Alcool quand tu nous tiens [PV]

L'art de la métamorphose enfin acquis, la petite Yin était fier d'elle. Malheureusement cette victoire avait un goût amer. Oui, la technique fonctionnait, mais son grand-père était apparu. Songe ? Imagination débordante d'une gamine qui n'a toujours pas fait son deuil ? Tellement de question qui restait sans réponse. Inapte à répondre elle même, elle s'entêtait vainement à trouver une explication tangible. Mais au fond de son cœur, elle savait pertinemment que rien ne pouvait élucider ce phénomène étrange. Yin pouvait totalement jouir de cette situation aussi bien d'un côté sentimentale que d'un point de vue technique !

Les bavardages et beuglements des passants évincer quelque peu Yin de ses pensées. Elle s'était plongé dans une mélancolie profonde liée à son grand père. C'était trop difficile pour elle de surmonter cette épreuve...
Elle décida de mettre en pratique la technique qu'elle venait d'acquérir il y a quelques jours de ça pour lui changer les idées. Prenant un temps de pose relativement long, elle analysait toutes les passantes charmantes. Une seule se distinguer de toutes les autres, un regard innocent et les allures d'une geisha. Assez jolie pour que l'on puisse se retourner dans la rue après son passage, mais aussi discrète pour que le lendemain l'on ne se souviens plus de ce délicieux visage. En d'autre terme une cible parfaite ! Scrutant les moindres détails chez elle, Yin se mit dans l'angle d'une ruelle sombre. Réitérant les même gestes qu'il y a quelque jours, la petite se transformait en une femme.
Fallait-il maintenant tester la technique. S'approchant des passants elle laissait affleurer sur son visage n sourire victorieux. Personne n'avait vu l'astuce et tant mieux.
Elle se dirigeait dans un bar pour expérimenter les boisons alcoolique. Autant noyer sa tristesse dans un verre d'alcool. Entrant dans le bar, elle se fit rapidement interpeller par plusieurs garçon plutôt âgé. Un seul avait retenu l'attention de Yin, plutôt jeune aux allures de charmeur sans coeur. Il l'invita à boire quelques verres en sa compagnie et elle accepta sans rechigner. C'était plutôt dangereux de jouer à ces jeux la, mais Yin connaissait ses propres limites. Après plusieurs verres et plusieurs blagues vaseuses, l'homme se décida enfin à passer à l'action. Approchant délicatement sa main poser sur la table vers celle de Yin... Il laissa le fond de sa pensée franchir ses lèvres.

« Une question me brule les lèvres depuis un moment... »

« Allez-y posez la ^^ »

« Continuons cette soirée chez moi, dans l'intimité... »

Joue légèrement rosé de honte, elle recula promptement prenant soin de dérober la bouteille d'alcool qui se trouvait sur la table et à portée de main.


« Je..Je dois...Y … Au revoir... » balbutiait-elle honteusement.

Ses pas étaient plus rapide et plus bruyant, l'assemblée d'alcoolique la regardait se retirer de cette délicieuse soirée arrosée. Elle ne se retourna même pas pour voir le visage déçu qu'arborait le dragueur avec qui elle avait partagée sa soirée.

Elle avait du mal à avancer. Vacillant de gauche à droite, elle essayait inutilement de marcher droit. Malgré la multitude d'alcool qui s'était accumulé dans son corps elle continuait à se bourrer la gueule imaginant que ainsi elle oublierait son grand-père. Elle s'arrêta soudainement sous le paratonnerre de Kumo pensant qu'ici elle était en sécurité pour la nuit...

La foudre me fascinait depuis toute gamine. Je ne comprenais pas pourquoi des gens en avaient peur, encore que ça saoule en plein milieu de la nuit à cause du boucan que cela pouvait provoquer, mais après... Pour ma part, ça avait tendance à me bercer et me tenir la main vers maints rêves délicieux. J'étais venue me percher au sommet du paratonnerre à la tombée de la nuit, me délectant de la fraicheur de la brise sur ma peau claire. Je pouvais réfléchir ainsi, et me retrouver en parfaite osmose avec l'élément que j'étais destinée à manipuler dans les semaines prochaines. Mon père était comme ça, pro-taijutsu, et ne me laissais pas le temps de me mettre à apprendre le Raiton. Pourtant, ma mère en était une experte, et il me semble que ça avait toujours été l'un de leur sujet de dispute favori. Et moi j'avais toujours été là au milieu, à vouloir partir dans une toute autre voie que celle des shinobis. Pourtant, le choix ne m'avait pas été donné, mais je ne m'étais jamais vraiment rendue de manière assidue aux cours offerts par mes supérieurs. Ce qui expliquait en quelque sorte mon léger retard par rapport aux autres ninjas de Kumo, chose dont je n'avais rien à faire. Mon âge n'était pas écrit sur mon front, qui de toute manière était barré par une frange blonde.

