de teintes chatoyantes alors qu'elle venait effleurer d'une caresse un écrin liquide, seul et unique témoin des feux de l'amicale rivalité prête à éclater en son sein. Les bruissements qu'il dévoilaient, ténus, n'avait d'égal que ceux de cette masse immaculée dans laquelle s'était noyées vues et silhouettes pour n'agir plus qu'en proie à une accablante cécité. Cela ne faisait que pimenter un jeu aux règles pourtant déjà savoureuses pour les actrices de cette scène sous un jour pourtant initialement si banal. Les dérives mentales n'avaient plus de sens : seul comptait maintenant l'instinct qui s'était emparé de son enveloppe désarmée pour ranimer les abysses animales que comportaient ses gênes les plus ancestraux. Seul lui importait maintenant de faire bonne figure au cours de cette évaluation, et pourquoi pas d'en triompher avec brio comme l'aurait voulu son tempérament de mauvaise perdante dont plus d'un avaient déjà fait les frais par le passé. Arrêtant la course qu'elle définissait à vive allure à moins d'un mètre de la surface, elle laissa celle-ci imploser sous l'élan qui poursuivit sa trajectoire pour y finir, émettant une brusque déflagration qui fit pleuvoir une fine bruine sur les jeunes femmes en plein échange guerrier. Laissée en suspension par son brusque dégagement de chakra salvateur, elle eut à affronter l'assaut de sa capuche, venue se placer en visière des suites de cet arrêt radical.


« Désolée pour mes mauvaises manières ! Je vais me faire pardonner, tu vas voir ! »
Et Jun de joindre les mains pour constituer un signe qui saurait faire place à l'arcane qu'elle voulait maintenant exposer aux yeux d'azur de sa bienfaitrice d'antan. Aussitôt, une kyrielle de sosies vinrent s'éparpiller en cercle autour de la cible de cette tromperie,la demi-douzaine d'imitations ne pouvant être discernée de la véritable alors que toutes surveillaient avec méfiance tout mouvement que pourrait exécuter son égale. Et aucun de ces corps ne sut articuler de réponse à la suite, réprimant un venin illégitime pour son village d'accueil et ne souhaitant point mettre ses plaies au grand jour. Si on voulait obtenir réponse à de telles questions, il faudrait les prendre par la force. Avoir eu à quitter sa demeure pour venir déambuler ici était déjà une défaite, et elle ne pouvait s'accorder de les cumuler. Perdre la face devant celle qui l'avait été à aller si haut serait impardonnable aussi bien pour le déshonneur que ce serait que pour la déception infligée à sa partenaire. Déposer ici son abandon serait signifier celui de tout, à commencer par ce qu'elle avait bâti, cette seconde vie et l'indépendance qui l'ornementait. Dans un ultime signal, chacune de ses doublures se précipita sans crier gare à en former une mêlée dont son antagoniste aurait bien du mal à se défaire si elle ne pouvait distinguer le vrai du faux. Avait-elle fait tout cela en vain ? Ne pouvait-elle maintenant plus marcher qu'à reculons pour regagner le nid familial et rassembler les débris de sa coquille afin de s'en voiler la face ? Elle ne cèderait pas si facilement au poids de ses doutes et allait s'enflammer. Elle allait prendre le taureau par les cornes et affronter ses peurs et ses faiblesses. Sa pire ennemie n'était nulle autre qu'elle-même et c'était pour vaincre ce terne reflet qu'elle allait laisser le brasier l'investir.

De feu et de flammes.
Nitenryuu Oyuki
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Ven 26 Mar - 0:10
« Les Ailes de l'Hirondelle » [Oyuki] 100325055353799015
    Il n'y avait pas grand chose à penser de la rugosité de Kamiya-San. Alors Oyuki resta silencieuse comme à son habitude face sa condisciple qui jadis avait été sa disciple, quand Jun était encore Genin. La coopération n'avait pas été des plus évidente entre une jeune fille aventureuse et pleine de fougue et une femme d'âge mûre muette, désabusée de la vie. Comme l'alliance du Katon et du Raiton, pas aussi contraire que le feu et l'eau, mais faisant également des étincelles de feu et des arcs électriques. Le regard d'Oyuki n'avait rien de glacial : il cachait sous la couche froide les foudres d'un tempérament fier et un peu arrogant. Mais peu savaient regarder au delà de l'absence d'émotivité sur un visage trop lisse. Mais, à l'axe de cette tête crânement relevée, se dessinait la suffisance d'une haute naissance.

