[ Mission Rang B ] Mater le Rebelle.

►Titre◄] Mater le rebelle.
[►Description◄] Les gardes de la prison nous ont appelé en urgence. Un prisonnier semble être devenu fou, il est impossible à calmer. Rendez-vous sur les lieux et faites changer ça.
[►Spécial◄] Aucun
[►Mission En Cours◄] Neji & Shikamaru

La journée était pourtant bien partie. Remarquez, c'est assez inhabituel, et je m'attendais à ce qu'il se passe quelque chose de vraiment chiant qui vienne me pourrir ce charmant début d'après-midi. Pour le moment, je ne fais rien de vraiment spécial, juste ma flânerie habituelle pour tuer le temps. Voilà plus ou moins une heure que je traîne dans le village, faisant couiner mes sandales le long de l'avenue principale, empruntant tantôt des petites ruelles, m'arrêtant à plusieurs reprises à certains magasins afin de consulter leurs inventaires respectifs. En somme, une journée banale et assez chiante me tombe dessus et, comme toujours, je cherche à m'occuper, utilement ou pas. N'ayant pas de mission ( faîtes que ça dure ), ma petite promenade improvisée me convient tout à fait. En plus, un temps quelque peu radieux me permet d'apprécier un ciel teinté de quelques nuages aux courbes gracieuses. Que rêver de mieux ?

Au bout d'un moment, estomac grinçant oblige, je m'arrête afin de faire une pause déjeuner et m'attable par conséquent à la terrasse semi-close d'un petit restaurant où les prix, abordables, me permettent de faire une plus large sélection des produits à déguster. Car à force de ne pas aller en mission, mon portefeuille commence à se vider de manière affolante. Et ce ne sont certainement pas mes parents qui, du jour au lendemain, vont daigner bien vouloir m'aider à me nourrir et à m'armer. Selon eux, je dois me débrouiller comme tout ninja, pire, comme tout junnin qui se respecte. La poisse quoi.

Les minutes passent sans grand changement. Plongé dans un calme quasi ataraxique, je déguste ces petites boulettes de riz en regardant d'un air distrait les passants s'acheminant le long de l'allée centrale, certains en famille, d'autres de leur côté. Parmi la foule se détache soudainement une silhouette qui attire mon attention, autant par son attitude quelque peu suspecte que par son accoutrement, décidément inhabituel. On venait de me convoquer en tant que messager un jeune civil qui ne semble pas avoir demandé son reste. De toute évidence, il y a urgence. Aussi, je ne peux m'empêcher de froncer ostensiblement un sourcil lorsque l'homme s'avance vers moi, essoufflé par la course qu'il vient de parcourir. Sans plus attendre, il me tend un message dont je reconnais l'écriture. Le Hokage en personne. Tandis que je parcours du regard les quelques caractères rédigés à l'encre noir, je ne dis qu' il devait y avoir un sacré grabuge pour que la prison se décide de faire appel à mes services et à ceux d'un partenaire pour le moment inconnu. Sans perdre un instant, je glisse quelques pièces sur la table, remercie l'intermède et longe les rues au pas de course. Il ne faut guère plus de quelques minutes pour parvenir au point de rendez-vous, l'entrée de la prison. Attendons à présent.

– X – Shikamaru ! Long time no seen ! – X –

Un appel afin d’attirer l’attention. Après tout, il semblait être le dernier à arriver ; pourvu qu’il ne soit pas en retard, ou encore qu’il n’ait pas retardé un départ précipité. En tout cas, l’équipe promettait : ces deux là avaient déjà prouvé au village leur redoutable efficacité en binôme face aux kidnappeurs de Uchiha Sasuke, dans le temps. Trois longues années plus tard, la combinaison de leurs talents serait-elle aussi terrible, ou se trouverait-elle amplifiée, les rendant d’autant plus puissants ?

