₪ Le Rois du Feu.

Le Grand Port de Kiri, en effet, pour démarrer une enquête telle que celle-ci, c’était un endroit incontournable. Les bateaux transportant autant de têtes que d’informations, c’était la seule source possible. Mais il fallait connaître les bons informateurs, ce qui était le cas de l’ancien Mizukage, après tout, cela ne pouvait être qu’ainsi. Il avait suffisamment dû renseigner les plus puissants Shinobis de son village et avait été la plaque tournante de tant d’informations à son tour qu’il ne pouvait que connaître les meilleurs informateurs. Bien qu’il savait qui chercher, ce n’est pas pour autant qu’il savait où trouver ce fantôme qui avait toujours su se servir de ses divers talents pour se dissimuler juste assez que pour être inconnu de la masse et connu de l’élite seule. Même Yagura ne connaissait que le nom de code de cet informateur qui avait toujours été le plus précis.

Mais où ? Certes, dans le Grand Port, mais celui-ci ne portait pas un tel nom pour rien et ce genre de fantôme pouvait se trouver partout. Pourtant, aussi discret que pouvait se faire un homme, d’office, il devait y avoir des rumeurs de sa présence dans une taverne.

Et dans ce genre de recherche, plus la taverne était malfamée, délabrée, plus elle puait la sueur, la pisse et le saké, plus il y avait de chances de trouver des informations sur les êtres marchant dans l’ombre comme ce fameux Z.

S’avançant vers une devanture à l’allure piteuse, il en poussa la porte qui émit une plainte de fin de vie. A la prochaine bagarre, elle ne manquerait pas de tomber. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à trouver un intermédiaire qui ne savait peut-être pas qu’il allait le devenir, mais Yagura était persuadé que sa question allait trouver réponse dans une taverne.

Sa capuche remonté sur sa tête, Dea difficilement dissimulé, il semblait se fondre tout de même un peu dans la clientèle, jusqu’à retirer sa capuche, nul homme ne pouvait douter de son identité. Il ne restait plus à Yagura qu’à sonder les réactions, et voir ce qui allait en découler.

Il n’en fut d’ailleurs guère déçu, le calme fut imposé dans cette taverne qui était pourtant, quelques secondes auparavant des plus bruyantes. Mon apparition ne pouvait que signifier quelque chose, et quelques intéressés se mouvaient déjà sur leur chaise, certains avec gênes, d’autres commençant déjà à afficher un sourire des plus rapaces. Yagura savait que ces derniers étaient sans doute ceux qui pourraient le renseigner avec le plus de précisions, mais aussi ceux qui pourraient lui demander un service, qui ne serait pas effectif dans l’immédiat, mais dans un futur, qu’il soit proche ou non, cela n’avait guère d’importance pour eux tant que la parole donnée n’était point reprise. D’ordinaire, le Jinchuuriki évitait de marchander avec ces hommes, mais cette fois, il sentait son sang quelque peu bouillir, comme s’il revivait ses propres missions en tant que Juunin, où sa principale occupation était de rassembler les renseignements et d’accompagner les Oïnin dans leurs tâches.

S’avançant vers l’un d’eux, à l’aspect assez sombre, son regard étincelant d’une lueur étrange, il ressemblait plus à un receleur de corps qu’à un véritable informateur. Il était particulier, il émanait de lui une aura que Yagura n’aurait su déterminer pour l’instant, mais il ne doutait pas un seul instant que par la suite, il ne manquerait pas de le revoir.

« Je le cherche. »

Une moue quelque peu déçu s’afficha sur le visage de l’informateur, tout le monde savait de quoi parlait les deux hommes, mais nul n’aurait osé vraiment faire une remarque.

« Certes, mais qu’aurais-je ? »

« Tu sembles savoir déjà ce que tu veux de moi … »

« En effet, mais cela sollicitera de ton temps … »

« Que je n’ai pour l’instant. »

« Alors ta parole me suffira pour l’instant, mais n’oublie pas que tu me la dois ! »

« En effet, elle est tienne, tant que cela reste dans les limites …de l’inconnu. »

Etrangement, Yagura sentait tout son être frémir, comme si cet interdit qu’il allait dépasser dans le futur l’excitait à l’avance, mais pour l’instant, il observa son informateur dessiner un plan, qui lui fut remis. Yagura ne tarda à se mettre en route, vers un lieu auquel il ne se serait sans doute jamais attendu : les docks où étaient entreposées des marchandises de luxe. Pourquoi un homme aussi discret et attentionné quant à ses activités faites sous les tables se mettait-il ainsi au centre de l’attention de tous les marchands ? Pourquoi le commerce de perles marines ? De pierres précieuses ? Cela n’était-il donc pas des plus étranges ?

Mais le Jinchuuriki s’avançait, toujours dissimulé derrière sa capuche, se stoppant tout de même devant l’entrée située à l’arrière de l’entrepôt. Qu’allait-il donc se passer à présent ?