[Mission de rang D] A la recherche des lunettes perdues

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Cela faisait un moment déjà qu’Enishi n’avait pas accomplit de missions de bas rang pour son village. Le fait de se savoir membre d’une équipe lui donnait l’espoir de participer à des occupations d’un niveau un peu plus élevé, et surtout plus accompagné. Lui qui était si prompt à aider les gens qui l’entourent ne pouvait pas satisfaire ce besoin s’il était constamment en mission de rang D, et donc isolé. Mais il savait tout de même que ce genre d’objectif restaient significatif aux yeux de l’administration du village s’ils étaient accomplit en nombre suffisant. C’est pourquoi Enishi, en ayant la prétention de passer chuunin rapidement, trouva aisément de la motivation à l’idée de retourner une fois de plus à la tour du Raikage.

Il pensa tout de même à réaliser son petit train quotidien en criant un bon coup sur sa mère et en achetant une banane auprès de son vendeur favori, avant de se rendre sur place. Mais il ne lui fallut que peu temps pour s’y rendre, car déterminé à accomplir cette nouvelle tâche aussi vite que possible. A son arrivée le vieux Toto l’accueilli chaleureusement, lui montrant à quelle point il lui avait manqué pendant ces jours où le jeune ninja n’était pas venu :

- Espèce de gredin à manches courtes ! Je te trouve du boulot, du bon en plus, et c’est comme ça qu’on me remercie ?! Hein ?! En s’absentant pendant des semaines !!

Il avait accompagné ces paroles de grands gestes faisant voler à droite et à gauche plusieurs documents rangés jusque là bien soigneusement sur des piles. Il fallut l’intervention de trois de ses collègues pour le calmer et le rassoir à sa place, étant donné qu’Enishi ne faisait rien pour arranger son mécontentement. En effet, plusieurs « vieux débris » sortirent de sa bouche, parmi d’autres noms d’oiseaux. Ils s’opposaient, dans leur chamaillerie, comme si Toto était l’image vieillie d’Enishi, tant leurs caractères étaient similaires.

- Quoi qu’il en soit tu peux toujours rêver pour qu’j’me décarcasse une fois de plus, si tu veux des missions, il faudra des excuses et beaucoup de temps ! Des jours, des mois ou des années, j’m’en carre les noisettes !! Mais en tous cas ça s’ra pas pour tou’d’suite !

*Ah c’est beau de vouloir rendre service tient !!*. Enishi commençait à perdre, au-delà de sa foi dans les missions de faible rang, sa motivation. La seule chose qui le poussait à continuer était que l’on puisse reconnaitre son acharnement à vouloir progresser, mais comment montrer cela si le village même refusait de lui donner des missions ? Il sortit donc rapidement de la pièce où le vieil homme et ses collègues travaillaient, avec un visage empli de colère. Mais cette expression n’avait rien de haineuse, Enishi était énervé contre ce destin qui semblait l’accabler et cette colère était donc un mélange de tristesse et de rage. Puis, sans qu’il ne s’y attende, une porte vient heurter violement son nez pour finalement envoyer le jeune ninja au tapis quelques mètres plus loin. Il n’avait pas pu l’esquiver, ne regardant pas devant lui mais plutôt en direction de ses pieds, comme pour oublier qu’il était encore dans la tour d’un Raikage qui ne se bougeait même pas pour lui donner des missions. La personne qui avait ouvert cette porte vint tout de même rejoindre le pauvre Enishi dont nez brisé ne cessait de libérer des coulées de sang.

- Oh, pauvre petite demoiselle ! Pardonnez-moi pour ce coup involontaire !