    Les femmes de la famille Haramu sont toutes fières. Et si Yuki, sa jumelle, n'avait pas eu cette inflexion, douce et tranquille, Oyuki quant à elle était la plus ombrageuse de toutes les Haramu, même silencieuse.

    L'eau qui dort souvent signe les prémisses de la tempête.

    D'où quelle venait, de quelle famille qu'elle soit, Oyuki n'avait porté aucun préjugés sur Kamiya-San. Une famille d'exorcistes? Elle-même avait fait jusqu'à ses vingt et un an une formation pour devenir la plus fine des fleurs, une Geisha. D'où sort un Shinobi en devenir, cela n' a pas d'importance. Elle lui avait apprit les base, l'avait vu devenir rapidement Genin, l'incorporant dans sa propre Team. Et très vite, presque à regret, elle s'envola pour le Village Caché de la Feuille. Veiller sur Agito. Accomplir une mission secrète. Kumo semblait bien loin. En revoyant Kamiya-San, Oyuki ne put s'empêcher de se dire que la jeune fille avait un peu changé. Elle-même aussi. L'âge affine les Shinobi. Le respect qu'elle portait à son ancienne apprentie se montrait par une attitude plus douce, mais guère plus chaleureuse, toujours tant avare de tout ces mots inutiles qui alourdissaient la communication. Mais finalement, les pensées alourdissaient aussi la réflexion. Elle eut un éclair de génie à cet instant, tout son corps, muscles et veines, se tendant comme un point d'exclamation.

    C'était tout bête.

    Les clones de Kamiya-San ne la firent pas réagir plus avant, restant dans une position attentiste, celle-la même qu'on lui connaissait si bien. Jadis, Oyuki serait restée plantée là, à réfléchir plusieurs seconde sur le plan le plus efficace et élaboré pour se défaire de chaque clone. Cependant, sa réaction fut toute autre. Oyuki également avait affiné des choses : sa réflexion. Ses yeux clairs se cillèrent pas une seule fois, rivés sur celle qu'elle pensait la Kamiya d'origine. Et même la mêlée, mise en piège astucieuse, ne sut la déconcentrer. Son calme effrayant restait maître-mot, mais Oyuki se laissa aller à quelque chose qu'elle ne faisait que rarement, et qu'elle n'avait jamais fait devant son élève : le sourire.


    "Je te vois."

    Étrange jeu du Démon, un Kagome-Kagome de fille et de femme qui avaient tout à prouver, contraires de tempérament, similaires de vies. Oyuki tira deux Shurikens dans chacune de ses mains, et avança en courant vers celle qu'elle ne quitta plus des yeux, tête en avant comme la vipère. Jamais Nitenryuu-san n'aurait attaqué en premier, ou même se serait rué comme cela sur un adversaire. Elle avait définitivement changé de tactique. La danse d'une hirondelle appelait des jours meilleurs. Transformerait-elle le cochon en autre chose? Avec une froide efficacité née de sa réflexion plus entrainée, Oyuki dissipa deux clones en les poussant l'un contre l'autre, gênant son passage. Les quatre Shurikens traversèrent les autres clones laissant comme seule adversaire la seule et unique vraie Jun, sur laquelle son ancienne Senseï fondit, sans l'ombre d'un doute ou d'une réflexion superflue.

    Nitenryuu Oyuki pensait plus clairement, plus rapidement.

    Maintenant, son corps savait prendre le pas sur l'intellectualisation à outrance. Ce n'était pas encore la lucidité surnaturelle des grands Junin, mais c'était déjà mieux : plus fluide, plus rapide. Et, tandis qu'un nouveau corps-à-corps commençait, l'étrange Chunin, au lieu d'assener une nouvelle attaque à son adversaire tout feu tout flamme, lui prit le visage en coupe entre ses mains et déposa un baiser sur son front, lui soufflant finalement une vérité imparable :


    "Je suis contente de te revoir, Tsubame-chan."

