[Oto] Luu

PRESENTATION

Nom : ~~Petit beurre?~~ Oublié depuis bien longtemps...

Prénom : Luu

Âge : 42 ans

Taille/Poids : 1,91 m // 74 kg

Nindo : L'union fait la force mais pas la liberté

Village Choisi : Oto

Rang : Messager de la Mort

Affinité(s) : Genjutsu, genjutsu et genjutsu

Description Mentale

Homme cynique et d’apparence froide, Luu n’a jamais véritablement éprouvé une affection sincère envers ses congénères, en particulier masculins, quelles que soient leurs origines sociales ou ethniques. Il affiche d’ailleurs clairement ce trait de caractère en faisant volontairement abstraction de la moindre petite marque de respect dès qu’il s’adresse à un bipède mâle, même si Orochimaru reste à ce jour l’unique exception qui confirme la règle. Ainsi, durant son existence mouvementée, il s’est employé à rejeter toute forme de cultures et de dogmes en partant du principe qu’ils avaient chacun le même piètre objectif, qui visait simplement à asservir les masses en les façonnant contre leur gré dans le même moule, et qu’aucun ne pouvait donc prétendre à une quelconque supériorité par rapport aux autres, d’où la stupidité de leurs querelles incessantes. En effet, ce maître du genjutsu ne juge pas les civilisations et autres rassemblements de personnes dans leur globalité, mais les individus en tant que tels, sans jamais se fier aux bruits qui courent. Cette ouverture d’esprit si rare, pouvant presque revêtir une forme de tolérance dans le monde féodal et segmenté des shinobis, que Luu retrouva aussi chez le serpent blanc, fut une des raisons majeures pour lesquelles il se joignit aussi facilement aux projets ambitieux de ce dernier. En outre, l’éclectisme des ninjas, issus de milieux très différents, que notre shinobi grisonnant côtoie chaque jour au village du son, est pour lui une source perpétuelle de fascination et de découverte, ce qui le pousse à vouloir protéger plus que tout ce repère foisonnant de richesses intellectuelles diverses.

Néanmoins sa véritable passion réside avant tout dans son art : La création d’illusions. Celles-ci lui permettent d’effacer, de modeler à sa guise la laideur de son environnement pour la transformer en une chose, à la fois aussi belle et dangereuse qu’une puissante kunoichi, qu’il contemple toujours avec émerveillement de son unique œil. Le messager de la mort a ainsi perdu, au fil des décennies, goût à la réalité qu’il ne regarde désormais plus qu’avec mépris ou indifférence dans le meilleur des cas. Enfermé en permanence dans son monde de rêves qu’il ne peut pleinement libérer qu’en combat, Luu arbore un comportement enjoué, presque chaleureux, quand il livre bataille, radicalement opposé à son côté taciturne de tous les jours. Cependant notre homme n’est pas sadique ou belliqueux pour autant. Seul le genjutsu l’intéresse, et non pas les râles de douleur de victimes agonisantes qui, au contraire, ne font que gâcher son plaisir. En conséquence, par pitié, il agit toujours de son mieux pour abréger leurs souffrances, quitte à réduire de quelques minutes la jouissance procurée par ses illusions.

Cet art, qui a fini par dévorer sa vie, n’est toutefois en aucune façon une fierté. Il ne se donc vante jamais d’être à l’origine de tel ou tel massacre, et, par-dessus tout, il se fiche de sa réputation plus encore que de celle des autres. Luu désire simplement abuser toujours plus de ses capacités en genjutsu d’une manière purement égoïste sans jamais avoir derrière la tête l’idée d’inspirer un quelconque sentiment de prestige ou de crainte. Il serait de toute façon bien difficile, même pour le pire des pleutres, d’être effrayé par un personnage comme lui ne serait-ce qu’à cause d’un tic verbale très usant qui lui est propre, son légendaire « n’est-ce pas », donnant plus envie de le frapper que de se prosterner à ses pieds. Ajouter à cela, son goût prononcé pour l’humour noir et son langage empreint d’une courtoisie exaspérante transformeraient cet étranger venu des lointaines contrées de l’Est en une parfaite tête à claques s’il n’était pas si redoutable.

