[Mission de rang D] "Un petit colis pour la route", par HEISHI Kanzen

Spoiler:

Ce fut en fin de matinée alors qu’un rare éclairci se montrait dans les rues de Kiri qu’un oiseau messager vint apporter une mission à un genin du village. Le jeune Kanzen était assis sur un banc en train de discuter avec quelques amis lorsqu’il sentit les pattes crochues du volatile se poser sur son épaule. Avec une certaine politesse, il se dégagea de la conversation et alla ouvrir le message un peu plus à l’écart de la petite bande d’amis. Lorsqu’il eut prit connaissance du document, son visage avait eu un air encore plus joyeux qu’auparavant, une nouvelle mission lui avait été assigné.

Kanzen, prenant sa veste noire sur le dossier du banc : « Bon, désolé les amis, je vais en mission… On se voit ce soir à la maison ! »

Et il s’en alla en direction du quartier des affaires du village. Il connaissait de nombreux raccourcis pour se rendre plus rapidement à la poste, sa destination de mission. Cette dernière consistait à venir en aide à l’administration postale du village qui se trouvait en difficulté face à la masse impressionnante de courriers et de colis à transporter. D’après ce qu’il était écrit, il s’agissait surtout de colis trop lourds pour de simples facteurs, le trajet étant relativement court jusque la poste, Kanzen en profita pour réfléchir à comment il allait se débrouiller pour emmener des paquetages s’ils s’avéraient trop lourds même pour lui. Quelques idées sans aboutissement lui vinrent à l’esprit et il arriva à la poste en étant un poil stressé. Il se fit conduire jusqu’au bureau du responsable où il expliqua la raison de sa présence. Le directeur fut ravi de voir un grand gaillard comme lui et s’empressa de lui montrer la salle où on recevait les courriers, les colis et autres documents transportables pour des individus dans le village. On lui présenta également un homme qui semblait avoir la trentaine.

Directeur : « Bien… Euh… Kanzen-san, c’est ça ? Venez par ici, je vous présente Kozutsumi Yuubin, on l’appelle tous Kozu, il s’occupera de donner ce qua tu as à transporter… »
Kozu, avec une voix grave : « Bonjour ! »
Directeur : « Kozu, ce genin est à tes ordres pour la journée, il va nous aider pour les gros colis ou les courriers en trop grand nombre… Je te le laisse. Kanzen-san, excellente journée à vous. »
Kanzen, se rapprochant de Kozu : « Bonjour, je m’appelle Kanzen Heishi, montrez moi ce que je dois faire. »
Kozu, avec un sourire gentil : « Viens, suis-moi. »

Il suivit son chef du jour jusque dans une autre salle, plus petites qui contenait pas mal de carton en tout genre. Kozu lui annonça que cette pièce devait être vide avant seize heures le jour même et lui donna d’abord une liasse de courriers ainsi qu’une boite rectangulaire.

Kozu : « Voilà, pour ta première livraison, le colis n’est pas très lourd mais tu vas devoir donner ces lettre à tous les habitants cités sur les courriers. Ne t’inquiète pas, ils vivent tous à peu près dans le même quartier, courage. Oh, il me faut une signature pour la réception des colis, n’oublie pas ça, s’il n’y a personne, retourne le ici.»
Kanzen, saisissant ce qu’on lui tendait : « Bien, merci… A plus tard. »

Il rangea les lettres dans une poche de sa veste et tint le colis assez léger sous son bras ce qui lui permettait d’avoir son autre bras libre. Il lui fallut un quart d’heure pour se retrouver la sortie de la poste avant qu’il se précipite vers sa prochaine destination. Il courait de rues en rues, de toits en toits, il comprenait la peine des facteurs n’ayant aucune connaissance ninja… Ils étaient obligés de parcourir des distances impressionnantes pour remettre quelques bouts de papier, cela fit sourire le jeune homme, il se sentait cent fois plus utile que dans sa mission précédente. Il arriva dans le quartier souhaité et décida de livrer le colis en premier afin de pour voir poster plus librement les lettres enfouies dans sa poche. Il trouva rapidement le propriétaire du colis, l’adresse étant écrit en gros caractère sur le paquet. Kanzen découvrit le système postal du village : pour la signature prouvant la réception du colis, il y avait un document officiel collé sur le colis, il lui suffisait de le détacher tout doucement et de demander l’apposition de la signature.