J'avais pensé à prévenir Jun de ma petite virée nocturne, afin d'éviter une toute autre altercation. L'habitude n'était pas encore là, et le temps d'adaptation encore plus violent. Et pourtant, bien qu'aimante jusqu'au plus profond de mon être, je n'avais pas encore acquis l'automatisme. Tant d'années à vouloir quitter le cercle parental, et tant de temps pour parvenir à retrouver un mode de vie correct à deux. Mes pensées allaient dans tous les sens, débutant par mon combat échoué contre cet abruti d'homme, mes profondes lacunes contre une personne se battant à distance, puis de ce qui s'était passé ensuite. Tout ceci était encore frais dans ma mémoire, et je cherchais à m'aérer les idées autant que possible. Respirer le grand air sous un ciel chargé d'électricité, en l'attente de l'éclair mère annonciateur d'un orage cruel accompagné de sa pluie dévastatrice, qui ne jamais n'arriva. Ou plutôt, je n'eus pas la patience d'attendre plus longtemps à ne rien faire alors que mon doux foyer m'attendait.

Descendant les marches unes à une, d'un rythme aussi rapide qu'une limace anémiée et asthmatique, j'arrivais au bout d'un moment en bas de ce monument clef de notre beau village. Mes jambes cessèrent leur avancée, et mes yeux s'arrêtèrent sur une sublime créature. Si je ne m'étais pas juré d'être fidèle, il me semble que j'aurais tenté quelque chose. D'autant plus que la belle tenait une bouteille à la main, et ne semblait pas dans un état prompt à une profonde réflexion. En m'approchant d'elle d'un pas, je pus me rendre compte que quelque chose n'allait pas. Si je n'avais pas fait ce simple pas en m'inquiétant à peine de son état, j'aurais marché dans la supercherie comme une gamine de trois ans. Mais là, je ne pouvais pas me tromper malgré l'enveloppe ravissante que cette personne avait prise. "Je ne sais pas qui tu es, mais je dirais que tu es trop jeune pour boire..." Je pouvais me tromper, mais moi, j'étais sobre. Mon hypothèse était simple, le henge ne tenait pas si bien la route que ça. Je pouvais percevoir ce genre de chose chez certains ninjas, mais là la différence était encore plus flagrante. Toutefois, je n'avançais pas trop mes hypothèses, préférant éviter une altercation directe avec une inconnue bourrée sur laquelle je me serais totalement plantée. "Enlève ton masque, ça ne marche pas avec moi." J'aimais pas les drôles, mais ma conscience me hurlait de ne pas partir comme si ne rien était. En plus, si ce n'était qu'un jeune garçon aux idées perverses voulant s'insinuer dans un club féminin, lui remonter les bretelles allait être mon activité favorite de la soirée.

L'éclair zébrant le ciel de toute sa nitescence crispa les doigts sur le bois qui sévissait la hantise de Yin ; la foudre. Quel ironie pour une futur kunoichi qui devra faire face à cette élément dans les missions avenir et de surcroît habitante de Kumo là où la foudre et maître. Il fallait qu'elle affronte cette peur, oui car un ninja n'a peur de rien. Elle se leva, face au tonnerre bruyant, bouteille d'alcool à la main, elle s'avança devant, du moins elle titubait, levant les bras au ciel, elle se mit à crier :

« Z'ai pas peur de to.......A...Connard de to...To... »

Mais avant qu'elle ne termine sa phrase, elle tomba brusquement au sol, rejetant tous ce qu'elle avait pu avaler durant cette pénible soirée. Voilà donc les effets de l'alcool, espérons seulement qu'elle ne puisse plus re-consommer ce liquide...
Finalement, non, elle aimait trop ce sérum de vérité. Elle continua alors à boire tranquillement dans son coin, attendant que le sommeil vienne la prendre.
Paupières clauses, elle se laissa bercer par le son du tonnerre. Songeant à son grand-père, au temps qui l'avait séparé de son maître. Angoissant d'oublier son doux visage... Oui, elle le revoyait, mais était-ce de la simple imagination ? Oui ou non, elle se devait de profiter de voir ce visage. Ses joues perlaient de larmes, elle secoua la tête préférant penser à autre chose.

Soudain, elle sursauta violemment lorsqu'une voix s'adressa à elle. Elle se retourna aussitôt vers le son de cette voix stricte. Avait-elle remarqué l'astuce ? A sa première remarque Yin possédait déjà la réponse. Sous le choque d'une tel perspicacité elle ne pu immédiatement répondre à ça, laissant la silhouette au loin continuer à prétendre connaître la vérité.
Après quelques secondes de silence, Yin se mit à s'esclaffer sans raison particulière, enfin si, elle savait pertinemment qu'acculer dans son propre piège, il fallait jouer stratégique et allait faire passer l'inconnu(e?) pour un menteur.
Lambinant jusque cette personne, elle pu découvrir stupéfaite qu'elle avait à faire à une jeune femme, plutôt séduisante. Du moins dans son genre.

« Moiiiii portée un masque ? Meuuuuuuuuh non, je suuuiis une grande personne avec des responsabilité importante qui nuit à ma vie sociale, tu vois l'délireeeeeeeeeeee, hihi. Ce soir je me détends, t'en veux un peuuuuuuuux ? » beuglait-elle de toute son âme.