Cependant notre homme sait baisser sa garde afin de se montrer charmant voir séducteur auprès de la gente féminine, son autre grand amour après le genjutsu. Curieusement, lorsqu’il se trouve en présence d’une jolie jeune femme, Luu abandonne sa froideur habituelle teintée d’indifférence pour devenir quelqu’un d’aussi gai et enjoué que lorsqu’il est sur les champs de bataille en train d’exprimer son art. Ses conquêtes amoureuses sont nombreuses et ses échecs dans ce domaine le sont encore d’avantage, à son plus grand regret d’ailleurs. « Cela a au moins eu pour vertu de m’apprendre la persévérance » ne cesse-t-il de répéter pour masquer son désarroi. Le chef de la brigade fantôme est parfaitement conscient que sa faiblesse majeure réside dans sa luxure mais il ne veut absolument rien faire pour que cela change. Bien au contraire, Luu ressent un pincement au cœur à chaque fois qu’il se voit contraint d’ôter la vie à une créature sortie tout droit de l’un de ses plus beaux rêves illusoires. Il reste intiment persuader que lorsque la mort viendra frapper son messager, elle revêtira les traits de la plus belles des déesses.

Description Physique

Vétéran de guerre d’une quarantaine d’années, Luu se présente comme un homme distingué, particulièrement soucieux de son apparence et de son langage, non pas par respect pour ceux qui le côtoient ou par narcissisme mais simplement afin de préserver des méfaits de l’âge son charme naturel sur le sexe opposé. Sa longue chevelure blonde ponctuellement parsemée de mèches grises descendant jusqu’à mi-hauteur de son dos, symbole d’une longévité plutôt rare pour un shinobi, ne fait qu’apporter une touche de sagesse à un visage au regard endurci par la vision d’innombrables batailles dans d’innombrables lieus. Certains pourraient, en le voyant, qualifier le messager de la mort d’être vieillissant, sur le déclin. Or il n’en est rien. Sa rencontre avec Orochimaru lui a redonné une seconde jeunesse en fournissant une nouvelle raison de se battre à un homme qui ne faisait plus que s’exercer à son art suprême sans véritablement avoir de but précis. Son agilité ainsi que sa vitesse d’antan lui sont revenus dès que le désir de protéger le village du son émergea en lui. Luu considère que le serpent blanc a partagé un peu de son immortalité en lui transmettant une partie de ses objectifs démesurés, et il lui en est donc éternellement reconnaissant.

La taille immense du messager de la mort couplée à sa silhouette plutôt gracile le fait ressembler à une de ces étranges marionnettes qu’il a eu l’occasion d’observer une fois dans les étales de Suna lors d’un de ses nombreux voyages. Ses articulation, à la fois fines et délicates, ont tout pour faire penser aux nœuds du bois dans lequel sont taillées ces dernières. Sa chair livide, tendue à quatre épingles sur les os de son visage, évoque quant à elle les masques rituels dont elles sont pourvues de temps en temps. Seule une fine moustache claire ondulant au dessus des lèvres du chef de la brigade fantôme vient troubler la blancheur immaculée de son teint qui finalise le tout d’une façon aussi impeccable que la couche de vernis recouvrant les chefs-d’œuvre du village des sables. Les autres parties de sa figure sont particulièrement saillantes, à telle point qu’elles semblent presque tranchantes, mais tant en harmonie avec le reste de son corps qu’il s’en dégage une certaine beauté exotique, évocatrice de ses origines lointaines.

Le seul élément venant perturber un physique, apparemment si avantageux, se trouve être un cache-œil masquant une terrible blessure de guerre ayant rendu son œil gauche, jadis d’un gris profond, inutilisable. La large cicatrice bardant le globe oculaire depuis l’arcade sourcilière jusqu’à la paupière inférieure est, selon les dires de Luu, très inesthétique. Même si certaines de ses conquêtes ont jadis apprécié cette singularité, notre homme se débrouille toujours pour ne pas la montrer en public et entretient le mystère sur son origine. Il a néanmoins découvert une utilité à l’ustensile camouflant sa balafre : De minuscules perles de poisons fabriquées par ses soins y sont cousues sur son contour, ce qui permet au shinobi d’élite d’avoir en permanence une dose d’élixir toxique sous la main pour en enduire discrètement des senbons destinés à affaiblir ses ennemis les plus coriaces ou, le cas échéant, mettre fin à ses jours si la situation devenait trop tendue. Toutefois il répugne généralement à utiliser une telle facilité car il considère que cela souille son art.

