[Entraînement] Un senseï... Spécial. [pv. Ei Yotsuki]

~ Un senseï… spécial ? ~
À la recherche d’un Senseï

Le soleil, ce matin là, était caché par des nuages orageux. Le temps était gris et morne et l’air, lourd. Un orage semblait sur le point d’éclater et, pourtant, la plupart des gens étaient dehors. Ils bavardaient dans les rues, comme chaque jour. Pourtant, ne devraient-ils pas rester chez eux, avant d’être trempés jusqu’aux os ? C’est que, en fait, à Kumo, dans le pays des nuages, ces derniers étaient bien fréquents et les trombes d’eau qui les accompagnaient aussi. Les habitants avaient donc depuis bien longtemps cessé de s’enfermer chez-eux à chaque fois qu’un orage s’annonçait. Et Sachiko faisait partit de ceux-là.

La jeune fille sautait de toit en toit, personne ne sachant vraiment où elle allait. Qui aurait pu le savoir ? Qui aurait bien pu savoir qu’elle se dirigeait vers l’hôpital et en plus dans le but de s’entraîner à devenir une medical-nin ? Même sa mère n’en savait rien, pour tout dire. De toute façon, sa mère ne savait rien d’elle, mis-à-part qu’elle lui rapportait de l’argent en revenant de mission. En bref, seule elle était au courant de ses intentions. Seulement, elle ne savait pas vraiment comment elle allait faire pour se trouver un Senseï. Après tout, rares étaient ceux maîtrisant le Médic-ninpo, surtout à Kumo. Mais aller à l’hôpital serait déjà un bon départ, non ?

L’adolescente se dirigea donc rapidement vers le grand bâtiment. Elle hésita légèrement avant d’entrer. Aussitôt, l’odeur de désinfectant l’enveloppa. La blancheur des lieux l’aveugla quelques instants, mais ses yeux s’habituèrent rapidement. Elle passa devant les patients qui attendaient sans se plaindre leur tour. Même le môme d’environ quatre ans, qui avait un bras dans un angle bizarre, ne se plaignait pas, malgré les larmes s’échappant de ses yeux. Sachiko détourna les yeux de ce triste spectacle, avant de se diriger vers le comptoir de service. La femme qui l’occupait lui jeta un regard en coin, visiblement peu disposée à l’aider. Mais bon, c’était son job, alors qu’elle le veuille ou non, elle devait aider la petite. Néanmoins, elle fut tout de même un peu brusque.

- Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

Sa voix était brusque et irritée, comme si le message à faire passé était en fait « Dépêche toi, j’ai pas que ça à faire ! ». De sa voix impassible, comme à son habitude, elle répondit le plus poliment possible à la femme.

- J’aimerais seulement savoir s’il y aurait quelqu’un de disposé à m’apprendre le médic-ninpo, mademoiselle.

La secrétaire sembla bien surprise de la requête, pas besoin d’être Einstein pour le deviner, vu son expression faciale. Elle jeta un rapide coup d’œil dans sa paperasse, mais la jeune fille n’était pas dupe : la femme ne regardait pas vraiment. C’est pourquoi elle ne fut guère surprise de la réponse.

- Désolé, tous nos medic-nin sont occupés.

Même si elle s’y attendait bien, l’adolescente fut tout de même déçue de la réponse. Elle avait certes réussi à maîtriser la base de l’art du medic-ninpo, le Shishou no jutsu, par des livres, mais le reste s’avérait plus compliqué et elle aurait besoin de quelqu’un pour l’aider, n’importe qui. Elle serait même prête à accepter l’aide de ce fou qui lui servait de Senseï, si celui-ci connaissait quelques techniques, ce n’était pas peu dire ! Par contre, pour cela, il fallait que quelqu’un veuille bien l’aider… Et ce n’était pas gagné. Elle soupira. Comme pour appuyer ses pensées morbides, le tonnerre se mit à gronder, alors que la pluie s’abattit violement sur le village

L’orage venait de commencer. En grognant, Sachiko s’installa sur une chaise et se mit à réfléchir à un moyen de dénicher un senseï. Évidement, elle pourrait attendre bien sagement que quelqu’un vienne pour l’aider. Mais bon, il y avait bien peu de chances que cela arrive. Or, pour l’instant, elle ne pouvait pas faire grand-chose excepté attendre, avec la pluie torrentielle qui s’abattait sans répit sur le village caché des Nuage. Pour l’instant, elle devait attendre. Comme une idiote. Ce qu’elle fit, bien qu’elle ait de la difficulté à rester parmi tous ces gens qui souffraient, d’autant plus que la patience ne faisait pas parti de ses qualités.

