:: If you Give me Hell ... ::

Assis sur un des lits aux armatures métalliques de l’hôpital de Kiri, une de ses sempiternelles cigarettes fumée aux deux tiers à la commissure de ses lèvres, retenu par ses mâchoires crispées par la douleur, le Bretteur de la Brume ne décolérait pas. Son Bras droit était couturé de plaies plus ou moins profondes alors que de subtiles cicatrises temporaires zébraient son torse nu. Le fruit d’une nouvelle mission au service de son Village. Pestant et grommelant, le Jinchuuriki de Rokubi ne cessait de maudire le nom du Shinobi qui l’avait mis dans cet état. Alors certes, le Nuke-Nin était maintenant hors d’état de nuire, mais cet albinos à la chevelure et barbe platine l’avait foutu dans un sale état.

Les mains expertes d’Iset, une Kunoichi Médecin avec laquelle Eizo avait eu une brève histoire il y a des années avant qu’il ne lui présente Jurakyūru et qu’ils ne se mettent en couple, rapprochaient les lèvres des blessures avant de les maintenir par de fines bandes blanches adhésives. Elle pratiquait par la suite un Shousen no Jutsu de ses paumes, reformant les tissus tranchés et ne laissant plus que la subtile trace d’une peau un brin plus rosée qu’à l’ordinaire à l’endroit où se trouvait un instant plus tôt une plaie béante. Compagne du cerveau du « Nexus », Iset était l’infirmière attitrée de la fine bande de combattant qui voyait en elle une précieuse alliée autant qu’une excellente confidente. Il ne restait plus que quelques interventions à faire quand Iset s’aventura enfin à une remontrance envers son ancien conjoint :

« Tu devrais ralentir un peu … A chacune de tes visites, ton nombre de blessure augmente ! Ton corps ne le supporteras pas éternellement … » Haussant les épaules avec une irrévérence assumée, Okamura se contenta de tirer une longue latte de sa cigarette au grand damne d’une Iset qui s’était, depuis longtemps, résolue à ne plus rappeler au Bretteur que cet Hôpital était un établissement Non Fumeur. « Je ne sais pas faire autrement et il faut bien répondre aux impératifs de mission. A croire qu’ils se sont tous donnés le mot pour nous ensevelir de boulot … Je n’arrête pas depuis une semaine ! »

« Étrange … Jurakyūru et moi avons toujours le même rythme d’intervention pourtant. Et hier, Sheamus ne s’est pas plaint d’une quelconque surcharge, il enrageait presque de son oisiveté. A croire que tu bénéficie d’un régime de faveur, mon petit Eizo ! » Iset avait parlé sur le ton de la plaisanterie sans qu’elle ne soit communiqué à un Eizo trouvant de plus en plus étrange cet enchainement de circonstances. Depuis une semaine, il n’avait plus une minute à lui, répondant à tous les impératifs de mission qui lui indiquaient le gros Romae par le biais d’oiseaux messagers quand il ne se faisait pas intercepter devant chez lui ou à la Tour du Kage. Une semaine qu’il n’avait pas revu Mei, depuis les événements du Mont où il s’était réveillé seul au matin … Surchargé de travail, il n’avait trouvé le temps que pour un entrainement alors que Mei était introuvable. Il souhaitait la revoir, mais elle semblait absente et il s’était donc rabattu sur une séance musclée au centre d’entrainement du Nexus.

Là bas, son meilleur ami Punk ne lui avait indiqué aucune surcharge de travail non plus. Ce qu’il avait pris pour un privilège venant d’un chaud lapin connu pour ses relations sexuelles avec une des chargées d’affectation de mission lui semblait bien plus étrange venant de Sheamus, Iset ou Jurakyūru qui ne jouissaient d’aucun passe droit particulier. Et il était prêt à parier que les autres membres du Nexus ne rencontraient aucun problème. Iset lui signifiant que ses soins étaient terminés, le Jinchuuriki se soumit à quelques tests pour vérifier son état de santé. Contractant, dépliant et secouant son bras, Eizo remarqua vite qu’il n’avait rien perdu de sa mobilité et de ses sensations. Se redressant, embrassant affectueusement la jeune femme sur la joue pour lui signifier sa reconnaissance, le Bretteur empoigna son sabre resté sur le lit et quitta expressément les lieux.