Luu, traumatisé par sa cicatrice, a même tendance à dissimuler son cache-œil sous un large chapeau noir qu’il tient, de ses doigts ciselés, penché quasiment en permanence du côté de son visage blessé, comme une sécurité supplémentaire. Son couvre-chef est accompagné de vêtements tout aussi sombres, le haut de gamme de qui se fait dans son pays d’origine, très classiques là-bas mais tellement étranges dans sa contrée d’accueil. Notre gardien d’Oto a d’ailleurs toujours refusé de porter son bandeau ninja, jugeant que ce dernier n’allait absolument pas avec son ensemble sur mesure. Enfin, il recouvre ses habits d’une immense cape qu’il combine souvent à ses illusions...

Histoire

Luu naquit il y a maintenant quarante-deux ans de cela dans la lointaine contrée du Jushin. Sa famille, très proche de la dynastie impériale depuis près de deux siècles, était entièrement dévouée à cette dernière. Etant d’une ascendance noble et respectée, notre shinobi d’Oto fut entrainé durant toute sa jeunesse pour devenir un Angyo Onshi, c'est-à-dire un membre d’une unité d’élite, propre à sa contrée, destinée exclusivement à protéger les intérêts du commun des mortels contre les excès des divers seigneurs féodaux souvent avides de pouvoir. Il n’avait pas eu le loisir de choisir de son avenir. Son père l’avait fait pour lui avant même qu’il ne vienne au monde. Cependant son manque de motivation fut rapidement perçu par ses professeurs, et le petit garçon, qu’il était alors, faillit être écarté de sa formation. Le patriarche, outré que l’on puisse considérer sa progéniture comme un incapable, questionna celle-ci sans relâche afin de comprendre pourquoi elle ne voulait pas d’un destin merveilleux, garant d’une puissance et d’un prestige inouïs. Cette dernière finit par lui répondre qu’une seule chose l’intéressait : Peindre, et qu’elle détestait avoir à faire des invocations grossièrement façonnées par un autre bien moins doué que lui. Toutefois un problème se posait dans la mesure où le kuchiyose était alors une spécialité du Jushin avec laquelle tous les Angyo Onshi devaient apprendre à se battre. Le père, constatant que rien ne ferait changer d’opinion son fils, décida de jouer le tout pour le tout en faisant venir un shinobi du pays des songes expert en illusions. Ce dernier eut alors l’intelligence de présenter à son élève le genjutsu comme une forme de peinture, à ceci près que l’artiste n’exerçait pas son esprit créatif sur une toile exigüe mais dans l’immensité de son environnement. Luu, totalement stupéfait par l’existence d’un telle prodige, lâcha à jamais ses pinceaux pour suivre l’enseignement de celui qui devint son maître l’espace d’un court moment avant d’être rapidement dépassé par le talent naturel de son disciple encore adolescent. Grâce à son don très exceptionnel au Jushin, le messager de la mort devint, pour la plus grande fierté de son géniteur, le plus jeune général Angyo Onshi de toute l’histoire de son pays. Cependant, il avait beau faire partie des hautes strates de sa nation, il n’éprouvait aucune satisfaction à défendre les opprimés au nom d’un empire dont il ne faisait en fin de compte qu’assoir la suprématie.

Lorsque l’empereur mourut alors que Luu venait tout juste de fêter ses vingt-cinq printemps, ce dernier se sentit enfin libéré de ses obligations, et, son patriotisme laissant à désirer, ne fit absolument rien pour empêcher l’arrivée au pouvoir de celui qui, contre la volonté de tous, prit la succession du prestigieux défunt. Il s’en mordit les doigts lorsque, quelques semaines plus tard, ce tyran fit éliminer les plus puissants sympathisants de l’ancien régime, dont la famille notre jeune homme blond faisait partie, par peur de voir souffler un vent de révolte. Privé de toute attache, notre maître en genjutsu, alors en proie au chagrin, décida de venger les siens. Cependant, en dépit de ses pouvoirs colossaux, il ne put rien faire face à l’écrasante puissance militaire de son opposant qui avait su s’attirer la protection des pays des nuages et du sable. La frustration générée par cette échec, qu’une cicatrice à l’œil gauche s’efforce chaque jour de lui rappeler, rendit notre homme profondément haineux vis-à-vis de toute forme de pouvoir totalitaire. Il lui fut donc impossible de rester dans le Jushin qui fut un empire, est une tyrannie et continuera très certainement à garder les travers d’une dictature pendant longtemps.

