Lorsque le vent de la liberté souffle sur le village. [PV Ei Yotsuki]

Règle n°17 : Un ninja doit faire abstraction de sa personne et ne pas vivre pour lui-même, il ne vit qu’en tant qu’instrument pour son village.

Nouveau jour, nouvelle aventure qui commence.

Aujourd'hui, il m'est arrivé quelque chose de vraiment exceptionnel. Jamais je n'aurais pu imaginer avoir cet honneur. Tu ne vas pas me croire, ce que je peux tout à fait concevoir, mais c'est la stricte vérité. Le Raikage en personne est venu me soutenir pendant mon entrainement : certes, il l'a fait à sa manière, mais le fait qu'il se soit intéressé à moi et en soit quelque chose de merveilleux pour moi. Maman, papa et grand-frère refusent de me croire. Ils disent que j'ai inventé cette histoire pour attirer l'attention des gens, pour faire mon intéressant, mais je leur ai raconté la stricte vérité. Tout ce qui compte, c'est qu'il sait à présent qui je suis. Avec un peu de chance, il suivra avec attention tout mon parcourt sur la voie du ninja, et me guidera de temps à autre pour m'éviter de faire des faux pas. Je rêve un peu je pense, mais ce serait vraiment super, tu ne penses pas? Non, bien-sûr, tu ne penses pas. Tu n'es qu'un livre : un livre stupide dans lequel je raconte ma vie stupide en espérant tous les jours que Dieu fait que mes parents tombent dessus, par hasard. S'ils te trouvaient et qu'ils te lisaient, peut-être essayeraient-ils de me comprendre, de faire plus attention à moi, qui sait? De toute façon, tout va changer. Je te jure qu'à partir d'aujourd'hui, tout va changer. Mon honneur, mais aussi celui de toute ma famille en dépend. De plus, je suis un ninja du village caché de Kumo, et il est temps pour moi d'agir en tant que tel!

Bref, je m'égare, je suis désolé. Je vais faire un gros effort de mémoire pour ne rien oublier de cette journée riche en émotion. Tout commença à cinq heure et trois minutes du matin précise. Je ne sais pas pourquoi, en me réveillant, l'envie subite de regarder mon réveil me prit, mais j'avais un étrange pressentiment. Quelque chose en moi me disait que ce jour allait être différent des autres, et qu'il fallait que j'en grave le commencement dans ma tête à jamais. C'est un peu comme quand tu t'arrêtes devant une certaine situation, avec l'étrange impression de l'avoir déjà vécue. C'est ça, mais sans l'être vraiment. Ça s'en rapproche en tout cas. En tout cas, cela n'a absolument rien gâché de la surprise qui m'attendait, quelques heures plus tard, au sommet des falaises escarpées qui se dressent fièrement à quelques endroits autour du village. C'est un endroit magique, je te jure, le paysage y est vraiment magnifique. On peut tout y voir, absolument tout. Et même ce qu'on ne peut pas voir du monde extérieur quand on se place aux portes de la ville. Quand on est tout en haut de ces sortes de montagnes, on est comme habité par un étrange sentiment de liberté. Étrange et puissant à la fois, on a l'impression de pouvoir accomplir n'importe quoi, que plus rien n'est impossible. J'avais l'impression d'avoir des ailes.

J'ai fais des recherches sur ce lieu. Il me fascine tellement que je veux tout savoir sur lui. Et mes attentes ont été largement comblées par un petit livre d'histoire que je tiens de mes vieux cours d'histoire à l'académie. Si j'avais su que mon regard pourrait s'y perdre pendant si longtemps, j'aurais pris la peine d'écouter un peu plus les leçons qui traitaient de sa création. Enfin je pense. Cependant, il est évident que jamais à l'époque je n'aurai pris la peine de marcher aussi longtemps pour admirer un simple levé de soleil. J'étais stupide. Voilà, c'est ça, j'étais tout simplement stupide. Je commence à comprendre un peu ce que me reprochent si souvent les gens. Je me plains tout le temps d'eux car aucun n'essaie de me comprendre, mais ai-je une fois tenté d'en faire de même pour eux? Jamais. J'étais bien trop tourné vers moi-même que pour m'en rendre compte, et bien trop égoïste que pour me l'avouer. Quelque chose en moi a changé, c'est évident, et tout ça c'est grâce à lui. Grâce au Raikage. Ce n'est pas pour rien qu'il est celui qui dirige notre beau village. Il a beau être aborder les choses d'une manière assez violente, mais cela n'en fait pas de lui un idiot pour autant. Ses conseils ont toujours été sages et avisés, un peu brusques certes, mais ils m'ont permis d'avancer et de découvrir ma vraie nature : le vent, la liberté.

C'est ainsi que, très tôt ce matin, je me suis dirigé vers les falaises escarpées. Après m'être lavé, teint les cheveux en rouge grâce à mon argile miracle, coiffé, et maquillé, je pus aller prendre mon petit déjeuner. Cette fois encore, j'ai rompus avec mes habitudes alimentaires : je sentais que je devais prendre des forces, et donc mes nourrir de façon conséquente. Jamais je n'aurais cru que mon intuition puisse aussi bien me guider. Rassasié, mes pas s'orientèrent d'eux-même vers cet endroit mystique. Mon regard s'évertuait à pousser vers les hauteur le disque flamboyant encore caché derrière les nombreux nuages qui flottaient dans les airs. Un vertige que je ne pourrai définir comme rassérénant ou inquiétant me prit alors, et c'est à moitié perdu dans la beauté des choses que je me suis rendu vers le lieu don je te fais l'éloge depuis tout à l'heure. La montée fut longue et difficile, mais le jeu en valait la chandelle. Je peux même affirmer que l'effort que je dus fournir était bien peu de chose comparé à la récompense qui m'attendait au sommet. Lorsque je fus enfin arrivé au lieu-dit, toute mon âme et tout mon être furent absorbés par le spectacle qui se déroulait devant moi. L'extérieur du village, je pouvais enfin contempler ce qui se trouvait derrière ces épaisses murailles électrifiées. La Foudre ne dirigeait plus mes jours, car le Ciel en était dorénavant le seul et unique dignitaire.