Sous le large porche éclairé de l’Hôpital principal du Village, Okamura resta un instant figé à fumer la fin de sa cigarette. Il faisait fonctionner ses méninges à vive allure et cherchait l’origine de ses maux actuels. Un seul nom revenait avec insistance dans les investigations de son esprit : Romae ! Le gras petit Momochi devait encore lui tenir de la porte défoncée et du toit troué qu’avait causé le Jinchuuriki la semaine passée, alors qu’il venait chercher ses affectations et que le bedonnant personnage lui avait fait vivre un enfer au travers d’une longue et ennuyeuse Mission de Rang D. Il ne pouvait s’agir que de lui …

Rageur, il s’éclipsa d’un bond et poursuivit ses tortures mentales en sautant de toits en toits, direction la Tour de sa Mizukage pour mettre les choses au point avec le petit gros et récupérer le bien pour lequel il s’était ardemment battu. Car après sa nuit au Mont Brumeux, le Nibanme avait retrouvé, dans sa solitude matinale, la clé du placard de Mei au sol. N’ayant pas eu le temps de se rendre à ses appartements du fait de son épuisant emploi du temps surchargé, Okamura comptait faire d’une pierre trois coups en joignant à son action prioritaire la récupération de l’arme de Shiliew et la nécessité de voir Mei … Arrivé sur les lieux, le musculeux Ninja au corps couturé de cicatrices se dirigea vers les bureaux d’accueil pour renseigner ses questions de localisation.

« ‘Soir … Je cherche à voir Momochi Romae & Terumi Mei. Vous pourriez me renseigner ? »

« Oui, Okamura-San ! Momochi Romae est toujours en poste au centre d’attribution des missions, il finit son service dans deux heures. Quand à Mizukage-Sama … Oh, la voilà justement qui arrive par l’Aile Ouest ! »

Balayant du regard le hall d’entrée, Eizo posa ses yeux rouges vers la direction qu’indiquait le doigt tendu du Shinobi de l’Accueil qui ne lui avait jamais paru aussi sympathique pour le coup. Il la vit donc se découper aisément du reste de la foule par toute la prestance, la beauté et la grâce qui pouvait la caractériser. Sans savoir si la nuit magique qu’il avait pu passer avec elle avait une quelconque influence sur son jugement, le dernier Okamura la trouvait encore plus belle qu’à l’ordinaire. Mais alors qu’il amorçait un pas en sa direction la sublime Mei disparut par la première porte venue.

Figé sur place, le Jinchuuriki de Rokubi peignit son visage d’un masque de surprise avant de se trouver complètement stupide pour le coup. Haussant finalement les épaules, pensant que la fonction de Mei devait lui occuper un temps considérable et des réunions multiples, Eizo s’en retourna vers l’escalier pour accéder au centre de distribution des missions. Il ne s’expliquait toutefois pas l’empourprement des joues de sa douce … Enfin, au moins il était sur de pouvoir la retrouver dans les locaux et il allait maintenant pouvoir régler le problème de ses surcharges de travail !

Arrivant devant les portes closes du bureau, Okamura l’enfonça d’un coup de pied, faisant sortir celles-ci de leurs gonds et les envoyant s’écraser avec fracas contre des étagères chargées d’Archives. Toujours la même joie que de se retrouver face à Momochi Romae, l’exact contraire du tristement célèbre Zabuza … Vicious ne pouvait clairement pas piffer ce petit homme grassouillet au faciès porcin et au regard de fouine. Des sentiments que le manieur de sabres tentait de cacher sous un habile ton accommodant d’ordinaire … Mais cette fois, s’était assez différent !