Abandonnant pour toujours son glorieux nom de famille qui symbolisait la vanité de ses origines maintenant enterrées, Luu partit explorer le monde sans véritablement avoir de but si ce n’est celui de frôler encore plus la perfection dans son art. Ses voyages hasardeux durèrent pendant près de sept ans, ce qui lui permit, en plus de tester son charme sur une foule de femmes différentes, de développer une connaissance approfondie de la faune et de la flore de territoires inconnus afin de pouvoir notamment maitriser une large gamme poisons plus efficaces les uns que les autres. Son errance aurait pu continuer ainsi indéfiniment jusqu’au jour où le maître en genjutsu rencontra par hasard Orochimaru à proximité du village de la brume. Les deux hommes assistèrent passivement au putsch mené par les sept épéistes légendaires qui ravageait le pays de l’eau à l’époque. Inspirés par le spectacle, ils échangèrent de nombreuses idées sur ce qu’était le pouvoir, la façon de s’en servir et surtout la manière de le garder. Même si notre duo de shinobis n’était pas d’accord sur tout, Luu vit en le serpent blanc un meneur d’exception, à la fois moderne et malin bien qu'un peu trop obsédé par sa revanche sur Konoha. En conséquence, ce fut tout naturellement qu’il accepta de grossir les rangs du village ninja de ce dernier en faisant pour la première fois de sa vie confiance à un leader. Après avoir grandement contribué à l’élaboration de kinjutsus en matière d’illusions propres à Oto et donc prouvé sa loyauté, le messager de la mort créa la brigade fantôme dans le but de sécuriser les forêts bordant la tanière du reptile qui seraient désormais son fief.

Test RP

L’obscurité dévorait peu à peu l’astre du jour sur les forêts touffues avoisinantes au village du son. Luu venait de prendre sur son temps libre afin d’effectuer le tour de garde d’Akane. La ravissante juunin aux yeux noirs comme le charbon semblait exténuée depuis son retour de mission, et notre homme l’avait toujours préférée à ses côtés lorsqu’elle affichait une mine reposée. Néanmoins cette galanterie exagérée avait ses inconvénients : Il devrait abattre deux fois plus de travail cette nuit. En effet, le messager de la mort allait d’abord se cantonner à la surveillance du secteur Est, d’ordinaire réservée à sa subordonnée, puis enchainer par son labeur habituel, dans le secteur Nord, d’ici cinq longues heures. Le vent souffla, remuant au passage les longs troncs filiformes d’arbres que l’on aurait pus confondre avec d’épais roseaux s’ils ne disposaient pas de racines, étrangement épaisses au vue de leur gabarit, qui longeaient parfois la surface du sol sur près d’un mètre. Notre ninja d’élite s’était renseigné sur cette spécificité, et il avait ainsi appris que la dureté peu commune du sol de la forêt, dont il avait la garde, ne permettait pas aux végétaux de s’implanter en profondeur. Ces derniers avaient donc évolué de façon à ce que leurs différents systèmes racinaires se lient les uns aux autres, formant ainsi une sorte de tapis géant en bois qui recouvrait presque entièrement chaque centimètre carré de terre disponible et empêchait la flore toute entière de s’écrouler comme un château de cartes à la moindre tempête. La nature était décidément fascinante, presque autant que les femmes, chacun de ses éléments s’associant parfaitement avec les autres afin d’éviter la catastrophe. Mais, malheureusement, pour les Hommes rien n’était aussi simple, leurs unions apportant à certes des solutions mais aussi bon nombre de problèmes.