    L'hirondelle est signe de bonne augure, même quand elle s'agite trop, avec ses ailes presque de colibri.
Kamiya Jun
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Ven 26 Mar - 7:53
Le choc mat de sa modeste lame avec la terre ferme bien que détrempée fut ce qu'obtint son enseignante de jadis pour toute réponse à ce tendre aveu qui sonnait comme le glas de la défaite aux yeux de l'hirondelle. Désarmée aussi bien de corps que d'esprit, rendue muette par cette annonce qu'elle n'aurait nullement pu prévoir et plus encore venant de l'apparente froideur de son ainée, elle ne savait que faire pour y répondre. Et de toute façon, les mots n'étaient plus qu'un outil superflu, futile alors que les regards et le silence s'enlaçant dans un ensemble harmonieux était plus qu'il n'en fallait pour que les deux femmes puissent se comprendre. Qu'est-ce qui lui avait pris de se laisser emporter de la sorte ? Tête brûlée par nature, elle n'en était pas moins circonspecte dans ses approches et détenait d'ordinaire un minimum de patience avant de céder aux impulsions brutales qui parfois la manipulaient pour en faire une foudre de guerre. Elle était elle-même l'instigatrice de sa perte, et si la bienveillance n'avait pas été de rigueur contre cette opposante, elle aurait très bien pu périr d'une telle maladresse. Voilà bien longtemps qu'elle aurait du apprendre à ne pas se laisser induire en erreur, de ne point se laisser réduire en esclavage par ses dérives émotionnelles, mais elle avait brusquement renié ces connaissances élémentaires pour se changer en instinct primitif incarné, ne voulant que jouer des poings pour apaiser l'indistincte furie qu'elle hébergeait depuis son départ précipité.

Avait-elle bien fait ? Et maintenant, qu'allait-elle devenir ? Sous quel toit allait-elle bien pouvoir passer la nuit ? Les images empoussiérées de son temps passé à errer telle une vagabonde sans le sou dans les ruelles lui revinrent, lui faisant l'effet d'une douche glacée parcourant son échine sur toute sa longueur. Il ne fallut guère plus que cet unique frisson pour qu'elle se mette bel et bien à trembler de tous ses membres, même son corps ne parvenant plus à se laisser imposer le contrôle d'une personnalité rendue si houleuse par les maux d'un cœur fragile. Tout ce qu'elle avait entrepris, tout ce qu'elle avait échafaudé depuis cette existence de mendiante où elle devait se battre pour survivre plus encore que maintenant qu'elle était une guerrière, vivant dans la crasse, la solitude et subissant les affres dues à toutes les intempéries pouvant sillonner le pays alors qu'elle n'était qu'une âme errante bien loin de son foyer qu'elle ne pouvait se permettre de regagner... Les jours heureux la séparant de ces tristes faits semblaient s'être effacés, estompés par une confusion sentimentale qu'elle-même ne pouvait élucider au point de les laisser régir sa vie et cette silhouette au fond de laquelle se réveillaient de douloureux souvenirs, rouvrant chacune des blessures et des souffrances qu'elle avait eu à endurer alors qu'elle n'était qu'une ombre tapie dans un recoin en l'attente d'une lueur d'espoir, mais n'ayant pour tout don que la blancheur des flocons venant recouvrir sa forme tremblante tant de froid que sous le coup des sanglots qu'elle tentait tant bien que mal de masquer.

