[Mission] Le transporteur

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La journée ne pouvait pas mieux commencer. Du soleil à faire fondre un glaçon en deux secondes, une cigarette fumant entre ses doigts et les villageois d’une humeur joyeuse. La capitale, comme le centre du village de Konoha, était aussi vive que d’habitude, une foule de gens se croisant sans jamais se voir encombrant les rues. Le parfum des épices qu’on vendaient embaumait l’air, tandis que la voix criarde des marchands montaient dans les cieux telle un prière vers un dieu. Dommage pour notre jeune ami, il n’était pas en vacances et encore moins venu faire des courses pour sa mère. Comme tout bon shinobi de son village, c’était le devoir qui l’avait fait sortir de son trou. G allait jouer le transporteur, le postier, le coursier, les termes pour qualifier sa mission étaient d’un nombre incalculable. Quoiqu’il en soit, ce matin, en allant à la tour du Kage, il avait réclamé une mission pas trop compliqué, vu qu’il sortait de convalescence. On lui avait donné deux adresses et expliqué ce qu’il devait faire. Transporter une mallette en veillant à ne pas se la faire voler : trop fastoche!

Quoiqu’il en soit, il se promenait dans les rues, plus méfiant que jamais tout en prenant l’air innocent. Il ne voulait pas que son surplus de prudence lui porte préjudice, surtout qu’il n’avait jamais été doué pour cacher ses émotions. Avançant aussi fluidemment que ses membres encore raides lui permettaient, il approchait lentement mais sûrement du domaine du premier bonhomme. Il ne comprenait pas comment deux personnes qui refusaient de se voir pouvaient manigancer ou négocier ensemble. À leur façon d’agir, le pyromane ne pouvait que les prendre pour des futurs grands seigneur en puissance. Et ses conjonctures furent bien vite vérifier. La maison avait plus des allures de temple qu’autre chose, à cause de la haute murailles qui entourait l’habitation. À l’entrée, deux gardes à la mine patibulaire restaient immobiles en se montrant le plus inaccessible possible.

L’archer ne se démonta pas pour autant. S’approchant avec assurance, ne détournant pas les yeux, continuant à les enflammer de son regard, il leur tendit le parchemin sur lequel était inscrit l’ordre de mission affublé du cachet de l’Hokage. Les deux gorilles se mirent à lire les grandes lignes et hochèrent positivement la tête. D’un mouvement synchrone, ils poussèrent la grosse porte en bois, dévoilant un temple qui semblaient aussi vieux que ses ancêtres. L’un des gardes quitta son post pour le guider dans les couloirs incessants, comme si toute la demeure était un labyrinthe sans fin. Quand enfin les pas de son guide s’arrêtèrent, il ouvrit une nouvelles porte et lui fit signe d’entrer.

*Ok… Bonjour l’ambiance…*

En effet, il n’avait rien encore vu, car il entra dans ce qui avait tout l’air d’être un bureau, il fut on ne peut plus surpris de ce qui s’y trouvait.

*Par tous les démons de l’enfer, dans quel brasier j’ai mis les pieds…*

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G fit des efforts surhumains pour ne pas éclater de rire car il savait bien ce qui allait lui arriver s’il ne se retenait pas. Un bref résumé: il allait soit mourir comiquement ou salement. Aussi, il s’efforça de garder un visage neutre tout en portant le moins attention à cette décoration quelque peu originale. En effet, tout laissait croire que le membre de cette transaction avait un gout très prononcés pour les vieux films de mafiosos ou d’entrepreneurs douteux. La pièce illuminée par une unique lampe, donnant l’impression que la lumière était tamisée, embaumait le cigare bon marché. Expert comme il l’était, il ne pouvait aucunement se tromper sur ce fait. Malgré tout, il ne pouvait pas nier que l’homme qu’il devait servir aujourd’hui était tout aussi accro que lui, vu l’écran de fumée qu’on pouvait confondre avec un épais brouillard. On pouvait entendre la respiration haché d’un vieil homme qui n’avait pas encore compris qu’il ferait mieux d’aérer cette pièce.

Tout ce qu’il pouvait voir de son employeur était un petit chapeau et quelques mèches grises dépassant. Des tonnes de papiers encombraient le bureau, à tel point qu’on aurait pu le comparer à celui d’Hojo, le Kage du village de la feuille. Bien que contrairement au mafioso des temps modernes, le nouveau dirigeant semblait être plus habile pour fuir ses obligations bureaucratiques. Le garde s’approcha de son patron et lui murmura quelques mots. Debout comme un piquet, retenant toujours un fou rire mortel, l’archer comprit qu’on l’annonçait. Cependant, il ne reçut pas l’attention qu’il voulait qu’on lui donne. Il entendit le bruit d’un tiroir pas bien huilé qu’on tirait avant de voir une grande enveloppe marron survolée la paperasse. Ne faisant pas attention, ignorant le fait qu’on l’avait totalement ignoré, le pyromane s’approcha et récupéra ce colis. Il le glissa prudemment dans la poche intérieure de sa tunique et tira sa révérence.