– X – Désolé de mon retard … . As-tu des informations sur la mission ? Je ne sais même pas pourquoi nous sommes convoqués ici ! J’espère que ce n’est pas un problème de sécurité à la Prison … . Ce genre de problème devient bien trop fréquent à mon goût. – X –

Spoiler:

[ A mon tour d'être en période d'examens … j'essaie de répondre le plus vite possible. ]

L'estomac calé et la mine légèrement plus fraîche, ou du moins le supposai-je, l'attente se faisait moins harassante et presque supportable. Je dis presque car d'habitude je ne peux pas rester plus de dix minutes en place sans râler et commencer à me plaindre de tout et de n'importe quoi. Mettre ainsi sa patience à rude épreuve n'est pas dans mes habitudes, étant plus du genre à m'en aller au bout de quelques secondes après avoir estimé mon attente inutile. Ce changement d'attitude me fait adopter une position rétrospective, relatant mentalement les événements qui se sont produits il y a de cela seulement quelques mois. La mort d'Asuma a indubitablement été un élément déclencheur, si ce n'est celui principal, de cette impression de maturité que je pouvais ressentir de temps à autre. Mon senseï m'avait laissé une lourde responsabilité sur les épaules ; celle de veiller sur les enfants du village, de conserver la volonté du feu qui animait Konoha et de protéger sa descendance qu'il avait légué à Kurenaï-senseï. En dépit de cette cruelle absence, et même après ma vengeance, je ressens toujours ce vide insondable de temps à autre, dépeignant la perte d'un être cher. La cicatrice se referme lentement, et je me console en portant une cigarette à mes lèvres entrouvertes. La fumée qui s'en échappe me rappelle ce maudit jour de pluie où je jurai mentalement et entre deux sanglots de me venger quoi qu'il advienne. Combattre la vermine, aider le village même si cela me faisait plus chier qu'autre chose, tels étaient les dernières paroles du défunt Junnin, ancien Gardien du Feu, mari regretté.

Mais il est désormais inutile de s'apitoyer sur ces vieux démons. Aussi douloureuse soit la réalité, je devais apprendre à y faire face dans n'importe quelle circonstance, et ne plus jamais me laisser submerger par mes sentiments et ma détresse. Et, tandis que la clope se consume lentement mais sûrement, je glisse mes mains dans mes poches d'un air las, déjà ennuyé par cette situation qui me tombait sur la tête sans que je ne puisse rien y faire pour l'éluder. Restait à présent à savoir avec qui je vais devoir partager cette foutue mission, assimilable à un chemin de croix. Quelqu'un de pas chiant, de préférence, même si ne n'avais qu'un très faible pourcentage de chance de voir cette bribe d'espoir se réaliser. Faut se rendre à l'évidence : ce qui allait suivre me blasait d'avance, comme toujours, et je devais m'y rendre, contraint et forcé. Pour couronner le tout, j'eus quelques secondes d'égarement en entendant une voix que je n'eus pas trop de mal à reconnaître, caractérisant une silhouette familière qui venant dans ma direction, son allure fière et imprenable inchangée depuis notre rencontre à l'académie ninja il y a de cela bien longtemps. Hyûga Neji était un drôle de type, assez flippant au départ, mais la victoire surprenante de Naruto à l'examen Chunin semblait avoir quelque peu refroidi son égo. La preuve, il se montrait désormais cordial avec les gens … ça donnait presque envie de faire plus ample connaissance avec lui. Plus sérieusement, ce choix de duo m'interloqua. Certes, Neji était fort, très fort même, de par la puissance exceptionnelle de son Dôjutsu qui en faisait rêver plus d'un. Mais pourquoi faire appel à deux Junnins pour une mission aussi banale ? Après tout, les prisonniers tentent souvent de se révolter, et la plupart du temps les quelques gardes des geôles suffisent à les faire s'arrêter. Cette situation, néanmoins, ne m'inspire guère confiance. Faire venir deux Ninjas expérimentés en si peu de temps, c'est louche … mais je laisse de côté ces quelques réflexions et adresse au nouveau venu un bref signe de la main droite, me remémorant brièvement le sauvetage foireux où nombres de mes coéquipiers avaient failli périr à cause de ma nullité. Il est désormais temps de rattraper cette grosse bourde et de montrer que moi aussi, j'avais progressé.

« Yo, Neji. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils envoient deux Junnins foutre une râclée à un tôlard … m'enfin, entrons dans le vif du sujet. Pour tout te dire, je n'en sais pas plus que toi. Un prisonnier a semble-t-il pété les plombs, et les gardes ne semblent pas assez costauds pour en venir à bout. »

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