*Petite ?! … Demoiselle ?!*. Enishi s’apprêtait à se ruer sur cet individu qui venait non seulement de lui fracturer le nez mais qui en rajoutait en plus en se moquant de lui. Il imaginait déjà son pied d’artiste martial entraîné atterrir dans le visage de l’inconnu en lui déboitant la mâchoire et en lui fracassant chacune de ses dents. Mais au lieu de cela, son cœur chavira totalement devant la douce vision qui lui était offerte. En effet, la personne qui était sortit de cette pièce était une sublime jeune femme dont les longs cheveux blonds s’accordaient parfaitement avec un visage fin et angélique. Enishi perdit totalement toute trace d’animosité en la voyant, mais ce fut à l’instant où elle se pencha vers lui pour observer sa blessure, et donc à l’instant où son chemisier largement ouvert laissa entrevoir au jeune ninja toute l’étendue de sa beauté, qu’il craqua finalement :

- Vous êtes très, enfin … Oui, mais … Si on considère que … Eheheh …

Les talents de séducteur d’Enishi avaient décidément encore frappé et cette démonstration de savoir-faire avait visiblement touché la belle :

- Oh, la pauvre petite, le choc lui a fait perdre la tête ! Je t’aurai bien soigné moi-même mais hélas j’ai encore perdu mes lunettes, et sans elles je suis incapable d’écrire même mon prénom.

Enishi comprit alors pourquoi il passait pour une fille depuis leur rencontre et il décida de tout mettre en œuvre pour retrouver ces précieux verres qui montreraient à son nouvel amour qui il était vraiment. Il lui dit donc de ne pas s’en faire pour sa blessure et de continuer ce qu’elle avait à faire pendant qu’il accomplirait sa quête. Elle le remercia chaleureusement, en l’appelant d’ailleurs une nouvelle fois « petite », puis elle retourna dans son bureau. Enishi était tout excité, il avait les clefs du bonheur à portée de main, il lui suffisait simplement de retrouver une paire de lunettes. Son euphorie lui avait même fait oublié qu’il ne savait absolument pas où et comment cette jolie jeune femme avait pu les perde, et qu’il ne savait pas non plus à quoi elles pouvaient ressembler. De plus, son sang continuait toujours de s’écouler depuis son nez, il lui faudrait donc trouver quelque chose pour se panser avant de rejoindre un hôpital.

Il frappa à toutes les portes sans exception, prenant le risque souvent de se faire jeter par des « honnêtes gens qui travaillent ». Au bout de la quatrième réponse de ce type, Enishi ouvrit la porte de force, faisant taire les employés à coup d’insulte ou de pied si cela était nécessaire. Il ne voulait pas perdre l’occasion de trouver ces fichus verres sous prétexte que des secrétaires ne voulaient pas être interrompus pendant qu’ils se racontaient leurs week-ends. Mais tous n’étaient pas aussi dociles devant les pressions d’Enishi et celui-ci ressortit de quelques salles avec de nouvelles blessures. Dans tous les cas, lorsqu’il entrait dans une pièce il cherchait absolument partout, sous chacune des feuilles qui étaient éparpillées dans les pièces, dans chacun des placards, dans les poches de toutes les personnes qu’il croisait. Il avait même essayé de voler les lunettes d’un homme qui les portait encore sur le nez. Finalement, cette histoire se solda par un évanouissement d’Enishi pendant quelques minutes, après avoir reçu un violent coup de pied de la part de cet individu qui tenait visiblement à ses verres. Mais le jeune ninja était motivé comme jamais, il savait qu’une beauté divine l’attendait au bout de cette quête et malgré toutes les blessures dont il souffrait il ne voulait pas abandonner.

Après deux heures de recherche, il pénétra dans une nouvelle salle avec la ferme intention d’y trouver des lunettes égarées. Mais ce qu’il y attendait était bien pire que ça. Un employé d’une trentaine d’années, mais surtout d’une centaine de kilos, faisait la sieste sur une suite de chaise installées dans le fond de la pièce. Malheureusement pour Enishi, non seulement il ne l’avait pas vu en entrant, mais il l’avait en plus réveillé en ouvrant la porte à coup de pied. Le jeune ninja fut donc surprit, pendant qu’il fouillait dans de nouveaux tiroirs, d’entendre comme un grognement de bête enragée dans son dos. Il se retourna doucement, comme pour ne pas brusquer l’animal, puis il l’observa de la tête au pied, la forte de masse de l’homme étant également accompagnée d’une taille d’ogre. L’expression d’Enishi passa alors d’excitée et pressée à horrifiée et tétanisée. Il ne savait plus comment faire bouger ses jambes, pourtant il aurait voulu courir loin, très loin de ce fauve prêt à lui sauté à la gorge. Finalement ce fut un « Roarrrrr !! » qui le fit décoller de sa position, mais il ne s’en sortit pas simplement avec un coup de frayeur puisque le mastodonte lui couru après pendant près de vingt minutes.