« Toujours le nez fourré dans cette foutu paperasse … Tu t’entraines donc jamais ? ! ? » Le ton était particulièrement agressif et c’est en déployant toute sa large carcasse que l’éphèbe combattant à la peau zébrée de cicatrices s’avança d’une démarche conquérante. Étirant un malsain sourire qui se mua vite en une aura de prédation menaçante, le Bretteur de la Brume cogna ses deux mains sur le bureau du Ninja Greffier avec suffisamment de force pour en faire trembler les piles de dossiers entassés dessus. Certaines feuilles volèrent, des ouvrages tombèrent au sol alors que le Momochi se dressait de peur sur sa chaise. Plantant son regard noir dans les petits yeux porcins, Eizo murmura sur le ton de la froide menace : « Alors comme ça on veut me tuer à la tâche pour avoir fracassé des meubles et troué un toit … ! »

« De … De quoi parlez vous ? Me prêter de telles intention c’est … »

« LA FERME ! ! ! » Le cri furieux du dernier des Okamura plaqua littéralement le Ninja Bouffi sur sa chaise alors qu’il faisait s’envoler plus encore de feuilles du bureau. Serrant le poing, Eizo semblait ne pas goutter les mensonges du greffier qui avait, très clairement, une dent contre lui. Aussi reprit il sur un ton beaucoup plus furieux que posé et sous les regards inquiets de l’ensemble des collègues de Romae qui n’osaient pas bouger le moindre muscle. « Me prendrais-tu pour un crétin ? Ma charge de travail est anormale ! ! L’ensemble de mes compagnons n’est pas en mission que j’en enchaine trois en une journée ! A croire que tu as décidé de me tuer à la tâche car quand je rentre, j’ai encore toute la paperasse de mon poste de Nibanme à remplir ! Je peux même plus m’entrainer, fumier … Alors, JE VEUX DES EXPLICATIONS ! ! »

Le Jinchuuriki de Rokubi avait la fâcheuse tendance de laisser ses émotions le submerger, en particulier la colère. Alors Romae savait qu’il ne fallait pas le prendre à la légère alors que la poigne du Bretteur de la Brume fissurait le bois du massif bureau sur lequel il s’appuyait. Face à lui, le Ninja Greffier semblait chercher l’aide de ses collègues du regard. Bredouillant, il trouva finalement le courage de s’adresser à Eizo d’un ton mal assuré qui semblait indiquer sa sincérité.

« Je … Je reçois directement vos affectations des strates supérieures ! »

« Pardon ? »

« C’est le département des Oï-Nin qui nous fait parvenir vos affectations via Corbeaux ! Je n’ai plus votre profil en main depuis une semaine, je le jure ! ! »

« Et … C’est normal ça ? »

« De ma carrière, c’est un cas unique … Peut être que c’est du à votre … »

« MAIS QUI A PU ORDONNER CA ! ? ! »

« Mi … Mizukage-Sama ! Il n’y a qu’elle qui peut … JUSTEMENT, vous allez pouvoir lui demander ! »

Perché sur sa chaise et ragaillardi par ce bien involontaire renfort de poids, Romae indiquait de son doigt boudiné l’entrée de la pièce. Dans l’encadre de la porte se dessinait la silhouette de Mei. Le dernier des Okamura n’avait pas encore tourné la tête qu’une paire de question venait frapper son cerveau. Elle avait déjà finit sa réunion ? Et surtout, depuis quand empruntait elle ce chemin pour se rendre à son bureau … ?