Kanzen, après avoir rangé le document contenant la signature : « Excusez moi, vous pouvez m’indiquer où se trouve cette maison ? »

Il montra l’adresse de la première lettre qu’il prit à celui qui venait de prendre son colis. L’homme face à lui désigna une ruelle à quelques mètres d’eux. Kanzen le remercia avant de s’engouffrer vers le lieu indiqué, il trouva rapidement des boîtes aux lettres et disposa une lettre dans celle qui correspondait. Les autres courriers avaient tous pour destinataire une seule et même personne qui vivait trois maisons plus loin. Le jeune ninja avait effectué sa première tâche avec brio et se dépêcha de retourner vers la poste afin de prendre son deuxième paquet.
Cette fois il prit moins de temps qu’à l’aller pour trouver le bâtiment d’administration. De retour dans les bureaux postaux, il retrouva Kozu qui lui donna non pas un mais deux colis assez lourds. Kozu lui expliqua que les deux destinataires ne vivaient pas dans la même région du village mais que c’était les deux colis les moins encombrants qu’il restait dans la fameuse salle à vider. Il positionna les paquets sous chacun de ses deux bras et sentait déjà leurs poids le fatiguer les bras. Kanzen ne tarda donc pas et lut la première adresse, par chance, il la connaissait, c’était son voisin. Il courut donc en direction de chez lui avec un plus d’attention qu’au premier aller, le poids de la marchandise n’était pas à prendre à la légère cette fois. Il arriva bien vite et sans encontre sur le paillasson de son voisin.

Voisin, surpris de voir le colis dans les mains de Kanzen : « Ah, tu es facteur aujourd’hui ? »
Kanzen, lui donnant le colis : « Et oui… Vous pouvez signer cette fiche s’il vous plaît ? »

L’homme bienveillant ne se fit pas prier et remercia encore le jeune Kanzen alors qu’il se dépêchait vers son deuxième récepteur : il était déjà quatorze heures et il lui restait pas moins de trois livraisons supplémentaires à faire. Malheureusement pour lui, il perdit un bon quart d’heure à attendre devant la porte de l’autre personne, la demeure semblait vide et se souvenant des dires de Kozu, il décida de rapporter le colis dont l’accusé de réception n’avait pas été signé. A peine fut-il arrivé qu’il expliqua très rapidement le retour du paquet avant de voir le prochain beaucoup plus imposant cette fois. Le colis devait mesurer deux fois sa taille et pesait pas moins de cinquante kilos à vue de nez. Il aurait demanda à ce qu’on hisse le paquet sur son dos pendant qu’il joignait ses deux mains au niveau du bas du dos comme support. Il sentit sa colonne vertébrale se craquer doucement et se dirigea très lentement vers l’extérieur. Là, il devait prendre la direction du quartier commercial, la grosse boîte était à livrer dans une boutique de vêtements… Kanzen marcha longtemps avant de tenter une course calme, ses bras s’endurcissaient à chaque pas et il fut soulager de voir le magasin une trentaine de minutes plus tard. Après avoir fait signer le protocole au vendeur, il accepta avec joie le verre d’eau proposé… Mais il ne perdit pas trop de temps, Kanzen prit son souffle avant de partir le plus rapidement possible vers la poste, il devait rattraper le temps perdu…
Le jeune homme regretta bientôt de s’être pressé puisque les paquets restant, bien que lourds étaient pour une seule et même personne. Les colis séparés étaient beaucoup moins lourds que le précédent mais superposer les uns sur les autres, c’était une histoire complètement différente, si bien qu’il préféra en emmener deux d’abord. Il se rendit encore une fois dans les quartiers résidentiels mais beaucoup plus éloigné de chez lui. Kanzen croisa son père sur le chemin mais ne s’arrêta pas, il avait hâte de remplir cette mission. Le jeune ninja trouva son destinataire assez rapidement, c’était une femme aux formes généreuses et dont les cheveux brillaient d’une étrange clarté au soleil. Elle fut un peu mécontente de ne voir arriver que deux des trois colis souhaité mais fut soulager d’entendre que le prochain arriverait dans les vingt prochaines minutes. Aussitôt dit, aussitôt fait, Kanzen réalisa sa promesse comme voulue…
Seize heures sonnaient alors que le genin se faisait remercier par le directeur dans le bureau de ce dernier. Il venait de terminer une nouvelle mission de rang D et avait hâte de rentrer dîner avec ses amis.