C’est pourquoi, au bout de quelques instants, elle se leva. Profitant du fait que la secrétaire était partit, visiblement aux toilettes, elle alla se promener si et là dans les couloirs. N’importe quoi sauf rester parmi une bande de gens souffrant qui devaient attendre pour avoir des soins, y comprit un petit de quatre ans qui s’était casser le bras. N’importe quoi sauf voir des gens souffrir autour d’elle, elle qui était trop faible pour les aider. Elle se perdit dans ses pensées, se demandant comme est-ce qu’elle pourrait bien trouver quelqu’un pour l’aider. Visiblement, elle ne pouvait pas compter sur l’aide de la secrétaire. Elle pourrait bien sûr subtiliser le parchemin sur lequel était inscrit tous les medic-nin du village, elle qui était douée pour voler, mais ça ne ferait pas très bonne impression. Regardant pensivement les lumières au plafond, elle continua de marcher, tournant au coin des couloirs lorsque l’envie lui prenait…

~ Un Senseï... Spécial ? ~
Raikage-sama ?

Sachiko c’était de nouveau perdue dans ses pensées lorsqu’elle sentit une présence s’approcher d’elle. Se disant que s’était un médecin qui passait pour aller vers un autre patient, elle n’y prêta pas vraiment attention. Mais elle en fut bien obligée de le faire lorsque celui-ci, à sa grande surprise, lui demanda ce qu’elle cherchait. Elle se retourna, son éternel air impassible au visage, pour voir celui qui l’avait interpellé.

Vu la grande taille de l’homme, foncé de surcroit, devant elle, l’adolescente dû lever la tête pour le fixer correctement. Une musculature des plus impressionnantes, une barbe, des sourcils et des cheveux blancs comme neiges montrant un âge avancé… Pas de doute, elle se trouvait devant le Raikage, cet homme qui avait fichu une raclée à son seul ami, Denko. Pourtant, elle ne lui en voulait pas, celui-ci s’en étant remit rapidement. De toute façon, il est bien dur de bouder un Kage, non ?

Jugeant qu’il était tout bonnement inutile et sans grand intérêt de mentir devant un homme de cet envergure, elle lança tout bonnement :

– Je cherchais un moyen pour me trouver un Senseï qui pourrait m’apprendre le médical-nin, Raikage-sama.

C’est à ce moment qu’elle réalisa quelque chose d’important. Ce vêtement que cet homme important portait, n’était-ce pas la veste des médical-nin ? Mais que pourrais faire un homme qui utilisait la force brute avec du médic-ninpo ? Et que faisait-il à l'hôpital ? Bien que surprise, elle ne dit rien, de peur de l’offensé, sachant pertinemment que les colères de ce shinobis étaient mémorables et, surtout, causaient bien des dégâts… Surtout à celui qui avait causé cette colère. C’est pourquoi, malgré ses yeux qui s’étaient mis à briller sans qu’elle ne s’en rende compte, elle garda un silence respectueux.