A croire que Mei s’était décidée à jouer les Princesses des Airs aujourd’hui car une nouvelle fois elle disparut un court instant après que le Jinchuuriki ai posé ses yeux sur son corps. Remarquant une nouvelle fois l’empourprement de ses joues, Eizo ne pouvait que pressentir qu’il se passait quelque chose d’anormal … Et alors qu’il allait se jeter à la poursuite de la belle, il fut coupé dans son élan par une voix mielleuse de celles qui répondent en sachant qu’ils avaient la raison et la justice avec eux depuis le début de l’échange :

« Comment comptez vous rembourser les portes ? » Pour le coup, le gros Momochi aurait mieux fait de ne pas l’ouvrir et c’est un Okamura en furie qui tourna son visage peint d’un effrayant masque vers lui. Son regard était l’allégorie même de la mise en garde et il exsudait en cet instant tout le vice et tout le mal que pouvait contenir le démon enfermé sous ses abdominaux sculptés. Une réaction inattendue survint chez le Ninja Greffier qui tourna vite de l’œil et se mit à emplir sa bouche de bulles de baves avant de tomber au sol, évanouit. Le Bretteur de la Brume ne se connaissait pas ce talent et il l’oublia aussitôt. Un jour, il s’en souviendrait … Sans mot dire, laissant l’assistance dans la torpeur et le mutisme, le Nibanme énervé prit la direction de la section des Oï-Nins, désireux de trouver des réponses à ses questions.

Un instant plus tard, il pénétrait silencieusement dans les quartiers de l’élite de son village, posant son regard couleur sang sur le chef de section entrain de rédiger un compte rendu de mission, d’autopsie ou je ne sais quoi d’autre … Cela tombait parfaitement car c’est avec lui que le dernier des Okamura souhaitait s’entretenir. Ao au Byakugan … Ce dernier ne semblait pas prendre effet de l’arrivée du jeune guerrier au corps zébré de cicatrices et c’est sur un ton aussi neutre que posé qu’il s’adressa au bras droit de la Kage, sans pour autant lever son unique œil visible de la feuille.

« Que puis-je pour toi Eizo … ? »

« Qu’est ce que c’est que ce délire avec mes affectations ? Je mange plus de missions que l’ensemble des membres de mon « Clan » réunis … Et pourquoi est ce toi qui élabore mes programmes d’interventions ? » Le ton était enflammé et les propos furent débités à une allure ahurissante. Le Jinchuuriki semblait avoir le plus grand mal à contenir sa colère, mais il avait trop de respect pour Ao et ne comptait pas s’emporter en sa présence. Il avait toujours été un compagnon d’arme de premier choix, aussi le porteur de Rokubi ne comptait il pas dégrader ses relations avec l’éborgné volontaire pour une simple histoire de missions. Toujours est il qu’il appuya quand même un peu plus sa demande à sa manière … « Je veux des réponses, Ao ! »

Impatient, Eizo tapait du pied sur le sol alors que le possesseur du Byakugan ne semblait pas le moins du monde pressé de lui fournir une réponse. Finalement, ce dernier posa son crayon sur la table et se tourna vers le Bretteur de la Brume en croisant les bras. Toujours le même regard qui arrivait à impressionner le disciple de Shiliew DONT allait vite venir la comparaison de la part d’un de ses anciens frères d’arme :

« Cette fougue … Tu lui ressembles de plus en plus en vieillissant … A croire qu’il aurait bien pu être ton père. Enfin … Pour ce qui est de tes affectations, je ne fais qu’obéir aux ordres. J’ai reçu pour consignes de t’affecter entre 25% des Missions que nous recevons en coordonnant avec les missions de routine. »

« En quel honneur ? »

« Je ne suis pas dans la tête de Mizukage-Sama, Eizo … »

« Certes non … Mais tu vas m’aider à la trouver … Utilise ton Byakugan … MAINTENANT ! » Il avait la confirmation que sa situation venait tout droit de Mei et il se devait de la trouver ! Sauf qu’Eizo n’était pas d’humeur à jouer à cache-cache aujourd’hui alors autant user des facilités de son compagnon d’arme. Saisissant celui-ci au col, Okamura ne semblait pas le moins du monde impressionner Ao. Toutefois, ce dernier esquissa un pauvre sourire alors que des veines saillantes germaient sous son œil masqué. Bientôt, la voix de Vicious brisa le silence du bureau : « ALORS ? ! »

« Elle est dans son bureau … »

« Tant mieux ! »

« Mais ses portes sont closes … »