Une puissante bourrasque enchérit sur la légère brise de tout à l’heure et fit cette fois-ci s’envoler l’imposant couvre-chef de Luu, jusque-là posé sur sa tête, révélant à l’éclat d’une lune naissante son cache-œil. Instinctivement, le messager de la mort lança plusieurs coups d’œil furtifs sur le décor environnant, comme s’il venait d’être mis à nu et qu’il cherchait avec inquiétude des regards moqueurs. Un vieux réflexe idiot que le chef de la brigade fantôme ne parvenait pas à chasser. Il se sentait ridicule lorsqu’il avait cette réaction car il savait qu’il n’y avait rien de choquant ou d’indécent à perdre son chapeau. En dépit de ces considérations rationnelles, à chaque fois que cela lui arrivait, il se sentait mal à l’aise et se mettait à imaginer que le premier venu pourrait deviner qui il était ou ce qu’il avait fait à la simple vision de son œil blessé pourtant en permanence recouvert. Luu préférerait tout simplement que l’on ignore tout de cette balafre, qu’il soit même impossible de supposer son existence, d’où la nécessité de la camoufler dans l’ombre d’une coiffe ; le cache-œil se révélant être insuffisant à son goût. Pourquoi faisait-il une telle fixation sur une blessure pareille, lui qui en avait connu tant d’autres ? Cela restait un mystère, y compris pour le chef de la brigade fantôme… Etait-ce à cause du trouble esthétique qu’elle produisait ? C’était ce qu’il ne cessait de dire depuis toujours mais, au fond, il savait que ce n’était pas ça. Etait-ce donc à cause des circonstances dans lesquelles elle avait eu lieu ? Non, un banal coup d’épée un peu trop lent, porté au visage par un de ses anciens frères d’arme du Jushin contre qui Luu s’était sciemment retourné, ne pouvait générer un tel traumatisme chez une personne endurcie comme lui. Etait-ce alors les raisons qui l’avaient poussé à agir de la sorte et dont sa cicatrice était une des conséquences ? Une vengeance pouvait-t-elle vraiment être blâmée ? Oui, cela ne faisait aucun doute aux yeux de notre homme qui ne voyait en elle qu’une source de violence superflue. Dans ce cas, pourquoi avait-il succombé à la tentation ? Cette question serait inscrite dans sa chaire à jamais…

Le shinobi du son retrouva enfin son couvre-chef qui s’était coincé dans des branchages. Après l’avoir sommairement épousseté, il le vissa sur sa tête en l’inclinant, comme à son habitude, du côté stigmatisé de son visage, et pria pour qu’il ne le quitte plus jamais. Puis il s’assit en tailleur sur le rocher le plus plat qu’il puisse trouver, et s’employa à ne faire qu’un avec son environnement afin de détecter le moindre bruit suspect. Soudain le hululement d’une chouette blanche retentit par trois fois dans une nuit qui avait maintenant prit entièrement possession des lieus. C’était le signal : Un intrus tentait de pénétrer dans Oto par la grande porte. Luu se releva donc en vitesse et s’enfonça dans les ténèbres de sa forêt. Il devait se dépêcher d’arriver à l’entrée du village située dans le secteur Sud. Ce soir c’était à cet abruti de Bundaro de patrouiller là-bas, et le chef de la brigade fantôme ne voulait pas voir ce tire-au-flanc se tromper encore une fois dans la marche à suivre en cas de visite impromptue. Fendant les broussailles dans un léger bruissement, le messager de la mort put, au bout de quelques minutes, observer enfin la silhouette imposante de la partie émergée d’Oto. La lune, plus brillante que jamais parmi les astres d’un ciel dégagé, éclairait d’une lueur malsaine les pierres grisâtres de la structure. Cependant notre maître en genjutsu ne prêta même pas attention à ce paysage morbide qu’il connaissait par cœur puisque ayant commencé à le côtoyer dès que la première pièce de l’édifice avait été posée, il y a déjà près d’une décennie.
Notre homme termina sa course folle en se rendant au point de rencontre de la brigade fantôme en cas d’intrusion par le secteur Sud. Il fut surpris de constater que Bundaro ne l’y attendait pas… Qu’est ce qu’il pouvait bien se passer ici ? Tout à coup il aperçut une silhouette au loin, immobile dans les branchages… Se rapprochant furtivement, Luu dut se retenir pour ne pas laisser éclater sa colère lorsqu’il constata que l’inconnu n’était autre que son paresseux de sous-fifre qui s’était assoupi à son poste. Son réveil fut des plus brutaux lorsque son supérieur hiérarchique fit jaillir l’image du serpent blanc, grâce une technique de genjutsu, dans son esprit encore prisonnier de l’étreinte de Morphée.

« Humpf Maître Orochimaru, je… »

« C’est moi, triple buse, et estime toi heureux de ne pas avoir à faire à lui... Alors, comme ça, tu as ressenti l’envie irrésistible de déclencher le signal d’alerte avant de tomber de sommeil n’est-ce pas ? »

« Le signal d’alerte ? Non, je vous jure que… »

« Qui était-ce alors ? »

« Bah… euh… Je suppose qu’il s’agissait d’une véritable chouette blanche… Ces oiseaux nocturnes chassent souvent en cette saison vous savez… »

« Vraiment ? Intéressant... Mais ce n’est pas une raison suffisante pour piquer du nez… N’est-ce pas ?! Comme punition, tu enchaineras ton tour de garde par la patrouille du secteur Nord. »

« Bien maître… »

« Ah j'oubliais ! Fais moi aussi songer à modifier ce maudit signal dès demain matin… »

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