Ces mêmes sanglots qui s'emparaient maintenant d'elle à nouveau au même titre que ces plaies dans lesquelles elle venait de retourner un couteau sans le vouloir, entrainant une hémorragie psychologique dont l'écoulement emportait tout ce qui pouvait lui passer par la tête. Son esprit n'était plus qu'un océan, un flou artistique dont les vagues s'écrasaient en silence comme autant de cris d'appel au secours. L'on dit bien souvent que les yeux sont les fenêtres de l'âme, auquel cas son amie pourrait sans peine discerner cette déchéance psychique depuis son point de vue alors que les larmes se mettaient à rouler sur les joues de l'adolescente, en baignant le visage de son humidité salée. Les vannes étaient ouvertes et ne pourraient être refermées si simplement, car les barrages venaient de céder et que son organe vital allait en profiter pour déverser tout ce qui lui pesait à chaque battement saccadé qu'il délaisserait au creux de cette poitrine sur laquelle venaient s'éclater les gouttes de sa peine matérialisée. Celle-là même qu'elle sentait désormais si creuse, comme morte et trop vivante alors que l'organe représentatif de son effervescence semblait heurter l'ossature de sa cage thoracique à chaque battements pour la contraindre à serrer des dents qu'elle avait un mal de chien à déserrer.


« Oyuki-sama... »

Les mots furent les seuls à sortir de sa gorge qui se changea en tombeau pour ceux qui auraient pu vouloir les suivre, la bousculade de multitudes de locutions contraires se heurtant au point de donner naissance à l'hécatombe d'un génocide verbal. Elle ne pourrait en dire plus car elle n'en avait pas le pouvoir, la hauteur des flammes qui la propulsaient encore un instant auparavant ayant perdu en vigueur pour n'être plus que la flamme evanescente d'une bougie à l'agonie qui attend qu'on l'éteigne faute d'être ravivée, menacée par une humidité malfaisante qui ne peut que lui nuire... Ses rubis oculaires se ternirent pour obtenir une teinte insipide, vitreuse alors qu'ils se voilaient de l'apparat de l'appréhension et des regrets. Contrite, elle sentit ses jambes ses dérober sous elle sans pouvoir y faire quoique ce soit, sinon se cramponner à l'épaule sur laquelle elle était venue pleurer sans même s'en rendre compte avant de fondre en larmes comme elle était en train de le faire, subissant l'écrasement d'une pression incontrôlable. Et si son chagrin était limpide, ce qui l'avait forgé n'en était que plus incompréhensible, lui faisant perdre tous ses points de repère comme on peut détruire d'une pichenette un circuit de dominos construit avec patience et labeur en l'espace d'une poignée de secondes. Accrochée comme si sa vie en dépendait à celle qui venait de lui faire perdre tous ses moyens d'une seule parole, elle n'eut mieux à faire que d'enfouir le visage auprès d'elle pour chercher à se reprendre, sans pourtant trouver d'aspérité à laquelle se raccrocher tandis qu'elle chutait inexorablement de la falaise de son assurance trompeuse. Les ombres de son couvre-chef bordé de fourrure aux couleurs fauves masquaient partiellement un faciès outrageusement enlaidi par une désolation qui ne sied guère à une dame, et c'était bien tout ce qu'elle avait encore pour se cacher d'un monde qui, en fin de compte, la terrorisait.
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Sam 27 Mar - 1:29
Fukurō no Monogatari.
L'Histoire de la Chouette.
« Les Ailes de l'Hirondelle » [Oyuki] 100327015002211169
    Désarmer. Un principe simple dans une bataille : il était toujours bon de désarmer son adversaire. Mais l'hirondelle de Kumo n'était pas son ennemie, bien au contraire. Cependant, désarmer un Shinobi ne le laisse jamais sans défense. Désarmer un être humain, c'est autre chose. C'était bien plus qu'un Kunai tombé à terre. Il fallait savoir désarmer la conscience des autres. Pour annihiler toute envie belliqueuse. Désarmer. Toucher, fléchir, adoucir, rendre moins rigoureux. Tout simplement. Atteindre le cœur, la faiblesse, atteindre l'être humain, avant tout et pour tout. Même si son visage n'exprimait que la vacuité de sa capacité émotionnelle, Oyuki fut intérieurement étonnée d'arriver à toucher si vite le cœur de l'hirondelle. N'était-elle pas perturbée alors, pour enfouir son visage au creux de son cou, la serrant de toute ses forces en cherchant tant bien que mal un appui un peu maladroit? Les humains sont si forts, parfois si faibles à la fois. Elle-même était comme cela : forte et fragile à la fois, dans ses échecs, ses peines, ses contentements et ses réussites. Elle-même était comme cela : juste une femme. Une femme avant d'être une Kunoichi. C'était une réalité à laquelle la fiancé de Gosaburo n'avait pas encore pensé, drôle de constat tardif.