Et alors ? Comme si ça avait déjà empêché le Bretteur de la Brume de se rendre au contact de sa douce. Ne prenant même pas la peine de remercier Ao, le disciple de Shiliew bondissait par la fenêtre, se réceptionnant esthétiquement au sol avant de fournir un autre bond et coller ses semelles au mur par l’action de son Chakra. Le seul effort qu’il fournirait pour se déplacer, tout le reste passant dans la dissimulation pour ne pas attirer l’attention de sa Kage et la faire rester sur place. Il commençait à penser que s’était lui qui la faisait fuir … C’est donc silencieusement qu’Eizo entra dans le bureau de sa supérieure, ses semelles de Chakra lui autorisant le luxe de marcher sur le plafond de la pièce. Dans cette situation surprenante, il balaya la pièce du regard et resta proche de la fenêtre pour empêcher toute tentative d’évasion. Dans la position d’un homme araignée, Eizo prononça donc sur un ton dur et neutre où ne perçait plus le moins du monde le timbre suave qu’il lui réservait d’habitude :

« A quoi tu joues là ? »

C’est avec un incroyable aplomb qu’elle le remit en place comme en rembarre un pauvre gamin pris la main dans le sac pour une quelconque connerie. Il encaissa de la façon la plus neutre possible, son cœur battant pourtant la chamade alors qu’une métaphorique lame s’enfonçait très lentement dans son âme. L’attitude de Mei était glaciale et le jeune homme au corps zébré de cicatrices ne savait plus que penser. Au avait il une explication à son réveil en solitaire. Mais les interrogations étaient nombreuses. Qu’avait il fait de si mal pour la changer du tout au tout ?

En cet instant, alors qu’elle lui tournait le dos après l’avoir séché de ses mots, le dernier des Okamura restait figé dans sa position, les bras croisés sur son torse. De façon presque imperceptible, il tremblait et grelottait de peur. Peur de se retrouver seul à nouveau, peur de la perdre et de perdre définitivement l’ensemble des sensations heureuses qu’il avait pu connaitre à ses côtés. Lui qui n’avait jamais tremblé devant l’adversité du combat sombrait dans les abimes de la terreur en imaginant un futur à base de solitude. Alors il laissa choir un lourd soupir avant de retomber agilement sur le sol. Ses yeux rubis portaient un regard noir sur cette femme qui s’était donc joué de lui. Bien contre sa volonté, il commençait à la détester de nouveau sans vraiment chercher à comprendre pourquoi elle se muait de nouveau en monstre de glace abominable. Le ton qu’il utilisa cette fois ci se fit plus froid encore que précédemment.

« Très bien … Douce occupation que la fuite en effet … Je vous imaginais bien différente de ça, Mizukage-Sama ! »

Plus la moindre familiarité, plus la moindre marque d’affection ou presque alors qu’intérieurement Eizo hurlait sa rage et son désespoir face à cette situation. Il aurait aimé se révolter, aimé lui hurler qu’il ne comprenait pas comment on pouvait ainsi changer du tout au tout. Il aurait aimé savoir pourquoi elle avait fait tout ça. Mais il garda pour lui toutes ses questions qui seraient vues comme une grande marque de faiblesse, sa fierté et son honneur parlant pour lui. Digne et noble, c’est silencieusement qu’il souhaitait affronter cette désillusion qui le privait du sel de sa vie. Mais des tics corporels laissaient aisément deviner toute la douleur qui enserrait son âme.

Un bruit de métal tombant au sol. Une petite pièce argentée brillant non loin des pieds de Mei. Elle n’aurait aucun mal à reconnaitre la clé du meuble de ses appartements contenant l’un des Trésors d’Eizo. Ce dernier avait décomposé son geste, figeant sa posture dans sa dernière face pour dévoiler son bras gauche qu’elle avait atrocement brûlé lors de leur combat. Les nombreuses missions qu’elle lui avait imposée n’ayant pas aidé à la cicatrisation, de vilains restes de leur bataille lui furent donc dévoilé. Cherchait-il à lui faire comprendre tout la portée de ses actes ou seulement à lui rappeler qu’il l’avait vaincu loyalement, honorant ainsi sa parole ? Une parole qui, dans son cas, avait réellement du sens … Pour la Mizukage, il lui était permis d’en douter tant ses mots des Monts Brumeux allaient en contradiction totale avec ses attitudes au village. Froide et vipérienne, sa voix piqua de nouveau de ses crochets :