Il parvint à le semer en se cachant dans un placard à balais, mais il redouta de mourir coincé dans cette petite boîte puisque la bête rôdait encore dans les couloirs comme pour traquer sa proie. On pouvait la voir renifler chaque coin d’allée pour retrouver la trace du jeune ninja, qui dû d’ailleurs s’arrêter de respirer pendant plusieurs secondes lorsqu’elle passa devant le placard. Il se sortit finalement indemne de cette poursuite, mais il n’avait toujours pas retrouvé de lunettes. Il se demandait si la jolie jeune femme n’avait pas pu les perdre ailleurs que dans la tour, puisqu’ayant omit de préciser son emploi du temps au shinobi. Dans tous les cas, Enishi préférait de loin perdre un amour que de fouiller chaque poubelle du village pour ses beaux yeux, d’un bleu pourtant envoutant. Il poursuivit donc ses fouilles au sein du bâtiment qui abritait encore bon nombre de pièces encore non visitées. Le même accueil lui fut réserver à chaque fois, c’est à dire une foule d’insultes et de coups, puisqu’il était désormais énervé de passer autant de temps à la recherche d’une paire de lunettes qui pouvaient se trouver aussi bien au fond d’un frigo que flottant dans une cuvette de toilettes, et que cette rage se faisait ressentir sur les locataires des lieux.

Après maintenant quatre heures au total de recherches éreintantes pour Enishi, des traces de sang le suivaient partout où il allait. En effet, son nez qu’il tenait encore d’une main pour limiter l’hémorragie, s’était depuis un moment déjà accompagné de multiples blessures faites par les employés irrités. Il devait avoir des bleus sur à peu près tout le corps, des marques d’agrafeuses sur les bras, et des morsures sur les jambes. La tour du Raikage était décidément remplie d’êtres plus suspects les uns que les autres. Mais n’en était-il pas autant pour Enishi qui, simplement pour espérer recevoir un sourire de sa belle, était prêt à se vider de son sang ? Il ressentait en tous cas largement ses limites et c’était pourquoi il avait décidé de rejoindre au plus vite la jeune femme, pour s’excuser de ne pas avoir été compétent, et pour pouvoir ensuite rejoindre l’infirmerie la plus proche.

Il parvint à atteindre son but, mais seulement au bout de longs, très longs efforts. Sa jambe gauche saignait plus qu’il ne l’avait prévu, et les agrafes dans ses bras lui faisaient souffrir le martyre. Heureusement pour lui, son nez s’était calmé depuis un moment déjà. Il frappa donc rapidement à la porte du bureau où sa dulcinée l’attendait, et la réaction ne se fit pas attendre. A l’instant même où son poing toucha la planche pour la seconde fois, celle-ci s’ouvrit avec une violence hors du commun et vint se poser une nouvelle fois très délicatement sur le bout du nez d’Enishi. Celui-ci ne rouvrit les yeux que plusieurs heures plus tard, allongé sur un lit d’hôpital, avec des plâtres et des bandages un peu partout sur le corps.

- Mon pauvre choupinet ! Tu as fait bien des efforts pour moi, je ne sais vraiment pas comment te remercier !

La vue qu’offrait le décolleté de la jeune femme donna bien des idées à Enishi qui tint pourtant sa langue, préférant imaginer ce petit plaisir plutôt que de risquer de prendre un nouveau coup.

- En tous cas, je me dois de m’excuser, je t’avais envoyé chercher mes lunettes alors qu’elles étaient simplement tombées au moment où j’avais ouvert la porte.

Le large sourire qu’elle offrait en prononçant ces mots dissuadait le jeune ninja de tenter quoi que ce soit, pourtant, il avait tout de même l’impression qu’elle se payait sa tête et des envies de meurtres plus que de câlins lui venaient à l’esprit. Et ce ne fut que la récompense qu’elle se proposa de lui offrir en échange de ses souffrances qui parvint à le calmer.

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