    Kamiya-chan ressemblait à une enfant. Elle lui rappelait l'étreinte filiale mais ténue qu'elle avait eut l'espace d'un instant avec son neveu Agito. Alors, dans une infinie bonté et douceur, Oyuki serra Jun contre elle, rabattant sa capuche en arrière. Après tout il n'y avait ni raison ni moyen de cacher son chagrin, ni à elle ni a vent qui hurlait entre l'Hokage et Madara. Elle la berça doucement, silencieuse. Car pour ce qui est de parler, la meilleure conduite est de garder le silence. La Kunoichi "prêtée" resta un long moment à consoler sa cadette sans rien dire, sentant un étrange creux à l'estomac. Elle connaissait Kamiya-chan : ce n'était pas le genre de fille à pleurer ou même se laisser aller à l'abattement. Cependant, quelque chose clochait. Oyuki ne se tracassa pas outre mesure : l'hirondelle lui expliquerait. Alors, dans un geste maternel, elle captura une des grosses larmes du bout du pouce, pour la consoler, heureuse pour elle-même de n'être que très peu touchée par le domaine du sentiment. Oyuki prit Jun par la main, sans rien dire, et l'emmena jusqu'à un endroit près des grottes, où elle avait semblerait-il établi un campement de fortune, avec un feu qui était en train de faire cuir quatre poissons plantés sur des bâtons, autour de ce dernier. La Nitenryuu s'assit sans rien dire, surveillant le feu. Son attitude impavide était une invite à s'assoir et partager son repas, car elle pensait que l'hirondelle n'avait pas du beaucoup picorer depuis son départ de Kumo.


    "Les soucis ne sont jamais aussi effroyables qu'on se les imagine. Ça ne sert à rien de passer son temps à se tourmenter par avance à leur sujet."

    Oyuki avait dit cela sans explications plus avancées. Car elle ne savait pas ce qui mettait Jun dans un pareil état, mais rien n'était insurmontable, à par la mort. Et encore. Elle-même, perdue dans la contemplation méditative du feu dansant sur les écailles lisses, minimisait les siens. Des problèmes, elle savait s'en créer toute seule, et finalement ce vœu de malheur, ce vœu de silence, était un poids sur ses épaules plus qu'une révolte qui sèmerait des graines; C'était un silence stériles. Yuki n'était plus là, mais chaque reflet d'Oyuki portait en lui les souvenirs douloureux de son âme sœur. Les mots qu'on n'a pas dits sont les fleurs du silence, disait le proverbe. A quoi servent les fleurs stériles qu'aucune abeille ne peut polleniser? Réponse : à elle-même. Oyuki réalisait la folie de son mutisme, de son enfermement, de son désir d'être la moitié survivante d'une morte. Ce n'était pas agréable. Ce n'était pas glorieux. Yuki vivrait en elle, même si elle parlait normalement. Mais Yuki continuerait à la hanter si elle n'arrivait pas à se détacher de cet amour presque incestueux qu'elle avait pour cette moitié d'elle-même qui avait rejoint les ancêtres des Haramu.

    Folie, folie et mort. Elle ne voulait pas de ce destin tout tracé de ligne de sang, qu'elle avait elle-même planifier lorsque l'envie de vivre s'en était allée en même temps que la mère d'Agito. Un coup d'œil à son élève lui fit revenir à la réalité, prenant un des poissons pour lui le tendre, toujours muette. Pourquoi Kamiya-chan était si loin de Kumo ne lui traversa pas l'esprit : la jeune fille avait ses raisons. Cela ne la concernait pas. Cependant Oyuki se douta qu'elle devait s'assurer du retour de sa disciple au Pays de la Foudre. La Nitenryuu était parfois l'idéal visuel de la femme Ninja : respectueuse mais sévère et maître d'elle-même, mais sa nature était horriblement ombrageuse et nerveuse en réalité. Tout est question d'apparence.