« Vous avez, encore, en votre possession des choses qui sont mienne … ! »

« Arrête de jouer ! ! »

L’intonation furieuse d’Eizo fut accompagnée d’un roulement d’écho caractéristique de l’utilisation d’un Shunshin no Jutsu. Une fraction de seconde plus tard, le pied de l’éphèbe Guerrier délivrait un méchant coup au bureau proche de Mei, repoussant ce dernier dans un grand bruit de crissement avant qu’il ne termine sa course contre le mur dans un grand fracas. Sulfureux, il pouvait l’être, surtout quand ses sentiments étaient en jeu, alors que le côté impulsif était une des données prépondérante de son caractère.

Plus proche de Mei qu’il ne l’avait jamais été en une semaine, Okamura dégageait une aura de confiance absolue teintée d’une fureur sourde. Il pouvait bien être impressionnant, le regard sanglant qu’il adressa à la plantureuse jeune femme à ses côtés. Il aurait souhaité éviter cette effusion dans son bureau, pensant que les appartements de Mei ou les siens auraient pu être le théâtre d’explications conséquentes. Mais elle s’obstinait à s’enfermer dans son comportement d’enfant et il ne souhaitait pas associer son image à l’aspect de gamin qu’il avait cru bon d’employer auparavant. Plus maintenant … Il ne connaissait que trop bien les différentes procédures de sécurité de la Tour, aussi savait il qu’il n’aurait que quelques dizaines de secondes pour parler après son coup d’éclat qui lui vaudrait probablement d’être maitrisé par la garde ou chose semblable. Alors autant ne pas perdre de temps !

« Pourquoi cette distance après NOTRE nuit ? Que je sache je n’ai pas été le seul à dire et faire des choses ce soir là … Pourquoi m’esquives-tu comme une enfant ? De quoi as-tu peur ? De souffrir ? Ce n'est pas garanti que tu ne souffres jamais. Non ! Mais même si tu souffres un jour, ça ne sera jamais comparable aux regrets que l'on éprouve quand on a laissé passer l'amour. Je ne le sais que trop pour avoir cru te perdre tout au long de mon absence … Le regard des autres ? Je te fais donc tant honte que ça … Que devrais je dire ? Si l’on venait à savoir, le rapprochement de la promotion canapé serait fait par tous ou presque et je n’aurai plus aucune crédibilité … Mais je m’en fiche ! Car tu es plus importante à mes yeux que la souffrance, le regret, le regard de gens qui n’auront jamais ce que je peux éprouver pour toi … »

Il n’avait déjà que trop parlé et ses lèvres brûlaient d’en dire plus, mais il ne voulait pas l’affliger de ses mots outre mesure. Pensait il que ces instants de solitude seraient suffisant pour que personne ne soit, encore, au courant ? Possible … Il respectait trop Mei pour essayer de lui faire du mal plus longtemps. Et alors que son cœur battait à tout rompre sous son large torse, le Jinchuuriki de Rokubi entreprit de construire une des phrases que ne cessait de lui énoncer son Maitre autrefois sans qu'il n'en saisisse, à l'époque, pleinement le sens :

« Si tu veux que quelqu'un n'existe plus, cesse de le regarder. Alors je t’en prie Mei … Regarde moi. »