Néanmoins, la jeune fille ne put s’empêcher de penser qu’être une élève d’une Senseï était déjà un honneur. Mais être celui du Raikage, c’était le plus grand des honneurs. Or, si son nom et sa réputation s’était rendu aux oreilles du Kage, elle jugea avoir bien peu de chance d’avoir cet homme comme professeur. Pourtant, des images lui passèrent tout de même dans la tête : des images d’entraînements, qu’elle savait intensifs, avec le Raikage. Elle qui rentrait chez elle, totalement épuisée, mais un petit sourire aux lèvres. Mais surtout, elle qui avait un Senseï en médical-nin, ce professeur n’étant nul autre que le chef du village. Néanmoins, elle savait cela bien peu probable. Non seulement sa réputation entrait en compte, mais beaucoup de responsabilité devaient pesées sur cet homme, ce qui devait lui laisser peu de temps libre. Alors s’occuper d’un shinobis, un Genin de surcroit… Mais bon, ce ninja était si imprévisible, que personne ne pouvait deviner ses pensées, alors elle pouvait bien se permettre de rêvasser, non ?

Sachiko leva donc les yeux, plantant son regard de braise dans celui du Kage. Elle espéra tout de même qu’il ne le verrait pas comme un affront, mais plutôt comme une marque d’un certain courage, prouvant que s’il lui inspirait respect, il ne lui faisait tout de même pas peur. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle était assez folle pour déclencher sa colère intentionnellement ! Il fallait tout de même faire la différence…

~ Un Senseï… spécial ? ~
La détermination d’un démon

L’espoir quittait les yeux de braises de Sachiko au fur et à mesure que le Raikage parlait. Son senseï, venir signer de la paperasse dans l’intérêt de quelqu’un d’autre ? Ah ! Les poules auront des dents avant que se miracle ne se produise ! Néanmoins, elle pourrait tenter de se débrouiller autrement… Mais comment ? Qui pourrait l’acceptée comme élève, hein ? Qui voudrait enseigner son art à un démon ? !

Elle fut tirée de ses pensées par les nouvelles paroles du chef. Elle baissa les yeux, déçue. Elle avait compris, pas besoin de lui affirmer qu’il ne pouvait pas être son professeur. Après tout, il avait d’autres chats à fouetter. Un silence froid s’installa quelques secondes, puis il reprit la parole. Cette fois, elle ne put s’empêcher de lever brusquement la tête, les yeux écarquillés. Il… Il avait dit quoi là ? Il allait vraiment lui apprendre une technique médicale ? Évidemment, elle n’avait jamais entendue parler du Irou no Jutsu, mais si le Raikage la connaissait, elle ne devait pas être inutile, non ? C’est pourquoi l’adolescente se hâta de le suivre dans la pièce voisine. Elle fouilla rapidement dans sa mémoire, à la recherche de la moindre information pouvant la renseigner sur ce jutsu, mais elle ne trouvait rien. Cette technique lui était totalement inconnue. Ce grand homme allait probablement lui expliquer comment cette technique fonctionnait, de toute façon.

La salle dans laquelle ils entrèrent ressemblait en fait à toutes les autres de l’hôpital : une vulgaire chambre blanche avec des appareils un peu partout. Seulement, elle n’était pas occupée et était probablement un peu plus vaste que les autres pièces. La jeune fille s’arrêta au centre de la pièce pour faire face à son senseï d’un jour. De par sa petite taille et celle, imposante, du son mentor, on aurait bien l’impression que cet homme pourrait la mettre au tapis d’une pichenette, ce qui était peut-être le cas en fait. Mais, malgré le grand écart de taille entre les deux personnes présentes, la plus jeune fixait l’autre avec respect, mais sans peur au fond des yeux. Son visage était aussi impassible qu’à l’accoutumée, malgré l’excitation qui lui serrait le cœur comme un étau. La seule chose qui aurait pu trahir cette excitation, c’était la lueur qui brillait au fond de son regard de braise.

Son regard de feu. Ses yeux qui faisaient sa fierté, mais aussi son malheur. Ses yeux qui faisait qu’elle était rejetée, mais qui faisait d’elle un être pas comme les autres. Dans ce regard, on pouvait facilement lire du respect pour l’homme face à elle, mais aussi et surtout de la détermination. La détermination d’apprendre, de devenir médic-nin. La détermination de sortir de cet Enfer communément appelé la solitude et le rejet. La détermination de ne pas décevoir son professeur d’un jour. La détermination de changer le cours de sa vie, courte jusqu’à présent.

Mais surtout, plus globalement, la détermination d’apprendre cette technique, coûte que coûte.