    Oyuki venait de prendre une décision, parce que son esprit était enfin clair, respirant la plus pure vacuité. Comme lorsqu'observant le Zazen, on contemple la "non-pensée". Son avenir n'était qu'à elle. A ce moment là, elle ne pouvait pas se douter que ses propres démons avaient les mêmes moustaches que ceux de Jun...


    "Je vais apprendre quelques techniques, si j'y arrive. Tu veux les apprendre aussi?"

    Car il ne faut pas perdre de vue ses premiers objectifs. Le reste saura attendre.
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Lun 5 Avr - 12:13
Ses jambes n'avaient pas plus de consistance que l'eau dans laquelle elles venaient d'atterrir partiellement alors que leur détentrice se laissait sombrer, la vitalité obscurcie par une incontrôlable perdition qui lui faisait délaisser jusqu'à sa maitrise d'elle-même en de dangereuses dérives. Heureusement que sa camarade était été là pour les réprouver, car même si elle en était l'initiatrice, si Jun était venue à se jeter ainsi au-devant d'un périlleux ennemi, son destin aurait été celui d'un corps inanimé à n'en pas douter. Pourquoi tant de fébrilité ? Elle ne comprenait plus elle-même cette dégénérescence et était enlisée dans la boue d'un égarement la tenant jusqu'au cou et comprimant sa gorge pour l'oppresser un peu plus à chaque fois qu'elle s'essayait à se débattre pour en sortir. Plus elle voudrait s'en sortir et plus profondément elle s'enfoncerait dans la mêlasse de ses délires, dus à l'absence de réponse qu'on lui crachait au visage à chaque fois qu'elle s'escrimait à s'impliquer dans la vie de ce qui était maintenant ce qu'elle devait protéger et chérir plus que sa propre vie. Finalement, tout était identique : elle ne serait rien de plus qu'un pion balloté par les vents qu'on prend et jette à sa convenance sans jamais lui laisser accéder à ce qu'elle désirait plus ardemment que tout en ce monde. On ne l'accepterait pas, pas plus que ça n'avait été le cas par le passé, et elle resterait un lamentable rebut dont on peut se défaire après usage.

De la chair à canon de premier choix qu'on ne peut hésiter à jeter au massacre sans plus y réfléchir pour s'ouvrir la voie grâce à son sacrifice inconsidéré. Elle avait cette affreuse sensation prenant aux tripes, celle de n'être qu'un jouet, un pantin dont on se sert et qui se fait posséder dès qu'on prend la peine de lui faire miroiter l'objet de ses convoitises en compensation de son dévouement. C'était difficilement qu'elle se retint de jeter quelques coups d'oeils craintifs à ses articulations de peur d'en voir dépasser des fils reliés à la croix de bois servant habituellement à de telles utilisations, bien que substituées par des émanations de chakra pour ceux qui avaient transposé cet art au cœur d'un monde shinobi pourtant déjà bien fourni en fourberies avant son ajout. Et force était d'avouer que cet agrément avait été d'une grande aide à Suna tout en faisant sa ruine ; il n'est pas malaisé de se procurer des informations sur Akatsuki désormais et tous connaissent le nom d'Akasuna no Sasori, celui qui avait acquis la quintessence de cet art avant de le retourner contre son propre pays et sa famille en tant que maitre suprême de cette âpre aptitude. Mais sans doute sa version métaphorique était-elle plus douteuse encore, car outre les poisons et artifices néfastes qu'on pouvait débusquer en éventrant les marionnettes dont usaient ces quelques élus, aucun de leurs tours pendables ne pourrait faire jeu égal avec la blessante prestance du jeu d'acteur dont elle faisait l'objet, faite ustensile entre de mauvaises mains qui ne pourraient que la jeter aux ordures une fois qu'elle se serait assez battue pour des convictions qui ne se révéleraient fausses que trop tard.