Il ne comprenait pas pourquoi elle avait fait ça, pourquoi elle s’était précipité sur lui et l’avait fait tomber au sol alors qu’elle ne souhaitait qu’une chose le voir partir. La garde aurait pu fournir un excellent prétexte. Mais maintenant il y voyait clair. Il voyait que tout ceci n’était qu’une vaste blague orchestrée par cette femme manipulatrice pour tenter de le repousser hors de sa vie. Alors il n’écouta que d’une oreille ce qu’elle avait à lui dire, focalisant l’ensemble de ses autres sens sur elle, son corps, ses attitudes et ses émotions. Quand elle eut finit son monologue en lui intimant un conseil, il lui fournit la plus simple des réponses sous la forme d’une seul syllabe :

« Non ! »

Il se faisait aussi assuré et déterminé que possible dans sa réponse, plus encore qu’il n’avait pu l’être au cours du combat qui l’avait opposé à elle il y a de cela une semaine. Orientant son corps racé vers sa douce Mizukage, Eizo s’avança vers elle pour planter ses yeux rubis dans ses émeraudes et y déverser un regard aussi enjôleur que résolu. Il n’avait pas l’intention de laisser s’envoler son amour, encore moins de passer à côté du bonheur et ses mots se firent l’écho de son âme, parlant par la voie de l’émotion :

« Il m’est encore permis de décider de la tournure que doit prendre ma vie sentimentale. Je sais une chose Mei, je t’aime ! Par tout ce que tu es et as pu faire, tu as fait de moi un homme. Tu es toute ma vie, Mei, et je ne veux pas être qu’un simple chapitre de la tienne ! Je me battrai pour ça ! Contre toi, contre eux, contre leurs idées, leurs sornettes et contre tout ce qu’ils pourront bien imaginer de mauvais en te voyant ! Les coups, je les encaisserai pour deux et je pourrai te serrer dans mes bras en me nourrissant de ton sourire parce que je ne veux qu’une seule et unique chose : te rendre heureuse ! »

A mesure qu’il laissait parler son cœur au travers de ses mots, Eizo avançait plus encore vers elle pour lui prouver toute sa détermination. A la vie, il est un peu comme une locomotive inébranlable, dont la voie est toute tracée. Peu importe les remparts qui se dressent sur sa route, il trouve toujours les ressources nécessaires à la victoire. Si bien qu'il ne comptait pas se laisser arrêter par le premier obstacle venu ! Il penchait son visage près de celui de sa Mizukage avant de poursuivre sa déclaration, affirmant son engagement comme sa détermination en posant une main enhardie par le discours sur la hanche de sa douce.

« Il y a une semaine, on ne savait pas que s’était impossible … Et on l’a fait ! Ne penses pas pouvoir aller contre ma détermination, elle est inaltérable. Car je t’aimerai toujours, mon amour … »

La voir remettre en cause la sincérité comme la durabilité de ses sentiments fut un coup que le jeune homme au corps zébré de cicatrices eut du mal à encaisser. Il se sentait comme un guerrier groggy au combat après avoir reçu un vicieux coup au foie. Sa fierté et son honneur étaient plus que bafoués alors que le Bretteur de la Brume y attachait une importance toute particulière dans son existence. Elle le considérait donc comme une erreur et ce simple fait le renvoyait à l’image quotidienne qu’on lui renvoyait de lui : celle d’un monstre, d’une bête dangereuse qui ne devrait pas partager l’espace de vie de gens normaux car il avait eu le malheur d’être jugé apte à endiguer un immense mal par l’homme le plus important à ses yeux. Des yeux qui pâlirent à une vitesse folle alors que Vicious honorait les volontés de la belle en se retournant pour faire face à cette dernière. Des éclairs blancs de Chakra auréolaient la silhouette désormais plus musculeuse encore d’un Eizo qui énonça clairement de sa voix froide, alors que son pied s’appuyait sur le cadre de la fenêtre :

« Tu peux dès maintenant ... »

Cette dernière syllabe fut immédiatement suivie par le roulement d’écho accompagnant traditionnellement les Shunshin no Jutsu d’Okamura et ce dernier usa de toute la vitesse offerte par le mouvement de Ninjutsu et des capacités surnaturelles de son Bijuu pour se retrouver face à Mei … Et l’enlacer de ses bras puissant pour l’emporter dans sa course et faire entrer le mur du bureau en contact avec le dos de la douce Mizukage qui le rendait, littéralement, fou ! L’auréolant de toute sa force, le Jinchuuriki de Rokubi imposait SA vision des chose à la bele et penchait son visage vers le sien alors que son regard se plantait dans le sien, que ses mains passaient sur ses hanches et que ses l’èvres se fendaient pour murmurer :

