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Le premier jour d’entrainement fut difficile. Le réveil, après l’annonce de la Mizukage, lent et laborieux. Moi, Yojimbo, devenu Aspirant ? En plus d’une chute du budget repas, qui allait passer des bols de Ramen remplis à ras bords aux nouilles instantanées, j’allais devoir revoir mes projets de voyage en mer et d’intégration des forces spéciales marines autonomes de Kiri.
Les couloirs de la tour de la Mizukage paraissaient particulièrement bondés, comme par hasard. Je croisais plein d’anciens subordonnés qui soudainement étaient devenus plus haut gradés que moi. Silencieux, je me faisait tout petit pour n’avoir personne à tuer ou à affronter pour remettre en avant mon honneur et ma fierté.
Dans ma marche silencieuse, je parvins jusqu’au lac réputé comme facilitant les entrainements : tout devait être réuni pour plier au plus vite cet ennui latent.
Me voilà là, sur cette étendue humide. Ce que j’avais retenu des bouquins allait probablement être bien moins utile ou pratique qu’un apprentissage auprès d’un sensei, mais je chérissais d’avance l’idée de pouvoir me passer d’assister aux cours pratiques et magistraux et des regards inquiets.
Ouvrant le rouleau, j’apprends des bases essentielles, qui faisaient écho à un second livre présent dans mon baluchon d’entrainement. Toutefois, la flemme. Pris par un intérêt soudain pour ma lame posée là, immobile, je me surprends à effectuer des passes d’armes seul, utilisant toute ma maitrise dans des gestes précis, le Kata de Lao Wang.
Surpris, un groupe d’enfants vient à ma rencontre et annonce son admiration. Avec appréhension, j’annonce toutefois que je m’entraine à réunir mon chakra comme je peux dans l’optique de faire un Henge. Surpris, tous m’adresse un regard écarquillé et annonce qu’il vaut bien mieux rester fixe et stable pour maitriser le chakra. Je leur explique ma situation, tente de mettre en avant mes compétences, et profite d’un certain nombre d’informations utiles.
Bien. Immobile, je devais sentir le flux des énergies en moi et m’en servir dans la composition de sceau plutôt que dans des gestes bruts. Les signes de main étaient complexes au premier abord, mais le rouleau confié contenait des informations assez claires pour que tout soit limpide. Mieux encore, ces gamins encore aveuglé par la beauté de ma maitrise du combat étaient de précieux conseillés, conservant une part d’innocence et d’admiration en dépit du ridicule de la situation inversée, du professeur devenu simple élève.
« Merci à vous, les enfants… »
Ma première tentative se solde par un risible éclat de chakra. Maitrisant toutefois mon énergie vive, je parviens à le condenser dans une seconde série de signes bien plus clairs, précis, et lance la technique en laissant expulser le chakra de concert avec le signe de main réalisé.
La forme de Mei, ciblée par mon entrainement, restait approximative. J’avais apparemment transformé mon propre corps, était parvenu à le déguiser en une forme féminine basique, rien de suffisant.
Exténué par le stress et la fatigue de l’accumulation d’infos, il ne me resta plus qu’à rentrer me coucher. La nuit allait probablement être courte, mais me permettrait de souffler un peu, et réaliser à quel point j’étais tombé bien bas.
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