Paranoïa ou réalité ? Elle n'avait plus le pouvoir de les distinguer et sa lucidité déficiente n'allait pas y aider, aussi ne pouvait-elle que se reposer sur l'épaule accueillante qui lui était gentiment prêtée par son enseignante d'antan. Pouvoir se laisser aller de la sorte ne faisait que lui rappeler sa mère, et par extension ses parents et la quiétude de son enfance, ennuyeuse mais insouciante. Elle ne pourrait plus faire marche arrière, et cela aussi, ça la terrorisait en un sens : la voie qu'elle avait choisie paraissait en train de tomber en ruines et elle ne pouvait pas rebrousser chemin pour ne pas chuter à sa suite. Le sol se craquelait sous ses pieds et chaque fissure apparaissant faisait entendre par ses craquements un murmure lui disant qu'elle était condamnée, par obligation. Et tout cela ne pouvait que la faire trembler plus violemment, lui faire redouter ces hantises passées renaissantes et lui infliger la douleur d'une irrémédiable nostalgie. Elle se sentait sur le point de tout perdre et c'était ce qui la poussait à s'accrocher au point d'en faire mal au corps contre lequel elle pressait le sien pour s'assurer que tout ceci n'était malheureusement pas qu'un mauvais rêve duquel elle pourrait sortir au son du réveil. À croire que l'ère de misères dans laquelle venait d'entrer le monde à l'insu de la plupart de ceux qui le peuplent en affligeait certains par avance et qu'elle avait eu une ration bien supérieure à la simple portion individuelle. Porter ce mystères sur ses fragiles épaules n'avait fait que décupler les lois de la gravité pour sa seule personne jusqu'à l'allonger sur ce même sol sur lequel elle ne pouvait plus tenir debout, droite et fière, comme elle en avait l'habitude.

Enveloppées de ses noires médisances, c'est tout juste si les paroles de son instructrice passée réussirent à la tirer de ses maléfiques rêveries pour la ramener parmi les vivants, sur cette terre qui allait bientôt connaitre une dévastation sans précédent si nul ne faisait rien pour l'empêcher. Mais qui était-elle pour empêcher les gladiateurs d'entrer dans l'arène et de faire ce pourquoi ils avaient, au final, été préparés depuis leur plus jeune âge pour la plupart ? Le combat était la destinée de chaque shinobi, et la sienne n'y faisait pas exception. Aussi, si elle ne pouvait réprimer les violentes pulsions entrainant vers le fond toutes ces figures de proue contemporaines, elle allait devoir renier tout sentimentalisme pour gagner le front comme le ferait chacun de ses condisciples, même si ce devait être à regrets. Trop hébétée que pour savoir à quel saint se vouer, l'éruptive avait été conduite au campement de fortune dressé par son amie et y reprenait quelques maigres forces après cette vaine tentative de se donner contenance. La rougeur obscurcie de ses yeux alla se perdre à la surface de l'eau qu'elle venait de quitter tandis qu'elle repliait vers elle ses jambes, ses genoux servant d'écrin à son doux minois d'où toute malice avait été soufflée comme on éteint la flamme d'une bougie devenue obsolète puisque proche du trépas. Elle n'était plus qu'une cire encore chaude dont la température allait s'éteindre petit à petit si elle n'agissait pas à contresens, si elle ne remontait pas le torrent boueux de la vie dans lequel elle était tombée sans y prendre garde. Pour ça, il allait falloir que les mains de ceux qu'elle aime la tirent de cet écoulement démoralisant, et la première de ces poignes venait de la saisir par le collet et de la secouer pour qu'elle se reprenne.

Bien que faible, elle voulait la saisir ; seulement, en aurait-elle la force ? Garder les yeux ouverts était déjà un exploit dans son état, puisque la forçant à regarder cette planète dépravée qui lui avait servi de berceau comme à chacun. Tout ce qu'elle voyait de cette main était une ombre fugitive, éphémère, n'osant relever la tête pour en discerner chaque détail et le satin de son derme. Et pourtant elle voulait y croire, même si ce n'était peut-être qu'un effet d'optique. Elle voulait s'y cramponner de toutes ses forces pour qu'on l'aide à se sortir du cauchemar éveillé dans lequel elle se sentait ensevelie, perdue dans les ténèbres de ses phobies naissantes. Sa vie, qu'on parle au passé, au présent ou au futur, n'était guère exceptionnelle : sa famille avait beau trôner sous l'héritage de nobles origines et d'une auguste histoire, le chemin qu'elle traçait depuis maintenant bientôt une vingtaine d'années ne faisait que serpenter à la surface des eaux sombres qu'elle avait cru plus clair avait qu'on lui y enfonce la tête. Cette guerre à venir n'était qu'un achèvement. Le dernier stade auquel la préparait cette formation qu'elle avait tant désirée alors que ses géniteurs faisaient des pieds et des mains pour la tenir loin de toutes ces menaces pouvant nuire à l'innocence de leur chère petite. Et la voilà qui se retrouvait face à ce péril tant redouté, à devoir s'y faire et s'y préparer si elle ne voulait pas être piétinée par la course véloce des siens ou prise par le feu nourri alors qu'elle demeurera pétrifié devant ce monstre qu'est la catastrophe prévue. Se faire des illusions ne rimerait qu'à nourrir de faux espoirs : elle n'empêcherait pas l'arrivée du fléau.