« Considérer que je me fiche de tes remarques ! »

Alors il se fit force incarnée pour mordre de ses lèvres celles de sa si désirable prisonnière dans un baiser plus enflammé que jamais, sa langue essayant de s’immiscer entre ses dents pour enlacer celle de la sublime Mizukage … Alors que ses mains descendaient le long de son corps, une d’entre elle empoignant son admirable fessier alors que la seconde enserrait la gauche de la belle pour la lever et rapprocher plus encore leurs corps. Avant qu’Eizo ne recule un tout petit peu, détachant sa bouche de celle de la belle, ses lèvres frôlant toute fois les siennes alors qu’il indiquait sur un ton plus suave :

« J'ai encore une Mission à remplir aujourd'hui malheureusement ... »

Une de ces missions qu’elle lui avait attribué pour l’éloigner d’elle, depuis une semaine …

C’est une Mei bien différente qui apparut au visage du Jinchuuriki de Rokubi alors qu’il l’avait gratifié d’un baiser des plus passionnés, comme si elle n’attendait qu’une chose : que le Bretteur de la Brume force son destin comme sa chance pour la faire sienne. Un constat que le jeune homme au corps zébré de cicatrices aussi diverses que variées saurait garder en mémoire à l’avenir. Aussi radieuse que rieuse, la jeune femme lu signifia qu’il serait préférable pour lui de remplir ses obligations de Shinobi. Sans pour autant qu’il ne ressente le besoin irrépressible de répondre à cette exigence. Un simple regard de la belle eut l’effet d’une évidente confirmation : qu’il pouvait être amoureux de cette femme !

Il étira un léger sourire avant de pencher plus encore son visage vers sa douce, amenant ses lèvres aux contacts des lippes pulpeuses de la Mizukage pour échanger un nouveau baiser passionné. Et alors qu’il jouait de sa langue pour une étreinte chaude avec celle de son amour, Eizo animait ses mains. Enserrant plus encore le fessier de Mei, Okamura ne manquait pas de caresser la cuisse passée au niveau de sa taille avec de plus en plus d’ardeur, intimant à sa main de passer sur les chairs de plus en plus haut et de plus en plus vers l’intérieur.

Les lèvres puissantes de Vicious se dégageaient tout en douceur de celles de sa belle pour dispenser une foule de baisers sur son menton, glissant doucement le long de son cou alors que son bras gauche délaissait le contact de ses douces fesses pour passer dans le dos de la belle et l’étreindre avec plus de force. Les lèvres du Bretteur enflammaient la clavicule de la plantureuse Terumi, alors que la main droite du musculeux Ninja caressait avec une infinie douceur l’intérieur de la cuisse, s’approchant plus que jamais du triangle des plaisirs de la jeune femme aux émeraudes iris. Mais alors que le souffle vipérien du combattant sabreur battait l’opulente poitrine de la Mizukage, son Nibanme se figea tout à fait pour murmurer :

« Tout à fait ... ! »

Il se désintéressa alors complètement de la femme dont il était pourtant éperdument amoureux. Ses mains quittèrent le corps de la belle alors qu’il laissait retomber la jambe enflammée de la belle sur le sol. Il se redressa de toute sa taille pour planter son regard qu’il tentait de grimmé comme désintéressé au possible par la simple volonté de faire payer à la douce son propre désintérêt pendant la semaine précédente. Il n’avait aucune envie de remplir son devoir mais il souriait intérieurement à l’idée d’avoir allumé un feu chez Mei et de la laisser seul face à lui. Aussi se détourna t’il de sa Kage pour s’avancer doucement vers la fenêtre. De quelques pas lents et calculés …