Comme pour l’aller, le garde lui servit de guide, l’empêchant de se perdre dans le dédalle de couloirs. Il pensa un moment au mal que devait avoir le propriétaire à trouver les toilettes dans une si grande demeure. Et l’idée de le voir faire dans son pantalon comme une gosse de deux ans suffit à lui faire perdre le peu de retenue qu’il avait. Éclatant un rire sonore, il fit sursauter le vigil silencieux. Ce dernier lui ordonna aussitôt de se taire, son masque de neutralité étant tombé à cause d’une peur qui paraissant sans fondement. Mais ne voulant pas lui causer de problème, le chuunin calma son hilarité, pour recevoir, à sa grande surprise, des remerciements. Enfin de retour à l’entré, le garde ouvrit à nouveau la bouche pour dire des paroles qui assez invraisemblables.

- Excusez mon maître. Derrière ces montagnes de papier se cache un homme bon.

Ne voulant pas remettre en question les paroles d’un homme qui semblait bien plus calé dans le sujet, la flèche de Konoha ne fit qu’hausser les épaules. Saluant les gorilles, qui reprirent leur masque de rigidité, il se dirigea vers la seconde demeure. Certain qu’il tomberait sur une habitation très pour trait similaire avec celle qu’il venait de quitter, G se préparait déjà mentalement afin de prévenir une nouvelle crise de rire.

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Déjà, les fortifications de la demeure du premier homme d’affaire disparaissaient derrière les murs des habitations environnantes. G avançait d’un pas vif car la distance qu’il devait encore se taper était longue, sans compter le temps qu’il prendrait aussi pour rentrer chez lui. Il commençait franchement à se demander pourquoi il avait accepté de jouer les intermédiaires entre deux barjots qui avaient peur de se voir. Ne comprenant pas les intensions du secrétaire qui lui avait refilé cette mission, il finit par se dire que c’était une précaution prise par son bien trop protecteur père. Et si ces déductions s’avéraient être fondées, le meilleur moyen de lui prouver que sa santé n’était plus en danger était d’accomplir sa tâche sans aucune bavure. Pas vraiment satisfait de la conclusion à laquelle il était arrivé, le jeune homme tatoué de flammes préféra se concentrer sur son but : ramener le fric à bon port.

Sortant enfin de la forêt de gens pour arriver devant une longue allée dégagée, le Sarutobi entendit un son qui avait tout d‘alarmant. Il était encore loin de la demeure du second seigneur, ce qui signifiait que quelque chose ou plutôt quelqu’un était en approche. Comme pour confirmer ses pensées, les sons de pas se firent plus distincts alors que les lieux paraissant étrangement calmes. Freinant ses pas, le chuunin s’arrêta pour scruter le paysage autour de lui, s’arrêtant longtemps sur les ombres qui étaient assez épaisses pour cacher plus d’une personne. C’est alors qu’ils sortirent de leur cachette, deux gringalets pas plus costauds que le jeune homme en face d’eux. Et à la façon dont ils souriaient, ils semblaient savoir ce que contenait l’enveloppe marron qui faisait une bosse assez flagrante sur la tunique du fumeur compulsif.

Pourtant, ce dernier restait calme, son regard allant d’un brigand à l’autre. A chaque mouvement que les deux hommes faisaient vers lui, le pyromane ajustait sa position, prêt à passer dans un futur proche à l‘attaque. Or, il n’eut même pas le temps de finir de penser cette phrase que les deux lâches foncèrent sur lui dans un même élan, sortant de leurs poches ce qui avait l’allure d’un canif. La réaction du ninja du feu fut instinctive, sourire car il pouvait laisser libre court à sa barbarie habituelle. Tandis qu’il joignait les mains, à l’instant précis où ses doigts se frôlèrent, c’était comme si un nouveau G venait de faire son apparition. Un sourire furtif se dessina sur ses lèvres closes : il avait attendu ce moment depuis que les portes du temple ancestral s’étaient closes dans son dos.

La distraction fut cependant de courte durée, vu comment l’archer expédia l’affrontement. Esquivant chacune des attaques avec une finesse, il n’eut qu’à cracher un énorme jet de flamme pour les avoir en un seul coup. Un quinzaine de minutes plus tard, il frappait à la porte du second château, où l’attendait le récepteur de paquet qu’il portait. Le seigneur lui fit même l’honneur de se présenter en personne ; il craignait sûrement que ses serviteurs ne piochent dans ce qu’on lui appartenait. Lui remettant l’enveloppe, attendant qu’il finisse de compter son revenu journalier, le flambeur bailla sans aucune retenue. Les gardes retinrent leur respiration, comme s’il venait de commettre un acte digne d’être sanctionné puis se relâchèrent quand leur seigneur afficha une mine satisfaite. Pour exprimer son contentement, il prononça ces quelques mots pour le jeune homme en face de lui avant de disparaître des ses appartements.

- Bon travail, gamin...

Le Sarutobi retint une réflexion mal obligeante mais se contenta de s’en aller sans aucune forme de politesse. Des gens aussi grossiers ne méritaient pas tant de respect et il se demandait pourquoi Konoha répondait à leurs appels. Cependant, satisfait d’avoir prouvé son rétablissement à son vieux, notre jeune ami rentra chez lui d’un pas lent et nonchalant.