Le mieux qu'elle puisse faire était encore de s'endurcir pour pouvoir y mettre fin en l'oblitérant dès qu'elle s'y heurterait. Cette collision frontale étant plus qu'imminente, elle n'avait pas une seconde à perdre et devait sortir de ce mutisme et de l'apathie qui l'enveloppait. La flamboyante se perdit dans l'ondulation de l'eau et la vit comme celle du chakra qu'elle avait assoupi depuis la fin des passes d'armes qui l'avaient abattue de la sorte. Un immobilisme trop tranquille. Elle n'avait que trop attendu, il fallait mettre un coup de pied dans la fourmilière, et vite. Entre ses doigts, l'adolescente fit rouler le bâtonnet de bois sur lequel était empalé l'un des poissons grillés préparés méthodiquement par son ainée et détourna le regard de l'onde aquatique pour la porter sur le met proposé, et y mordit avec appétit, laissant ses paupières se clore. Non pas par renoncement ni pour savourer pleinement le goût de la créature marine qu'elle était en train d'assimiler par ses mastications, mais bien pour accélérer la circulation énergétique. Sa voie, celle qu'elle avait choisie au détriment du quotidien morne de ses parents, était celle du cercle en mouvement. Celui qui jamais ne peut s'arrêter, et s'il vient à freiner, il ne fera que démarrer à nouveau de plus belle. Intérieurement, elle ne put que remercier par son silence celui de son hôte pour ce modeste mais soulageant repas, qui lui faisait sans doute plus de bien que n'importe lequel des plats qu'elle avait pu ingurgiter depuis des lustres.

« J'ai assez trainé la patte... Je dois devenir plus forte. Finies les gamineries ! »

Esquissant l'ombre d'un sourire sur le point de se revigorer, elle se saisit d'un second poisson alors qu'elle avalait goulument les dernières miettes du premier et bondit agilement jusqu'à l'eau, y plongeant les pieds sans hésitation. Le frisson de ce contact glacial lui fit l'effet d'une douche froide tandis qu'elle s'étirait, levant les bras vers ce ciel. Si il n'était pas clément, c'était à elle de contribuer à ce qu'il change pour rayonner à nouveau d'un bleu d'azur que ne viendrait infecter aucun nuage. Un bleu identique à celui des prunelles d'Oyuki qu'elle avait toujours tant enviées, même si elle était certaine qu'un tel coloris ne lui irait absolument pas ; la rougeur de l'aube et des flammes lui correspondait largement plus que le bleu de l'eau et de la glace, tout comme à l'inverse l'écarlate des siennes n'irait pas vraiment à son enseignante. Repas aux lèvres, mâchonnant de plus en plus gaiement ce qui lui avait été généreusement offert même si elle n'avait pas été invitée à se resservir au préalable, elle fut parcourue d'un agréable frémissement alors que ses articulations semblaient retrouver une fluidité perdue, égale à celle du liquide dans lequel ses jambes s'étaient enfoncées jusqu'au mollet là où elle s'était rendue. D'un clin d'œil exponentiellement plus pétillant que l'avait été son attitude entière avant ce retour à la vie inespéré, elle interpella sa camarade d'une voix se distinguant tant par sa sérénité que par l'engouement récupéré.

« On commence quand ? »
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