Tendant sa main accompagné de cette fameuse liqueur elle gloussa intérieurement imaginant qu'elle avait réussis à embobiner l'inconnu. Elle se résigna finalement à la boire avant de lui offrir, profitant une dernière fois de cette boisson alcoolisée. Plus elle s'approchait d'elle, plus elle pouvait apercevoir un visage délicieux.
Elle posa alors sa main froide sur son faciès, décelant une petite faiblesse pour les femmes. Yin continua à avancer dans son ascension qui allait sans doute provoquer une colère monstre. Elle s'approcha brusquement de son visage, mélangeant sa respiration saccadé avec la sienne, elle passa finalement à l'action. Elle posa délicatement ses lèvres à la jointure des siens, enfourchant délectablement sa langue avec la sienne. Elle savait pertinemment qu'elle allait recevoir les conséquences de ses actes, mais elle profiter de ce moment de volupté.
Elle recula brusquement, laissant affleurer un sourire de bonheur sur ses lèvres légèrement humidifier d'alcool. Elle avait apprécier ce moment de lasciveté, intense et délicieux qu'elle pensa tout haut, oubliant presque qu'elle était accompagné :

« Délicieux, pour un premier baiser »

Mes bras se croisèrent et ma tête se pencha sur le coté droit face à la réaction de l'autre effrontée. Soit elle se moquait de moi, soit elle était totalement raide. Un soupire passa la barrière de mes lèvres pincées, et mon ennui redoubla face à sa réponse. Un adulte responsable... Rien que ces simples paroles révélèrent de manière concise la nature juvénile de celle qui me faisait face. Ou celui, c'était selon. Quant à connaître son âge exact, il allait me falloir rompre la couverture utilisée. Ou alors je pouvais aussi bien tourner les talons et partir, après tout rien de tout cela ne me regardait. Qu'un gamin boive de manière illicite dans les rues de Kumo ne me regardait en rien, puisque je passais à coté de cette éthique là. Et puis, j'avais été assez précoce de ce coté là, voir même de tous les bords. "Va te détendre ailleurs." répliquai-je sèchement, commençant à en avoir plus que marre. Tout ce que je voulais, c'était rentrer chez moi, et pas me coltiner un mioche gerbeur. Oui, le vomi était présent non loin, et l'odeur qui s'en dégageait me laissait une sensation désagréable dans la bouche.

Alors que je m'apprêtai à tourner les talons pour m'en aller ailleurs, l'autre déposa une main sur ma joue. Ce simple geste m'arrêta, et mes yeux s'arrêtèrent sur son visage si parfait. Si seulement elle avait été réelle... Et puis non. Je chassai cette idée d'une simple négation de la tête. J'aimais Jun, et ma conscience n'aurait jamais supporté de la tromper d'une quelconque façon, et je n'en avais pas envie de toute manière. Une seule envie.... Meurtrière. Elle apposa ses lèvres sur les miennes, et chercha à me voler un baiser. Si j'avais été autant de mauvaise foi, je me serais contentée de mordre jusqu'au sang l'appendice buccal étranger à mon corps. D'ailleurs, j'eus la confirmation que l'incongruité qui trônait à terre était bien sien. Un goût horrible, qui motiva encore plus mes bras à la rejeter en arrière, d'un geste violent. J'étais folle de rage pour tout dire, et ce fut l'une des premières fois que j'eus vraiment l'intention d'écourter la vie d'une quelconque personne. Elle m'avait salie jusqu'au plus profond de mon être, agissant contre ma propre volonté. Je ne m'y étais pas attendue, autrement sa vaine initiative se serait retrouvée rapidement stoppée par une puissante gifle.

Une poignée de secondes auparavant, mon intention était de partir. Et bien, elle s'était envolée, évaporée dans la nature. Un éclair pourfendit le ciel, offrant un accord parfait et un tableau sinistre de ma personne dégainant la dague logée dans son fourreau. De dernier était attaché à même ma peau, courant entre mes omoplates, invisible aux yeux de tous une fois ma tignasse rabattue dessus. La lame se retrouva bien vite sous le cou de Yin, le plat collé à sa mâchoire. "Terminé ! Je ne joue plus." Ma voix se voulait colérique, et mes yeux brûlaient de cette lueur démentielle que possédaient les fous à lier. "Soit tu vires ton petit déguisement de pervers de merde, soit je te tranche la gorge. Capiche ?!" La main fermement maintenue sur le manche de mon arme de prédilection, j'étais prête à esquisser un simple mouvement visant à déchirer un peu de chair à la moindre réaction. Mon but n'était pas de tuer, loin de là, je n'étais pas assez stupide pour tuer quelqu'un sur un coup de tête, surtout sous le jouc de ma colère. Je voulais simplement lui faire peur, et si cela n'était pas suffisant, je comptais briser la technique de moi-même.

"Quoi que..."

Ma dague repris rapidement sa place initiale, me souvenant brusquement d'une chose à faire. Adressant un clin d'œil à ma potentielle victime, je prononçai un bref "amuse toi bien" avant de disparaitre dans les méandres de la nuit.